Cet événement a réuni trois experts au cœur de l’actualité :
Guillaume David Deniel (Directeur Technique & Numérique du think tank Liberté et Prospective,
Monique Dagnaud (Directrice de Recherche au CNRS, CEMS) et
Baptiste Robert (Hacker éthique, CEO de PredictaLab). Les discussions de 15 minutes chacune ont porté sur les mutations sociales et l'impact des réseaux numériques sur la sécurité nationale, en mettant en lumière la démarche de l'Open Source Intelligence (OSINT) et les aspirations des jeunes générations.
Guillaume David Deniel (Directeur Technique & Numérique du think tank Liberté et Prospective,
Monique Dagnaud (Directrice de Recherche au CNRS, CEMS) et
Baptiste Robert (Hacker éthique, CEO de PredictaLab). Les discussions de 15 minutes chacune ont porté sur les mutations sociales et l'impact des réseaux numériques sur la sécurité nationale, en mettant en lumière la démarche de l'Open Source Intelligence (OSINT) et les aspirations des jeunes générations.
Les Réseaux Sociaux, les nouveaux Champs de Bataille par Guillaume David Deniel
Guillaume David Deniel, Directeur Technique & Numérique du think tank Liberté et Prospective, a posé le débat en soulignant le changement radical des interactions sociales d’une génération à l’autre, principalement dû à l'arrivée des smartphones (début des années 2010) et à la crise de la COVID, qui a amplifié l’isolement et l’usage des écrans. Pour les jeunes générations, les premières expériences sociales se font souvent via des écrans, des communautés numériques ou en suivant des influenceurs, se transformant en "followers" de "communautés virtuelles, comme on devient membre d’une ou de plusieurs sectes".
Cette relation, souvent descendante et à sens unique (de l'influenceur vers le follower), est pour lui sans débat contradictoire, créant une forme de dépendance voire d'endoctrinement passif, menaçant à terme la Sécurité d'État.
L'intervention a utilisé le modèle bien connu, Émetteur – Message – Récepteur (Shannon & Weaver) pour analyser la menace. Un Message, s'il est faux ou fallacieux, peut fragiliser les institutions. Les supports de manipulation numérique sont triples :
Cette relation, souvent descendante et à sens unique (de l'influenceur vers le follower), est pour lui sans débat contradictoire, créant une forme de dépendance voire d'endoctrinement passif, menaçant à terme la Sécurité d'État.
L'intervention a utilisé le modèle bien connu, Émetteur – Message – Récepteur (Shannon & Weaver) pour analyser la menace. Un Message, s'il est faux ou fallacieux, peut fragiliser les institutions. Les supports de manipulation numérique sont triples :
- Le Texte : La manipulation s’appuie sur l’art de la rhétorique (évoquant Platon, Aristote et Roland Barthes). Tout texte véhicule une idéologie, et le lecteur (le Citoyen) est actif dans la construction du sens. Les followers sont principalement attirés par des contenus qui confirment leurs opinions, le texte devenant une "Arme de Manipulation".
- Le Mème : Considéré comme un des vecteurs les plus puissants de manipulation, le Mème transmet un message émotionnel immédiat, souvent ironique. Reposant sur la transmission culturelle par imitation (du grec Mimema, défini par Richard Dawkins en 1976), il oriente la perception collective pour servir des stratégies politiques ou idéologiques, agissant comme des "Mythologies Numériques".
- Le DeepFake : La forme la plus sophistiquée et inquiétante (contraction de Deep Learning et Fake, apparue en 2017). Il utilise l'Intelligence Artificielle (IA) pour créer des vidéos ou des voix truquées avec un réalisme saisissant. Sa puissance réside dans sa capacité à court-circuiter notre confiance naturelle dans le visuel et le sonore ("voir et entendre ne sont plus des garanties"), ouvrant la voie à des scénarios de déstabilisation majeurs.
La Diffusion est le lieu où le message acquiert sa force. La viralité est démultipliée par les plateformes courtes et émotionnelles (YouTube, TikTok) dont les algorithmes amplifient les contenus sans se soucier de la véracité. Les groupes privés (WhatsApp, Telegram) sont également redoutables car la crédibilité est renforcée par la "garantie mutuelle" entre proches, rendant la vérification difficile. Même les espaces sociaux liés au gaming (Twitch, Fortnite) diffusent de la désinformation ciblant un public jeune. Le danger principal est la vitesse de propagation, où le faux circule plus vite que le vrai.
L'Intelligence Artificielle (IA) transforme la diffusion en permettant un ciblage extrême et une personnalisation du discours. L'IA analyse les profils pour adapter un même contenu en dizaines de versions calibrées pour toucher la sensibilité particulière de chaque individu, maximisant l'impact psychologique.
Les conséquences sur la Sécurité d’État incluent la décrédibilisation des institutions par le doute généralisé, le clivage de la société par le renforcement des préjugés, la déstabilisation rapide des mouvements sociaux ou des élections, et l’ingérence via l'arme informationnelle utilisée dans une "guerre hybride".
Guillaume David Deniel a terminé par les Influenceurs, ces nouveaux "Émetteurs" ou "Gourous". Leur force provient de la proximité virtuelle qu'ils créent avec leurs followers. En postant un contenu (Texte, Mème, DeepFake), ils lui apportent une légitimité instantanée. Ils peuvent agir comme des agents d’opinion, voire recruter des membres pour des cellules terroristes en exploitant la constance de leurs followers.
Le Think Tank – Liberté & Prospective – a émis plusieurs propositions, notamment l'utilisation de l'IA par les plateformes pour la revue des mots-clés et la détection des manipulations, ainsi que l'étude de la loi danoise pionnière pour la protection de l’image, du visage et de la voix face aux DeepFakes. Enfin, il est essentiel de renforcer l’information et l’éducation du Citoyen face aux manipulations et aux dangers des nouveaux gourous des temps modernes.
Génération Reset, « une génération qui pense autrement son rapport au monde » de Monique Dagnaud
Monique Dagnaud, sociologue directrice de recherche au CNRS et spécialiste de la jeunesse et du monde numérique, a mis l'accent sur les jeunes générations, s'appuyant notamment sur son livre Génération reset. « Ils veulent tout changer », paru le 8 octobre 2025.
Ce livre, cette étude dresse le portrait des trentenaires d'aujourd'hui, également nommés millennials ou génération Y. Ces jeunes sont caractérisés comme étant très éduqués (souvent Bac +5) et ayant fait leur entrée dans la connaissance avec les outils numériques. Ils exercent leur influence par les places qu'ils occupent dans la hiérarchie culturelle et sociale.
Selon l'analyse de M. Dagnaud, les millennials portent un projet radical :
Ce livre, cette étude dresse le portrait des trentenaires d'aujourd'hui, également nommés millennials ou génération Y. Ces jeunes sont caractérisés comme étant très éduqués (souvent Bac +5) et ayant fait leur entrée dans la connaissance avec les outils numériques. Ils exercent leur influence par les places qu'ils occupent dans la hiérarchie culturelle et sociale.
Selon l'analyse de M. Dagnaud, les millennials portent un projet radical :
- La dénonciation du capitalisme libéral et la mise en cause du patriarcat.
- L'apologie d'une sexualité "fluide".
- Un autre rapport au vivant.
Imprégnés de la culture woke, ces trentenaires appellent à un reset (réinitialisation), souhaitant faire table rase des représentations et valeurs dominantes de la société actuelle. Le leadership de cette mouvance est clairement exercé par les jeunes femmes.
Paradoxalement, malgré un contexte éducatif démocratique et bienveillant, ces jeunes sont présentent des fragilités psychiques, enclins au repli sur soi et au pessimisme. Monique Degnaud dans son ouvrage interroge leur capacité à affronter l'avenir.
La troisième intervention, menée par Baptiste Robert, président fondateur de PredictaLab, a mis l'accent sur l'expertise en Open Source Intelligence.
L'OSINT : Un Outil d'investigation puissant à caractère dual
Baptiste Robert, se présente comme un hacker éthique et un influenceur avec plus de 250 000 followers sur Twitter, a souligné que les réseaux sociaux, malgré leurs aspects négatifs, sont aussi des vecteurs de communication pour les cybercriminels, les escrocs et les arnaqueurs. Ces plateformes permettent aux criminels de diffuser largement leurs exploits et leurs publicités, notamment sur Twitter, Instagram et Snapchat.
L'Open Source Intelligence (OSINT), ou renseignement de sources ouvertes, est une démarche de recherche d'information essentielle pour les enquêteurs. L'expertise de M. Baptiste Robert repose sur la création de produits OSINT qui permettent de retrouver l'identité des individus en « tirant le fil » à partir de « marquants » numériques comme des adresses courriel, des numéros de téléphone ou des pseudonymes.
L'un des produits phares de PredictaLab, PredictaSearch, peut fournir en moins de 30 secondes un rapport complet avec toutes les informations et comptes disponibles en ligne liés à un courriel ou un numéro de téléphone. L'objectif principal de ces outils est d'automatiser des actions manuelles complexes sur des centaines de sites, permettant aux enquêteurs de gagner un temps précieux.
Le caractère dual de l'OSINT est évident : lorsqu'il est « bien utilisé, bien cadré », il permet d'agir très rapidement dans une investigation pour identifier un acteur malveillant ou le propriétaire d'un élément numérique. M. Baptiste Robert estime d'ailleurs qu'entre 60 et 80 % du renseignement futur proviendra de sources ouvertes.
Il a illustré le « pouvoir de l'OSINT » en décrivant une enquête où, à partir du pseudonyme Twitter d'un cybercriminel russe, son équipe a réussi à retrouver son identité complète en utilisant uniquement des données ouvertes, menant à son arrestation par la police brésilienne trois semaines plus tard. Les cybercriminels, étant « feignants » et faisant des erreurs (surtout lorsqu'ils sont frustrés ou sous l'influence de l'alcool), laissent énormément de données exploitables en ligne.
L'Open Source Intelligence (OSINT), ou renseignement de sources ouvertes, est une démarche de recherche d'information essentielle pour les enquêteurs. L'expertise de M. Baptiste Robert repose sur la création de produits OSINT qui permettent de retrouver l'identité des individus en « tirant le fil » à partir de « marquants » numériques comme des adresses courriel, des numéros de téléphone ou des pseudonymes.
L'un des produits phares de PredictaLab, PredictaSearch, peut fournir en moins de 30 secondes un rapport complet avec toutes les informations et comptes disponibles en ligne liés à un courriel ou un numéro de téléphone. L'objectif principal de ces outils est d'automatiser des actions manuelles complexes sur des centaines de sites, permettant aux enquêteurs de gagner un temps précieux.
Le caractère dual de l'OSINT est évident : lorsqu'il est « bien utilisé, bien cadré », il permet d'agir très rapidement dans une investigation pour identifier un acteur malveillant ou le propriétaire d'un élément numérique. M. Baptiste Robert estime d'ailleurs qu'entre 60 et 80 % du renseignement futur proviendra de sources ouvertes.
Il a illustré le « pouvoir de l'OSINT » en décrivant une enquête où, à partir du pseudonyme Twitter d'un cybercriminel russe, son équipe a réussi à retrouver son identité complète en utilisant uniquement des données ouvertes, menant à son arrestation par la police brésilienne trois semaines plus tard. Les cybercriminels, étant « feignants » et faisant des erreurs (surtout lorsqu'ils sont frustrés ou sous l'influence de l'alcool), laissent énormément de données exploitables en ligne.
Menaces ciblées et failles de sécurité
La sécurité nationale est directement menacée par l'utilisation des réseaux pour des campagnes de désinformation menées par des États. M. Baptiste Robert a cité l'exemple de l'Inde, où le parti au pouvoir (BJP) emploie des personnes pour diffuser des messages, des tweets et des mèmes, visant à pousser des narratifs ciblés. Il a également mentionné que, lors du mouvement des Gilets Jaunes, certains États poussaient un narratif déformé pour influencer les populations étrangères, dépeignant la France comme une « zone de guerre ».
Une source d'information particulièrement sous-estimée mais dangereuse est l'ADINT (Advertising Intelligence). Le modèle économique des réseaux sociaux repose sur l'attention des utilisateurs pour leur montrer de la publicité. Lors de l'affichage d'une publicité, la localisation des utilisateurs peut fuiter, étant récupérée et vendue par des data brokers. En structurant ces millions de données, il est possible de tracer les déplacements précis des individus, y compris autour d'infrastructures sensibles (comme un fort militaire), permettant de déterminer où ils travaillent, habitent, ou déposent leurs enfants. Cette capacité d'infiltration représente un problème majeur pour la sécurité nationale.
De plus, de plus en plus, certains États n'hésitent plus à attaquer les installations civiles (comme des barrages ou des infrastructures critiques), un changement de paradigme alarmant.
Une source d'information particulièrement sous-estimée mais dangereuse est l'ADINT (Advertising Intelligence). Le modèle économique des réseaux sociaux repose sur l'attention des utilisateurs pour leur montrer de la publicité. Lors de l'affichage d'une publicité, la localisation des utilisateurs peut fuiter, étant récupérée et vendue par des data brokers. En structurant ces millions de données, il est possible de tracer les déplacements précis des individus, y compris autour d'infrastructures sensibles (comme un fort militaire), permettant de déterminer où ils travaillent, habitent, ou déposent leurs enfants. Cette capacité d'infiltration représente un problème majeur pour la sécurité nationale.
De plus, de plus en plus, certains États n'hésitent plus à attaquer les installations civiles (comme des barrages ou des infrastructures critiques), un changement de paradigme alarmant.
Le retard français et la nécessité d'une volonté politique
Face à ces défis, M. Baptiste Robert a insisté sur le retard technique considérable de la France par rapport à d'autres pays.
Pour lutter efficacement, il est impératif d'adopter des solutions techniques, mais celles-ci doivent être soutenues par un courage politique et une doctrine d'emploi adaptée. M. Baptiste Robert a plaidé pour une rupture dans la mentalité économique française.
Contrairement aux États-Unis, où des entreprises comme Palantir ont pu dégager des bénéfices après 15 ans de pertes massives (centaines de millions de dollars), aucune société française ne peut rivaliser. Le pays doit choisir ses « champions » technologiques et aligner l'appareil de l'État derrière eux, en fournissant l'argent nécessaire sur le long terme, au lieu de distribuer des petites subventions partout.
De plus, il est crucial d'unifier les efforts de la défense et des services spécialisés pour améliorer l'efficacité.
Un autre point de friction réside dans le système judiciaire français. Seulement sept magistrats sont formés à la cybercriminalité pour l'ensemble du territoire. Alors qu'aux États-Unis, les services de renseignement opèrent et les magistrats interviennent après coup, en France, les juges doivent donner des feux verts avant l'opération, entraînant l'échec d'environ 80 % des opérations. Il est nécessaire de former davantage de magistrats et d'experts cyber au sein des forces de l'ordre, et de réévaluer le paradigme de contrôle pour accorder plus de latitude aux services..
Concernant les nouvelles technologies, l'Intelligence Artificielle (IA) permet d'optimiser les capacités offensives et d'accélérer le traitement des données pour la géolocalisation ou l'investigation. En parallèle, la course à l'ordinateur quantique est engagée. La première entité à posséder cette technologie aura un avantage stratégique colossal, car elle pourra déchiffrer les données amassées auparavant, rendues inutilisables par le chiffrement actuel.
Pour lutter efficacement, il est impératif d'adopter des solutions techniques, mais celles-ci doivent être soutenues par un courage politique et une doctrine d'emploi adaptée. M. Baptiste Robert a plaidé pour une rupture dans la mentalité économique française.
Contrairement aux États-Unis, où des entreprises comme Palantir ont pu dégager des bénéfices après 15 ans de pertes massives (centaines de millions de dollars), aucune société française ne peut rivaliser. Le pays doit choisir ses « champions » technologiques et aligner l'appareil de l'État derrière eux, en fournissant l'argent nécessaire sur le long terme, au lieu de distribuer des petites subventions partout.
De plus, il est crucial d'unifier les efforts de la défense et des services spécialisés pour améliorer l'efficacité.
Un autre point de friction réside dans le système judiciaire français. Seulement sept magistrats sont formés à la cybercriminalité pour l'ensemble du territoire. Alors qu'aux États-Unis, les services de renseignement opèrent et les magistrats interviennent après coup, en France, les juges doivent donner des feux verts avant l'opération, entraînant l'échec d'environ 80 % des opérations. Il est nécessaire de former davantage de magistrats et d'experts cyber au sein des forces de l'ordre, et de réévaluer le paradigme de contrôle pour accorder plus de latitude aux services..
Concernant les nouvelles technologies, l'Intelligence Artificielle (IA) permet d'optimiser les capacités offensives et d'accélérer le traitement des données pour la géolocalisation ou l'investigation. En parallèle, la course à l'ordinateur quantique est engagée. La première entité à posséder cette technologie aura un avantage stratégique colossal, car elle pourra déchiffrer les données amassées auparavant, rendues inutilisables par le chiffrement actuel.
Un tableau complexe
La conférence a esquissé un tableau complexe où les mutations sociales, l'émergence d'une jeunesse radicale demandant un « Reset » (selon Monique Dagnaud) et la menace de la désinformation exigent des outils de lutte technologique comme l'OSINT.
La présidente du Think Tank Liberté & Prospective, Henriette Caux, a rappelé que l'organisation propose des solutions légales et vise à renforcer la culture cyber du public. Elle a aussi mentionné l'importance d'utiliser des outils d'Intelligence Artificielle comme Grok (sur la plateforme X, anciennement Twitter) pour vérifier la véracité des informations, leur tendance, et identifier leur origine. Un citoyen peut ainsi contrôler si l'information est fallacieuse ou non.
Enfin, la conférence a souligné que, malgré les dangers que représentent les réseaux sociaux pour la sécurité nationale, il est possible de lutter efficacement si la France se dote des bons outils, d'une expertise suffisante, et si elle fait preuve d'une volonté politique forte. Le public a été invité à suivre les travaux et les conférences du Think Tank Liberté & Prospective et de l’association Bernanos
La présidente du Think Tank Liberté & Prospective, Henriette Caux, a rappelé que l'organisation propose des solutions légales et vise à renforcer la culture cyber du public. Elle a aussi mentionné l'importance d'utiliser des outils d'Intelligence Artificielle comme Grok (sur la plateforme X, anciennement Twitter) pour vérifier la véracité des informations, leur tendance, et identifier leur origine. Un citoyen peut ainsi contrôler si l'information est fallacieuse ou non.
Enfin, la conférence a souligné que, malgré les dangers que représentent les réseaux sociaux pour la sécurité nationale, il est possible de lutter efficacement si la France se dote des bons outils, d'une expertise suffisante, et si elle fait preuve d'une volonté politique forte. Le public a été invité à suivre les travaux et les conférences du Think Tank Liberté & Prospective et de l’association Bernanos

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