La maxime de Machiavel résonne aujourd’hui au cœur des négociations transatlantiques : mieux vaut inspirer la crainte que recueillir l'adhésion. Dans un monde multipolaire où les alliances se font et se défont, les droits de douane ne sont plus de simples barrières économiques mais de véritables instruments de pouvoir, capables de déplacer les équilibres sans aucun corps sur le champ de bataille. 

La multipolarité actuelle ne s’organise pas en blocs figés, mais en équilibres instables, dans lesquels chaque acteur cherche à exister sans être absorbé. Dans ce contexte, les négociations sur les droits de douane entre l’Union Européenne et les États-Unis ne relèvent pas d’un simple marchandage technique. Elles cristallisent une volonté d’affirmation, une quête de reconnaissance dans un espace normatif en perpétuelle reconfiguration. Qui perd, gagne ! Mais aussi par crainte d'éviter des mois de tergiversations économiquement à faible potentiel de réussite. Eric Lombard, Ministre de l'Economie et des Finances, l'analyse avec précision.https://lnkd.in/en5kVa_y

Il s’agit d’observer, à la manière de Machiavel, comment l’influence hybride où la peur devient un levier majeur, se construit dans les interstices du dialogue. Au-delà des gesticulations de certains « super-puissants », le pouvoir véritable réside peut-être moins dans la domination que dans l’art de se rendre indispensable.
 

Comme le souligne Benjamin Haddad « L'accord commercial négocié par la Commission européenne avec les États-Unis apportera une stabilité temporaire aux acteurs économiques menacés par l'escalade douanière américaine, mais il est déséquilibré »