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Birane Diop : Les routes de la soie du point de vue sénégalais


David Commarmond


Mis en place par le Président Xi Jinping depuis 2013, les nouvelles routes de la soie est un projet ambitieux, d’envergure internationale. Son crédo principal est d’aider la Chine à redéployer ses investissements à l’étranger, notamment en Afrique dans des projets infrastructures et de transports routiers.



Entre menace et opportunité, le Sénégal est-il conscient des enjeux ?

La stratégie chinoise est intelligente. Car, les nouvelles routes de la soie rendent les pays dépendants vis-à-vis de l’Empire du milieu. Ceci étant dit, la finalité de la « Belt Road Initiative » est éminemment hégémonique. Le monde doit s’inspirer de la Chine comme aimait le dire, le petit timonier, Deng Xiaoping. Pour ce faire, la Chine doit s’ouvrir.
 
Inscrites dans cet idéal géopolitique in fine économique, les nouvelles routes de la soie ont pris une autre dimension en Afrique, notamment au Sénégal.
 
Pourquoi le Sénégal ?

 
Ceci nous amène à se poser la question suivante : Pourquoi dans sa politique de conquête internationale, la Chine se penche sur le Sénégal ?

La réponse est simple. La position géographique du Sénégal est stratégique. Car, il possède un accès direct à l’Atlantique. Situé sur la côte ouest africaine entre 12°88 et 16° 41 de latitude nord et 11° 21 et 17° de longitude ouest, il joue un rôle de plaque tournante des échanges entre l’Europe et l’Afrique et en Amérique. D’ailleurs, le port de Dakar est l’un des ports maritimes les plus grands en Afrique en Subsaharienne.
 
Ce qui fait que le pays se place à la frontière des opportunités d’investissements et de commerce. Ceci est une aubaine pour l’usine du monde. Car au-delà d’être le deuxième partenaire commercial du Sénégal, derrière la France avec un volume d’échanges de 1580 milliards de francs CFA en 2018, la Chine voit le Sénégal comme un levier lui permettant de conquérir les pays de la sous-région ouest africaine afin d’écouler ses produits industriels.
 
Par ailleurs, Pékin voit le Sénégal comme un réservoir de matières premières à l’aune des découvertes d’hydrocarbures, notamment le pétrole et le gaz de Kayar offshore et de Saint-Louis offshore.


Conclusion,

Le Sénégal a été le premier pays de l’Afrique subsaharienne a signé avec la Chine un document de coopération sur ce projet ambitieux, le Sénégal peut être gagnant de ce partenariat, celui-ci ayant des cartes à jouer. La pandémie pourrait même être un facteur de transformation positif.