25 nov. News. "Passage à l'acte"

Le charme discret des diagnostics, des matrices, des développements audacieux, des « roadmaps » continuent à séduire des auteurs brillants comme le prouvent Thierry Lafon, Stéphanie Brochot, Marc Patard ou Mohamed Benabid … Mais l’art de la coordination, lui, ressemble à une partition qu’on répète inlassablement. Chacun défend sa gamme, mais l’orchestre joue en sourdine. La pensée se révèle en haut de la portée, l’action traîne en bas, hors tempo. Cela vaut également pour la mise en cohérence d’une stratégie effective d’Intelligence artificielle comme le constate la Cour des Comptes.

Que ce soit dans les groupes de réflexions, les tables-rondes ou les instituts de recherche, le cerveau continue de tourner, mais le corps lui ne se met pas réellement en mouvement : la pensée et l’action ne regardent pas dans la même direction. Cela ressemble à une sorte de paralysie. Ce diagnostic posé par Philippe Baumard dès 2012 semble s’aggraver d’année en année.

Le passage à l’acte, le vrai, celui qui transforme une idée en résultat mesurable, demeure rare. On le célèbre comme une prouesse, alors qu’il devrait être la norme. À force de multiplier les comités et les synthèses, on finit par croire que la cogitation suffit à faire bouger le réel, elle devient presque un alibi.

Les idées sont vitales, elles posent les bases, fixent les horizons, mais ce sont les actes, la rigueur des faits, qui construisent l’histoire.

Mais  demain sera un autre jour, et ouvrira la scène de l’action. Le meilleur reste à écrire, ou plutôt à vivre !

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