Puisque l’un des meilleurs défauts d’un journaliste est de n’être jamais tout à fait d’accord — et puisque la question est posée par l’auteur — je ne dérogerai pas à ce principe. Je ne parlerai pas de « nouvel ordre médiatique » mais de nouveau désordre médiatique. Au-delà des technologies, c’est l’architecture même de la confiance, de la vérification, de la crédibilité et du pouvoir qui se recompose.
Plus qu’une crise, @Christophe Deschamps (www.outilsfroids.net) démontre l’émergence d’une fabrique de l’opinion en pleine réinvention, où la restitution d’un « fait vrai » n’est plus un constat mais le résultat d’un travail critique, méthodologique, rigoureux. Informer n’est pas seulement transmettre des faits : c’est assumer une responsabilité première envers ses lecteurs et un réel savoir-faire en phase avec les évolutions technologiques. Car la valeur d’une information ne tient plus seulement à sa véracité, mais à la bataille des « narratifs », ces récits dominants qui structurent désormais la cohérence de l’opinion.
Les cartes, technologiques et géopolitiques entre autres, se redistribuent à coups de milliards de dollars. La chasse est ouverte ! La crise de confiance envers les médias ne tient pas qu’aux fausses nouvelles : elle vient aussi de ces récits qui orientent l’interprétation du réel, qu’ils soient vrais ou faux. Informer, aujourd’hui, c’est donc aussi lutter pour la maîtrise du sens.
Assumer des fonctions paradoxales est devenu le défi du journaliste comme du médiateur. De là naît un « animal hybride » : gardien de phare, qui éclaire et alerte, et gardien de nuit, qui veille en silence, surveille les mouvements, repère les dérives. Deux figures différentes, une même mission : tenir la frontière entre l’ordre et le chaos, au service d’une sécurité invisible dont dépend la collectivité.
Enfin, l’auteur consacre une part importante à l’émergence et à l’efficacité des Community Notes de X et de l’IA comme alternatives décentralisées et transparentes au fact-checking professionnel, dont nous lui laisserons les pronostics.
J’irai plutôt vers un constat plus personnel : l’algorithme pourrait-il devenir le rédacteur en chef puisqu’il choisit non seulement ce que nous lisons, et définit peu à peu ce que nous pouvons penser. Dans ce nouvel ordre médiatique, la vérité ne s’impose plus par l’autorité des rédactions, mais se conquiert dans l’architecture des plateformes, entre flux personnalisés et validation collaborative.
Plus qu’une bataille contre la désinformation, c’est désormais la gouvernance de la vérité qui se joue — un pouvoir infrastructurel, invisible mais décisif, qui redessine les règles de la confiance démocratique.
Par Jacqueline Sala, rédactrice en chef de Veille Magazine
Plus qu’une crise, @Christophe Deschamps (www.outilsfroids.net) démontre l’émergence d’une fabrique de l’opinion en pleine réinvention, où la restitution d’un « fait vrai » n’est plus un constat mais le résultat d’un travail critique, méthodologique, rigoureux. Informer n’est pas seulement transmettre des faits : c’est assumer une responsabilité première envers ses lecteurs et un réel savoir-faire en phase avec les évolutions technologiques. Car la valeur d’une information ne tient plus seulement à sa véracité, mais à la bataille des « narratifs », ces récits dominants qui structurent désormais la cohérence de l’opinion.
Les cartes, technologiques et géopolitiques entre autres, se redistribuent à coups de milliards de dollars. La chasse est ouverte ! La crise de confiance envers les médias ne tient pas qu’aux fausses nouvelles : elle vient aussi de ces récits qui orientent l’interprétation du réel, qu’ils soient vrais ou faux. Informer, aujourd’hui, c’est donc aussi lutter pour la maîtrise du sens.
Assumer des fonctions paradoxales est devenu le défi du journaliste comme du médiateur. De là naît un « animal hybride » : gardien de phare, qui éclaire et alerte, et gardien de nuit, qui veille en silence, surveille les mouvements, repère les dérives. Deux figures différentes, une même mission : tenir la frontière entre l’ordre et le chaos, au service d’une sécurité invisible dont dépend la collectivité.
Enfin, l’auteur consacre une part importante à l’émergence et à l’efficacité des Community Notes de X et de l’IA comme alternatives décentralisées et transparentes au fact-checking professionnel, dont nous lui laisserons les pronostics.
J’irai plutôt vers un constat plus personnel : l’algorithme pourrait-il devenir le rédacteur en chef puisqu’il choisit non seulement ce que nous lisons, et définit peu à peu ce que nous pouvons penser. Dans ce nouvel ordre médiatique, la vérité ne s’impose plus par l’autorité des rédactions, mais se conquiert dans l’architecture des plateformes, entre flux personnalisés et validation collaborative.
Plus qu’une bataille contre la désinformation, c’est désormais la gouvernance de la vérité qui se joue — un pouvoir infrastructurel, invisible mais décisif, qui redessine les règles de la confiance démocratique.
Par Jacqueline Sala, rédactrice en chef de Veille Magazine
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1 - Informer en 2025 — Vers un nouvel ordre médiatique ? Christophe Deschamps
https://lnkd.in/eRc68T6R
2 - Focus I.A. #1 - D’où l’IA tire-t-elle sa force ? Emmanuel Frenod
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