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3 questions à Olivier LAPIDUS, militant de la mode digitale


Dominique LAULHE-DESAUW


Interview accordée à Dominique LAULHE-DESAUW. En avant- première et dans le cadre de la 3ème édition des Assises juridiques de la Mode, du Luxe et du design, Olivier LAPIDUS, fervent défenseur d’une mode hautement technologique s’est aimablement livré à ce jeu de questions/réponses.



Parlez-nous de votre parcours et en quoi votre père Ted Lapidus a-t-il influencé votre itinéraire de vie ?

Je reste sensible à l’univers de création de mes parents, notamment entre 1968 et 1978, une sorte «d’insouciance créatrice» liée à la mode et au cinéma dans mon contexte familial à l’époque, un paradis perdu dont je retrouve des signes dans mes designs : le style «structuré» de mon père Ted (1), et l’influence du cinéma, de la lumière, qui sont des inspirations maternelles (2).
Côté  décoration je garde l’influence du métal et du verre, la rigueur de sa coupe que je retrouve dans mes meubles ou certains textiles comme la flanelle ou la soie, et, parallèlement, je reste obsédé par la lumière sous toutes ses formes pour ce qui est de l’influence cinématographique de ma mère (5).

Mes goûts musicaux sont aussi influencés par de grandes rencontres comme celle de John Lennon allant dîner avec Ted juste avant de partir se marier à Gibraltar.
 
Cette influence du passé dans mes créations je la retrouve aussi pour la partie mode quand je posais pour la Maison en 1969 : cachemire du blazer, flanelle du pantalon, soie de la chemise, boutons de métal frappés d’une ancre, tout est dit.

Evoquons maintenant votre « militantisme » pour la mode high tech et vos différents brevets ?

Mon style est une conséquence d’images de mon enfance, lumière, pureté, rigueur de la coupe, on retrouve ces traits communs entre une robe et un fauteuil qui résument mon style (3 et 4).

L’appétence pour la recherche est issue de ma passion naturelle pour les métiers d’art de ma mode, j’étais enfant dans les ateliers de mon père en contact permanent avec des artisans. La «transversalité industrielle», formule que m'apprenait Jacques Brochier il y a quelques années, c’est un fil d’ariane entre les métiers qui relie par exemple les Canuts et leurs métiers à tisser de la fin du XIX ème avec les fibres de verre ou de carbone, un lien entre  un tissage pour l’Impératrice Eugénie et une Formule 1. C’est d’ailleurs la même technique employée par Cédric Brochier lorsqu’il s’est agit de tisser la première robe de mariée «lumineuse» : il a cassé trois métiers Dornier (anciens) avant de parvenir à fabriquer un Jacquard de fibres optiques…

L’idée de base est finalement un mariage entre artisans et chercheurs afin de générer des brevets, une sorte de «couture laboratoire» qui était déjà dans l’esprit de mon père. Je continue de développer ce schéma de la mode vers le design.

Enfin pouvez vous nous partager votre actualité ?

Mon actualité se résume ainsi : «de la robe lumineuse à la beauté par la lumière».
 
Le masque OVE (6) est avant tout l’histoire d’une rencontre, celle de Frédéric Granotier et de son entreprise, LUCIBEL, pour laquelle j’ai dessiné ce produit aujourd’hui plébiscité par DIOR.
C’est encore une fois un exemple de «croisement de savoir-faire» : une technologie, la lumière rouge de 635 nanomètres et ses effets positifs sur le renouvellement cellulaire appuyé par de nombreuses études, une industrie de pointe spécialisée dans l’ingénierie de la lumière, une grande marque et un designer.
DIOR a choisi ce masque dans sa gamme de photobiomodulation  

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