1er Baromètre consacré au risque géopolitique
Le rôle du risk manager prend une dimension stratégique
Les résultats montrent que la majorité des organisations intègrent désormais la dimension géopolitique dans leur cartographie des risques. Plus d’une sur deux la considère déjà comme un facteur majeur de vulnérabilité, au même titre que la cybersécurité ou l’instabilité économique. Les secteurs liés à l’énergie, à l’industrie et à la logistique apparaissent particulièrement exposés, en raison de leur dépendance aux chaînes d’approvisionnement mondiales.
Le baromètre souligne que les conflits armés, les sanctions économiques et les restrictions commerciales bouleversent les flux internationaux, tandis que la montée des tensions politiques dans certaines régions accroît l’incertitude pour les investisseurs. Dans ce contexte, le rôle du risk manager prend une dimension stratégique. Il ne s’agit plus seulement d’identifier les menaces, mais de mettre en place une véritable veille géopolitique et d’accompagner les directions générales dans leurs choix.
Létude traduit une évolution culturelle
La géopolitique n’est plus perçue comme un sujet périphérique réservé aux spécialistes des relations internationales. Elle s’impose désormais comme un paramètre structurant de la gouvernance d’entreprise. Les conseils d’administration doivent composer avec cette nouvelle donne et intégrer ces enjeux dans leurs décisions, qu’il s’agisse d’investissements, de partenariats ou de développement à l’international.
Avec ce baromètre, l’AMRAE ouvre un champ d’analyse inédit. Les entreprises françaises sont invitées à regarder le monde non seulement à travers le prisme économique, mais aussi en tenant compte des équilibres politiques et des tensions qui façonnent les marchés.
En 2025, la capacité à anticiper ces évolutions devient un élément déterminant de leur résilience et de leur compétitivité.
Le risque géopolitique : une réalité quotidienne
Un autre exemple mis en avant concerne le secteur industriel, fortement dépendant des chaînes logistiques mondiales. Les tensions commerciales entre grandes puissances, notamment les restrictions imposées sur certains composants électroniques, ont entraîné des retards de production et une hausse des coûts. Les entreprises interrogées expliquent avoir dû adapter leurs plans de développement international, parfois en renonçant à certains marchés jugés trop instables. Le baromètre souligne que cette fragilité des chaînes d’approvisionnement n’est pas seulement un problème opérationnel : elle devient un enjeu stratégique qui conditionne la capacité des entreprises à investir et à se projeter dans la durée.
Ces deux exemples traduisent la manière dont la géopolitique s’invite désormais au cœur des décisions économiques, transformant la gestion des risques en véritable exercice de gouvernance.
Réactions
Quelques chiffres marquants : • 82 % des répondants intègrent le risque géopolitique dans leur cartographie, 57 % le considèrent comme un risque majeur. • 92 % portent ce risque aux instances de hashtag#Gouvernance, signe d’une préoccupation stratégique croissante. • Seuls 5 % ont suivi une formation sur des sujets géopolitiques au cours des 12 derniers mois. • 26 % disposent d’un budget spécifiquement dédié au suivi du risque géopolitique (hors rémunération des collaborateurs).
Le risque géopolitique est bien identifié par les organisations, mais les moyens engagés pour y faire face apparaissent modestes au regard des enjeux.
👉 « Il ne s’agit plus seulement d’identifier le risque, mais de construire une approche robuste et intégrée. De passer d’une logique de réaction à une logique d’anticipation. De faire de la géopolitique un facteur d’opportunités » Grégoire D. , président de la commission Géopolitique AMRAE - Management des Risques et des Assurances de l'Entreprise et pilote du Baromètre

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