Gouvernance

Colloque # 5 - Etude de cas : Présentation du cas Droits d’auteurs et protection cinématographique européenne indépendante


David Commanmond, Jacqueline Sala




Mathilde Fiquet, Directrice à l’Europe Analytica, Intervenante à l’Ecole de Guerre Economique

Colloque # 5 - Etude de cas : Présentation du cas Droits d’auteurs et protection cinématographique européenne indépendante

Contexte

Nous assistons à un changement de mode ne nos consommations, l’accès prend le pas sur la possession. La VOD explose + 6 % en 10 ans, et les revenus ont été multipliés par 30 (croissance de +40 %). En 2020, en Europe, la VOD c’est 11 milliards d’Euros Netflix avec sa plateforme d’abonnement se détache :  +95 % . La crise du Covid a eu un effet d’accélérateur. De nouveaux acteurs L’Observatoire Euopréen de l’Audiovisuel démontre que les services mondiaux sont les plus présents en Europe : Le Top 3 est dominé par des plateformes américaines. Sauf six pays. En France : Netflix, Amazon Prime, Apple TV. Les 3 représentent 90 % du marché.

Quels sont les enjeux ? Quels sont les opportunités ? Quel impact en France pour l’industrie audiovisuelle pour la production et d’un point de vue culturel ?


Les opportunités

Le point positif est la diversité, nous avons accès à un choix pléthorique et nos producteurs donnent au monde l’accès à leur contenu. Enjeux : De nouveaux acteurs avec de nouvelles règles. Souvent américaines comme la législation des droits d’auteurs. Netflix trust en Europe la production de films et séries (70 projets). Les plateformes deviennent de plus en plus verticales et s’intègrent dans la production avec de plus en plus de partenariats pour la distribution. Les nouvelles générations de TV (Smart TV) proposent et privilégient les contenus de ses acteurs. Contrôle de la télécommande.

Pourquoi mettre en place une intégration verticale ?

La data et les chiffres d’audience.
L’écosystème français est particulièrement riche et protecteur, il est une exception.
•    Netflix a un avantage énorme en connaissant les comportements de ses consommateurs, ce qui n’est pas le cas d’un producteur indépendant. La décision d’investissement ne peut être la même.
•    Amazon a acheté les mythiques studios et catalogues de la MGM. Prime a décidé d’investir massivement dans la création des contenus, comme les autres géants.. C’est une course aux abonnements.

Du point de vue des producteurs indépendants, 2 enjeux sont majeurs en France.
Le premier c’est le financement. En moyenne entre 10 et 20 millions d’Euros. Faire que les films soient vus et être bien positionnés dans un catalogue. Sur ces deux points, la France a pris de bonnes décisions grâce à la transposition de la directive SMA, la transposition est allée plus loin sur le financement et la visibilité. Elle exige que 60 % du catalogue soit consacré à la visibilité des œuvres européennes et sur les 60 % que 40 % soient des œuvres françaises

 

Concernant le financement la directive SMA exige que 25 % des bénéfices de la vidéo à la demande

... soit réinvesti dans la création d’oeuvre européenne.
Pistes de réflexions : Les débats ont aussi permis de mieux définir la notion d’oeuvre indépendantes.
La question de l’évaluation du décret SMA demeure, comment va-t-il s’incrémenter dans l’ordre existant et modifier l’industrie audiovisuelle ?

Quatre recommandations

  • Maintenir un haut niveau de qualification des techniciens.
  • Travailler les enjeux de la data et de l’algorithme pour améliorer la visibilité et la transparence.
  • Travailler au niveau européen, la France n’est plus seule, elle est la première, d’autres pays suivent son exemple.
  • Travailler sur la souveraineté culturelle, se questionner sur la définition d’une œuvre européenne, définir de nouveaux critères plus précis.

L’Europe n’est pas les Etats-Unis nous avons une culture de la narration et du conte, les Etats-Unis de l’entertainment.