En géopolitique comme en réindustrialisations locales @Anaïs Voy-Gillis, cette scène enfantine résonne étrangement. Car aujourd’hui, la reconnaissance se monnaie, les alliances s'instrumentalisent, et la loyauté relève de la naïveté. La logique opportuniste s'impose comme un critère de lucidité, face à un principe d'intégrité et de cohérence, devenu caduque.

Capitaliser sur la notoriété d’un partenaire. Valoriser une marque de confiance comme levier d’influence. Rééquilibrer un rapport asymétrique par des gages publics. Cette logique transactionnelle, qu’on retrouve dans certaines coopérations internationales, fragilise l’authenticité du lien. La reconnaissance devient conditionnelle, calculée. @Jan-Cédric Hansen

C’est ainsi que s’installe non plus une guerre mais une "ère" hybride, nourrie par la technosphère, les normes, l’information, le soft power. Un jeu d’influence où confiance et manipulation se croisent dans une mauvaise foi consensuelle @Thierry Lafon.

Entre les discours patriotiques et les signatures de contrats, le décalage devient inquiétant. Nos dirigeants louent, caméra allumée, la souveraineté technologique européenne. Puis, caméra éteinte, ils abandonnent nos outils nationaux au profit de géants étrangers. @Giuseppe Gagliano.

L’éviction de Visibrain au profit d’un acteur nord-américain, le choix de ServiceNow par la Région Île-de-France en lieu et place d’EasyVista, sont autant de décisions qui illustrent ce paradoxe. Le Cloud Act plane, la dépendance se creuse, et les pépites françaises voient leurs marchés fondre sous des justifications opaques.

Il ne suffit pas d’enchaîner les déclarations lors de salons comme Vivatech : soutenir nos champions du numérique doit être un acte politique assumé, pas un slogan. La confiance ne se proclame pas, elle se mérite.