
M. Montebourg, fort de son expérience ministérielle et de chef d'entreprise (il dirige 12 entreprises), a dressé un tableau sombre de la situation industrielle française, qu'il qualifie d'"hémorragie". Il note un niveau élevé de défaillances d'entreprises (65-67 000 par an), dépassant la période de 2012 et touchant divers secteurs comme l'automobile, le BTP et la restauration. Selon lui, au-delà du contexte international marqué par la concurrence accrue (notamment avec la Chine) et les tensions géopolitiques, deux politiques publiques récentes ont été particulièrement "destructrices" .
La première est celle des Prêts Garantis par l'État (PGE). 120 milliards d'euros ont été octroyés sur 4-5 ans. M. Montebourg affirme que leur modèle de remboursement sur 5 ans, représentant 5% du chiffre d'affaires annuel, excède la marge moyenne des entreprises saines, les mettant en difficulté et les conduisant aux tribunaux de commerce. Il a alerté le ministre de l'économie et proposé d'allonger la durée de remboursement à 10 ans pour les 18 milliards restants, car cette politique "mène à la destruction de l'économie" .
La seconde cause pointée du doigt est le prix de l'électricité, autrefois un atout, devenu un "boulet" et un prix "anticompétitif" qui "détruit des entreprises". La combinaison des PGE et du prix de l'électricité constitue une "alerte rouge" pour l'entrepreneur.
Concernant l'efficacité des aides publiques actuelles, M. Montebourg se dit incapable de donner un bilan précis global. Cependant, il analyse des dispositifs spécifiques. Le Crédit d'Impôt Recherche (CIR) est jugé bénéfique car il aide au maintien de laboratoires et d'emplois d'ingénieurs en France. Le contrôle de sa contrepartie (R&D) est effectué quotidiennement par l'administration fiscale pour les PME, mais plus complexe pour les grandes entreprises, comme le montre l'exemple de STMicroelectronics.
La première est celle des Prêts Garantis par l'État (PGE). 120 milliards d'euros ont été octroyés sur 4-5 ans. M. Montebourg affirme que leur modèle de remboursement sur 5 ans, représentant 5% du chiffre d'affaires annuel, excède la marge moyenne des entreprises saines, les mettant en difficulté et les conduisant aux tribunaux de commerce. Il a alerté le ministre de l'économie et proposé d'allonger la durée de remboursement à 10 ans pour les 18 milliards restants, car cette politique "mène à la destruction de l'économie" .
La seconde cause pointée du doigt est le prix de l'électricité, autrefois un atout, devenu un "boulet" et un prix "anticompétitif" qui "détruit des entreprises". La combinaison des PGE et du prix de l'électricité constitue une "alerte rouge" pour l'entrepreneur.
Concernant l'efficacité des aides publiques actuelles, M. Montebourg se dit incapable de donner un bilan précis global. Cependant, il analyse des dispositifs spécifiques. Le Crédit d'Impôt Recherche (CIR) est jugé bénéfique car il aide au maintien de laboratoires et d'emplois d'ingénieurs en France. Le contrôle de sa contrepartie (R&D) est effectué quotidiennement par l'administration fiscale pour les PME, mais plus complexe pour les grandes entreprises, comme le montre l'exemple de STMicroelectronics.
Sur la transparence des aides, M. Montebourg estime que la non-publication des bénéficiaires est une "décision politique" du ministre et non une incapacité de l'administration. Il suggère que les entreprises pourraient publier elles-mêmes les aides reçues, car elles en sont souvent "fières", ce qui permettrait des débats internes. Il dénonce également le rôle des cabinets de conseil qui "capturent de l'argent public" en prélevant des commissions importantes (20-30%) et propose de "caper" leur rémunération.
M. Montebourg est favorable à la fixation de contreparties juridiquement contraignantes, objectif partagé par la commission d'enquête. Face aux cas où le CIR finance la R&D en France mais l'industrialisation se fait à l'étranger, il suggère de "conditionner" le CIR à un lien avec la production nationale. Pour les entreprises stratégiques en difficulté bénéficiant d'aides, il cite l'exemple d'ArcelorMittal qui délocalise des postes malgré des aides annuelles. Sa proposition est radicale : "si c'est oui" (si les emplois clés sont supprimés), "on arrête les 295 millions d'aide publique chaque année" et "on nationalise". Interrogé sur la restitution des aides par les entreprises redevenues profitables, il évoque l'idée qu'en échange des PGE, l'État aurait pu rester au capital et imposer un partage de la richesse avec les salariés. Plus généralement, il préfère que le "pouvoir" soit donné aux "partenaires de l'entreprise", comme les salariés (via une part du capital) et les collectivités locales. Il est également favorable au renforcement de la "loi Florange ".
Pour mobiliser les financements nécessaires à la réindustrialisation, M. Montebourg distingue l'amorçage (financé par l'argent public, où la BPI a fait un "très gros travail") et le développement industriel, qui demande de "gros tickets d'investissement" (5 à 10 millions pour une usine) et ne peut être financé uniquement par l'État. Il souligne la défaillance des banques pour financer les PME non cotées en croissance et le fait que l'épargne française ("exceptionnelle") finance majoritairement l'étranger ou l'immobilier. Il propose de créer un "fond souverain pour l'industrie et l'agriculture dans les territoires", géré par des spécialistes, alimenté par une fraction de l'épargne privée (par exemple "5 % des encours de l'assurance vie", soit environ 30 milliards par an sur 10 ans). L'objectif serait de relever le PIB industriel et créer "un million d'emplois". Si les banques refusent de financer, il suggère de "nationaliser une banque et la mettre avec la BPI", citant la Société Générale comme cible potentielle.
Face à la concurrence internationale, le "Fabriquer en France" est un "combat politique" urgent. M. Montebourg préconise d'"établir des barrières protectionnistes" en "taxant les autres plutôt que taxer nous-mêmes", suggérant des taxes à l'importation potentiellement très élevées (100-120%). Il appelle à une "mobilisation nationale" , organisée autour du "producteur" plutôt que du consommateur , nécessitant des "choix" difficiles et l'acceptation de la "confrontation".
M. Montebourg est favorable à la fixation de contreparties juridiquement contraignantes, objectif partagé par la commission d'enquête. Face aux cas où le CIR finance la R&D en France mais l'industrialisation se fait à l'étranger, il suggère de "conditionner" le CIR à un lien avec la production nationale. Pour les entreprises stratégiques en difficulté bénéficiant d'aides, il cite l'exemple d'ArcelorMittal qui délocalise des postes malgré des aides annuelles. Sa proposition est radicale : "si c'est oui" (si les emplois clés sont supprimés), "on arrête les 295 millions d'aide publique chaque année" et "on nationalise". Interrogé sur la restitution des aides par les entreprises redevenues profitables, il évoque l'idée qu'en échange des PGE, l'État aurait pu rester au capital et imposer un partage de la richesse avec les salariés. Plus généralement, il préfère que le "pouvoir" soit donné aux "partenaires de l'entreprise", comme les salariés (via une part du capital) et les collectivités locales. Il est également favorable au renforcement de la "loi Florange ".
Pour mobiliser les financements nécessaires à la réindustrialisation, M. Montebourg distingue l'amorçage (financé par l'argent public, où la BPI a fait un "très gros travail") et le développement industriel, qui demande de "gros tickets d'investissement" (5 à 10 millions pour une usine) et ne peut être financé uniquement par l'État. Il souligne la défaillance des banques pour financer les PME non cotées en croissance et le fait que l'épargne française ("exceptionnelle") finance majoritairement l'étranger ou l'immobilier. Il propose de créer un "fond souverain pour l'industrie et l'agriculture dans les territoires", géré par des spécialistes, alimenté par une fraction de l'épargne privée (par exemple "5 % des encours de l'assurance vie", soit environ 30 milliards par an sur 10 ans). L'objectif serait de relever le PIB industriel et créer "un million d'emplois". Si les banques refusent de financer, il suggère de "nationaliser une banque et la mettre avec la BPI", citant la Société Générale comme cible potentielle.
Face à la concurrence internationale, le "Fabriquer en France" est un "combat politique" urgent. M. Montebourg préconise d'"établir des barrières protectionnistes" en "taxant les autres plutôt que taxer nous-mêmes", suggérant des taxes à l'importation potentiellement très élevées (100-120%). Il appelle à une "mobilisation nationale" , organisée autour du "producteur" plutôt que du consommateur , nécessitant des "choix" difficiles et l'acceptation de la "confrontation".
Vidéo source
Pour en savoir plus :
Site : https://lemif.fr/