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Le 12 octobre 2017 Intelligence culturelle : Le Pashtounwali (« code d¹honneur des Pashtounes »)


Jacqueline Sala




Intelligence culturelle : Le Pashtounwali (« code d’honneur des Pashtounes »), le mode de négociation des Afghans et le statut de la femme dans le contexte culturel et religieux afghan.

Le 12 octobre 2017 de 18h30 à 20h30 à l’école militaire – amphithéâtre Lacoste
 
L’association des auditeurs en Intelligence économique de l’IHEDN (IE-IHEDN) est heureuse de vous convier à la conférence :
« Le code d’honneur Pachtoune et le mode de négociation Afghan » avec Marc San Augustin,
Le 12 octobre 2017 de 18h30 à 20h30 à l’école militaire – amphithéâtre Lacoste
 
 
 
Intelligence culturelle : Le Pashtounwali (« code d’honneur des Pashtounes »), le mode de négociation des Afghans et le statut de la femme dans le contexte culturel et religieux afghan.
 
Le Pashtounwali est l’ensemble des règles comportementales que le Pachtoune doit observer dans la société. Il s’agit d’un code de lois coutumières propre à l’ethnie Pashtoune, mais qui s’est peu à peu étendu à l’ensemble de l’Afghanistan. Il fonctionne en parallèle au droit civil et à la charia et peut entrer en conflit avec ces deux systèmes même si, le plus souvent, il vient les renforcer.
 
Trois notions fondamentales caractérisent ce code : le « badal » (la vengeance), le « melmestia » (l’hospitalité) et le « nanawati » (droit à la protection). Elles correspondent à ce que les populations de la région (Afghanistan, Pakistan et nord de l’Inde), considèrent comme le « gayrat », que l’on peut traduire par l’honneur personnel.
 
Le Pashtounwali est donc ce code coutumier des Pashtounes dont les valeurs sont l’honneur, l’hospitalité, le châtiment de l’insulte, ou la riposte et la vendetta en cas d’offense. Ce code, qualifié parfois de « code d’honneur des pashtounes », régit le droit tribal. La loi du talion est appliquée pour les blessures et les crimes de sang, et les atteintes à l’honneur sont durement punies. Il est fondé sur l’obligation de courage et de solidarité. Il mesure avec précision les peines et les compensations aux offenses.
 
Si la majorité des différends tournent autour de la propriété et des femmes, l’honneur est aussi associé au maintien de l’autonomie et de l’intégrité de la famille, par la capacité à protéger « zan » (la femme), « zar » (l’or) et « zamin » (la terre), l’impératif premier étant la survie du groupe.
 
Alors que l’émir Abdour Rahman déclarait en 1893, « l’honneur du peuple d’Afghanistan repose sur l’honneur de ses femmes », la protection du « namous » (l’honneur des femmes) demeure encore la pierre angulaire du Pashtounwali.
 
Garant de l’intégrité et de la protection de la femme, ce code n’en demeure pas moins un instrument supplémentaire de la « mise sous tutelle » et « à vie » de la femme pashtoune. En conséquence, la culture tribale afghane et l’interprétation radicale de l’Islam peuvent être considérées comme les deux sources principales de la justification de la violence et de l’oppression à l’encontre des femmes afghanes.

INTERVENANT

Le lieutenant-colonel Marc San-Augustin est issu des écoles de Saint Cyr, Coëtquidan (EMCTA). Diplômé de Sciences Po, puis de l’Enseignement Militaire Supérieur Scientifique et Technique (EMSST) et de l’Institut National de Langues et de Civilisations Orientales (INaLCO, ou « Langues’O »), ces 30 années de service lui ont permis d’acquérir une réelle expertise du monde de l’intelligence économique et de la négociation.
 
Maîtrisant le Persan, le Dari (Persan d’Afghanistan), le Pashto et l’Arabe, le LCL Marc San-Augustin a effectué une carrière dominée par l’intelligence stratégique, dans des fonctions tant opérationnelles que conceptuelles ou managériales, en France comme à l’étranger. Mais ce sont surtout ses expériences de direction et de management opérationnels lors de ses engagements au Moyen Orient et en Asie centrale qui ont marqué sa carrière.