
Cet article propose un regard sur l’intelligence économique à travers notre humanité.
Et si le véritable win-win se jouait moins dans la négociation, et davantage dans la rencontre d’être à être ?
Là où le lien précède la pensée, où l’interaction devient un levier stratégique à part entière.
Et si le véritable win-win se jouait moins dans la négociation, et davantage dans la rencontre d’être à être ?
Là où le lien précède la pensée, où l’interaction devient un levier stratégique à part entière.
Une identité perdue ?
Au travail et parfois même en dehors, nous avons pris l’habitude de nous définir à travers nos fonctions : directeur marketing, consultant, responsable RH… Comme si ces intitulés résumaient qui nous sommes vraiment. On entend souvent : « Ici, ce n’est pas Marc ou Fatou, c’est le chef de projet qui s’exprime. »
Pourtant, cette distinction, véhiculée par notre mental, est illusoire. Derrière chaque rôle, il y a une personne, avec le bagage de ses expériences de vie, ses forces et ses fragilités, sa mémoire émotionnelle, son vécu corporel, ses doutes et ses talents singuliers.
Le masque — ou rôle — professionnel a bien sûr son utilité : il structure, il rassure, il crée un cadre. Mais poussé à son paroxysme, il nous empêche de rencontrer l’autre dans sa réalité, d’entrer en relation authentique, d’être à être, rendant la quête d’information stratégique incomplète.
En intégrant cette dimension humaine, sensible, vulnérable, incarnée, nous pourrions accéder à des lectures plus fines, à des analyses plus riches et véritablement multidimensionnelles.
Pourtant, cette distinction, véhiculée par notre mental, est illusoire. Derrière chaque rôle, il y a une personne, avec le bagage de ses expériences de vie, ses forces et ses fragilités, sa mémoire émotionnelle, son vécu corporel, ses doutes et ses talents singuliers.
Le masque — ou rôle — professionnel a bien sûr son utilité : il structure, il rassure, il crée un cadre. Mais poussé à son paroxysme, il nous empêche de rencontrer l’autre dans sa réalité, d’entrer en relation authentique, d’être à être, rendant la quête d’information stratégique incomplète.
En intégrant cette dimension humaine, sensible, vulnérable, incarnée, nous pourrions accéder à des lectures plus fines, à des analyses plus riches et véritablement multidimensionnelles.
Plongée sous-marine
Nous avons appris à rester en surface : à séparer la vie pro de la vie perso, à lisser nos émotions, à tenir notre rôle. « Tu sais, à la maison, je suis quelqu’un d’autre. » On fait comme si une pensée pouvait tout effacer : ce qui dérange, ce qui émeut, ce qui déborde.
Mais sous la surface notre histoire émotionnelle et corporelle œuvre discrètement, en courant profond. Elle influence nos décisions, nos réactions, notre manière d’être en lien. Et plus on cherche à l’ignorer, plus elle s’impose — invisiblement mais puissamment.
Andreu Solé, professeur à HEC, le résume ainsi :
« Ce n’est jamais la seule rationalité qui guide l’action, mais un subtil mélange d’intuitions, d’émotions, de convictions profondes et de relations humaines. »
Ne pas en tenir compte, c’est se priver d’une part essentielle de l’intelligence collective et de notre capacité à agir avec justesse dans la complexité.
Dans la relation, ce courant enfoui se manifeste autrement : les non-dits s’installent, les rapports de force s’organisent, les jeux psychologiques prennent place.
Et si, au lieu de rester à la surface, on osait plonger ? Non pas pour s’y perdre, mais pour remonter quelques objets précieux — ces fragments de vérité enfouis dans les profondeurs, et qui, une fois partagés, rendent nos interactions plus claires, plus vraies, plus humaines.
Mais sous la surface notre histoire émotionnelle et corporelle œuvre discrètement, en courant profond. Elle influence nos décisions, nos réactions, notre manière d’être en lien. Et plus on cherche à l’ignorer, plus elle s’impose — invisiblement mais puissamment.
Andreu Solé, professeur à HEC, le résume ainsi :
« Ce n’est jamais la seule rationalité qui guide l’action, mais un subtil mélange d’intuitions, d’émotions, de convictions profondes et de relations humaines. »
Ne pas en tenir compte, c’est se priver d’une part essentielle de l’intelligence collective et de notre capacité à agir avec justesse dans la complexité.
Dans la relation, ce courant enfoui se manifeste autrement : les non-dits s’installent, les rapports de force s’organisent, les jeux psychologiques prennent place.
Et si, au lieu de rester à la surface, on osait plonger ? Non pas pour s’y perdre, mais pour remonter quelques objets précieux — ces fragments de vérité enfouis dans les profondeurs, et qui, une fois partagés, rendent nos interactions plus claires, plus vraies, plus humaines.
Les talents issus de nos blessures
Nous portons en nous des ressources cachées, nées de nos fragilités. Bien souvent, ce sont nos douleurs d’enfance, nos épreuves et nos mécanismes de défense qui ont forgé notre capacité à anticiper, à analyser, à ressentir finement ce qui se joue autour de nous. C’est parfois dans nos difficultés de parcours de vie que nous avons développé une intuition aiguisée, un sens stratégique, une empathie naturelle.
Reconnaître que nos forces puisent leur origine dans nos vulnérabilités, ce n’est pas se montrer faible, c’est accepter son histoire et se reconnecter à ce qui fait notre singularité. Et si cette lucidité sur soi devenait aussi un levier d’intelligence économique, capable d’éclairer nos décisions autrement ?
Reconnaître que nos forces puisent leur origine dans nos vulnérabilités, ce n’est pas se montrer faible, c’est accepter son histoire et se reconnecter à ce qui fait notre singularité. Et si cette lucidité sur soi devenait aussi un levier d’intelligence économique, capable d’éclairer nos décisions autrement ?
Unir à la place de séparer
Dans l’entreprise, on a pris l’habitude de séparer la tête, le cœur et le corps : d’un côté la stratégie, de l’autre la cohésion. Une journée pour penser la vision, une autre pour « faire équipe ». Mais cette séparation est artificielle.
Car quand on élabore une stratégie, quand on lit un marché, quand on fixe des objectifs… les émotions sont déjà là. Il y a des espoirs, des peurs, des tensions... Le corps réagit, la posture change, la voix trahit parfois ce que la tête voudrait masquer. La tête dit : « c’est rationnel », mais le cœur dit autre chose. Et souvent, le corps parle avant même que nous sachions pourquoi.
Et si, au lieu de découper l’humain en morceaux, on osait le considérer comme un tout ? Et si, dans une même séquence stratégique, on ouvrait un espace pour accueillir ce qui se joue en profondeur — les non-dits, les émotions, le réel ? Un terrain de sécurité où penser et ressentir peuvent coexister.
Comme le dit Antonio Damasio :
« Ce ne sont pas les émotions qui perturbent la rationalité, mais leur absence. »
Dans une démarche d’intelligence économique, on insiste souvent sur la maîtrise de l’image et des perceptions. Mais où est la place pour une image complète, authentique ?
Peut-on vraiment anticiper, influencer ou décider durablement sans prendre en compte cette dimension invisible qui façonne nos actes et nos relations ?
Car quand on élabore une stratégie, quand on lit un marché, quand on fixe des objectifs… les émotions sont déjà là. Il y a des espoirs, des peurs, des tensions... Le corps réagit, la posture change, la voix trahit parfois ce que la tête voudrait masquer. La tête dit : « c’est rationnel », mais le cœur dit autre chose. Et souvent, le corps parle avant même que nous sachions pourquoi.
Et si, au lieu de découper l’humain en morceaux, on osait le considérer comme un tout ? Et si, dans une même séquence stratégique, on ouvrait un espace pour accueillir ce qui se joue en profondeur — les non-dits, les émotions, le réel ? Un terrain de sécurité où penser et ressentir peuvent coexister.
Comme le dit Antonio Damasio :
« Ce ne sont pas les émotions qui perturbent la rationalité, mais leur absence. »
Dans une démarche d’intelligence économique, on insiste souvent sur la maîtrise de l’image et des perceptions. Mais où est la place pour une image complète, authentique ?
Peut-on vraiment anticiper, influencer ou décider durablement sans prendre en compte cette dimension invisible qui façonne nos actes et nos relations ?
Petit colibri
Il ne s’agit pas de révolution. Juste d’un pas. Un petit pas vers une intelligence économique plus fine, plus humaine, plus lucide. Car parler d’être à être, c’est peut-être là que commence le vrai gagnant-gagnant. Pas dans les deals, mais dans la qualité du lien. Le colibri fait sa part. Pourquoi pas nous ?
A propos d'Anna Elviro
Anna Elviro, coach d’organisation spécialisée dans les paradoxes et les contradictions, invite les professionnels à s’ouvrir à de nouvelles options et à découvrir des pistes d’action concrètes. De plus, deux jeux inédits sont disponibles dans l’ouvrage, en téléchargement pour permettre aux lecteurs de s’exercer et de mettre en pratique les concepts présentés.
Créatrice - Entrepreneuse Créatrice - Entrepreneuse - Innov'sens