Communication & Influence

De #influvoleurs à #desinfluenceurs : analyse social media d’un phénomène qui a dépassé les réseaux sociaux Des réseaux sociaux à l’Assemblée Nationale


Catherine Cervoni




#influvoleurs a été popularisé par le conflit Booba / Magali Berdah. Débutant sur les réseaux sociaux et notamment Twitter, il a atteint une telle ampleur, en raison de la personnalité des protagonistes, qu’il a rapidement intéressé les médias pour atteindre un point d’orgue avec la diffusion de Complément d’Enquête sur France 2. Le politique s’est alors emparé du sujet pour en faire une proposition de loi.  

Mediaş et appareil législatif ont largement contribué à une prise de conscience sur les pratiques douteuses de certains influenceurs, ce qui a incité leurs followers à changer le regard qu’ils portent sur leur mode de consommation et à lancer un nouvel hashtag : #desinfluence en miroir au #deinfluencing lancé sur TikTok outre-Atlantique. Retour sur un hashtag qui a fait bouger les lignes.


D'où ça vient ?

Depuis fin juin 2022, #influvoleur a fait l’objet de 217 K de mentions émanant de 58 K d’auteurs uniques (60 % d’hommes et 40 % de femmes). Il a généré 984 millions d’impressions pour un reach de 165 millions. 

Le phénomène a débuté réellement le 30 juin 2022, date à laquelle l’expression « influvoleurs » - encore sans hashtag - commence à se répandre sur Twitter. C’est Booba qui lance l’offensive avec un tweet  pour inviter sa communauté à signaler les arnaques à un avocat @PKlugman. Il obtient près de 250 retweets et près de 1 500 « j’aime ».

C’est le point de départ de la campagne contre les « influvoleurs » et de la révélation de son conflit avec Magali Berdah, directrice de l’agence Shauna Event qui fait du placement d’influenceurs. L’été verra des échanges houleux sur Twitter entre les deux protagonistes avec un pic important à 3,6 K de mentions le 15 juillet, date à laquelle Booba s’en prend directement à Magali Berdah et à ses pratiques dans un post associant « influvoleurs » aux hashtags #arnaquecpf et #dropshipping. Son tweet est RT près de 3 000 fois.

La fin de l’été ne signe pas celle du phénomène et le 11 septembre,
Booba annonce l’émission « complément d’enquête » sur France 2 avec une capture d’écran du post de son journaliste, Tristan Waleckx , qui est RT près de 2 400 fois. On atteint alors le plus haut pic de mentions (14 K).

Pour revoir tout l'historique du hashtag influvoleurs et ses pics de médiatisation

Du « showbizz » au politique : Aurélien Taché : auteur du tweet le plus partagé

Le 12 novembre on sort du « showbizz » et le politique entre en scène avec le tweet d’Aurélien Taché (2,5 K de mentions). Il propose une loi pour réguler l’influence, tout en dénonçant les mauvaises pratiques de Dylan Thiry (ancien candidat de téléréalité de Koh-Lanta). Il est RT plus de 3 900 fois et recueille 23,8 K de « j’aime » faisant de ce dernier le plus partagé sur Twitter.

L’affaire Booba/Berdah et Complément d’Enquête en top hashtags
Le hashtag #influvoleurs a été cité 163 K soit plus de 20 300 fois par mois depuis juillet. Après #magaliberdha (47 K), #Booba (30 K), #soutienbooba (29 K) c’est #complementdenquete qui affiche 20 K. Ce qui est un beau résultat pour une émission diffusée en 2ème partie de soirée un dimanche soir et qui a permis de faire sortir le phénomène des réseaux sociaux et de la presse écrite.


Les Top sites : la presse régionale n’est pas en reste

Après Twitter (215 K de mentions) c’est le site Jeuxvideo.com  qui affiche le plus grand nombre de mentions (127 K) suivi par la plateforme d’informations headtopics (118 K) et de Youtube (115 K). À noter que la presse régionale n’est pas en reste : Ouest France et le Bien Public se classent ex-aequo en 18ème position (27 K de mentions). Ce dernier associe #influvoleurs à #deinfluencing dans son article du 3 mars. 

Un nuage de mots clés négatifs

#influvoleurs est particulièrement associé au monde du showbizz et de la téléréalité avec Booba, Magali Berdah, Hanouna, Marc Blata. Malheureusement, la connotation est très négative avec #arnaqueCPF, arnaque, dropshipping, victime…

Du négatif à la prise de conscience #desinfluence

Ce conflit Booba/Berdah a eu le mérite d’attirer l’attention des pouvoirs publics et de faire prendre conscience aux followers des influenceurs qu’ils pouvaient être poussés à surconsommer ou « mal consommer ». Les hashtag #desinfluence, #deinfluencing sont directement rattachés à ceux de #influvoleurs ou #influvoleur. Si la tendance a émergé sur TikTok outre-Atlantique, les hashtag autour du thème de la désinfluence progressent régulièrement depuis le début de l’année sur Twitter en France. Même si on ne compte qu’un peu plus de 600 mentions elles ont généré 13 M d’impressions, preuve de l’intérêt du sujet. 
Oui, cette polémique sur les #influenceurs a fait du mal à la profession et à tout un secteur d’activité mais il a eu le mérite de mettre en lumière au grand jour les dérives et les arnaques de certaines pratiques. Une partie du marché de l’influence doit s’assainir pour continuer à porter les acteurs qui le constituent : les créateurs de contenus, les marques, la tech, les entrepreneurs, les dirigeants, les agences…. 

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