
« La connaissance est l'unique ressource qui ait du sens aujourd'hui »
Arrivée fraîchement dans le domaine de l’enseignement depuis 1 an et demi, la thématique de l’accès à la connaissance rythme mes jours et mes nuits. Pour comprendre son évolution et notre positionnement d’aujourd’hui, il faut évoquer l’Américain Peter Drucker qui affirmait en 1969 dans The Age of Discontinuity que « la connaissance est l'unique ressource qui ait du sens aujourd'hui ». Il introduit alors la notion de « société de la connaissance », un concept qui s’impose à la fin du XXe siècle pour désigner les sociétés où le savoir devient un enjeu central pour l’ensemble des acteurs.
Si l’on devait définir le métier d’enseignant, ce serait sans doute par cette mission fondamentale de transmission du savoir que nous le ferions qui, par ailleurs, vise à favoriser l’épanouissement et l’autonomie des individus.
Cette évolution soulève alors plusieurs interrogations majeures : comment les États mobilisent la connaissance comme levier de puissance à l’ère du numérique. Quels sont les enjeux éducatifs, économiques et géopolitiques liés à cette course au savoir ? Pour y répondre, il convient d’examiner dans un premier temps le rôle stratégique que joue la connaissance dans les politiques nationales, avant d’analyser comment l’éducation devient un des outils clés dans la compétition mondiale et enfin terminer par un regard éducatif sur l’utilisation des IA: que faire avec ChatGPT qui envahit nos classes.
Si l’on devait définir le métier d’enseignant, ce serait sans doute par cette mission fondamentale de transmission du savoir que nous le ferions qui, par ailleurs, vise à favoriser l’épanouissement et l’autonomie des individus.
Cette évolution soulève alors plusieurs interrogations majeures : comment les États mobilisent la connaissance comme levier de puissance à l’ère du numérique. Quels sont les enjeux éducatifs, économiques et géopolitiques liés à cette course au savoir ? Pour y répondre, il convient d’examiner dans un premier temps le rôle stratégique que joue la connaissance dans les politiques nationales, avant d’analyser comment l’éducation devient un des outils clés dans la compétition mondiale et enfin terminer par un regard éducatif sur l’utilisation des IA: que faire avec ChatGPT qui envahit nos classes.
L’avènement du numérique, en particulier d’Internet, et l’accélération de la mondialisation ont profondément transformé cette société de la connaissance. Pour rappel, la Genèse d’Internet s’est construite comme un espace de liberté, fondé sur la libre circulation de l’information en dehors de toute emprise étatique.
Cependant, au fil de ses évolutions, le Web s’est transformé en un environnement de plus en plus contrôlé, où les internautes ont progressivement perdu la maîtrise de leurs données personnelles. Aujourd’hui, ils sont non seulement surveillés par les États et les grandes entreprises du numérique, mais également exposés à diverses formes de cybercriminalité. Désormais, la maîtrise et le contrôle du savoir représentent des enjeux politiques et géopolitiques majeurs, notamment entre puissances concurrentes, puisqu’elles doivent faire face, elles aussi, à des cyber-attaques.
Déjà, au temps de la guerre froide, les États avaient pris conscience de l’importance stratégique du renseignement et de la circulation des connaissances, comme en témoigne la création de la CIA en 1947. Aujourd’hui, dans un contexte de compétition mondiale, certains pays comme la Chine ou l’Union Indienne cherchent à se démarquer en investissant massivement dans les technologies de pointe.
Cependant, au fil de ses évolutions, le Web s’est transformé en un environnement de plus en plus contrôlé, où les internautes ont progressivement perdu la maîtrise de leurs données personnelles. Aujourd’hui, ils sont non seulement surveillés par les États et les grandes entreprises du numérique, mais également exposés à diverses formes de cybercriminalité. Désormais, la maîtrise et le contrôle du savoir représentent des enjeux politiques et géopolitiques majeurs, notamment entre puissances concurrentes, puisqu’elles doivent faire face, elles aussi, à des cyber-attaques.
Déjà, au temps de la guerre froide, les États avaient pris conscience de l’importance stratégique du renseignement et de la circulation des connaissances, comme en témoigne la création de la CIA en 1947. Aujourd’hui, dans un contexte de compétition mondiale, certains pays comme la Chine ou l’Union Indienne cherchent à se démarquer en investissant massivement dans les technologies de pointe.
Regardons du côté de l'Inde !
Cela passe particulièrement par l’encouragement à la mobilité internationale des étudiants indiens et par des politiques de transfert de technologie soutenues par leurs gouvernements. À ce titre, l’Inde s’est donné pour ambition de bâtir une économie fondée sur la connaissance, en misant particulièrement sur le développement des industries de haute technologie.
Cette stratégie repose sur plusieurs leviers complémentaires: elle vise d’abord à renforcer la formation des étudiants indiens, en favorisant leur mobilité internationale ou en améliorant la qualité des cursus proposés dans les établissements du pays, souvent en partenariat avec des institutions étrangères. Le retour de ces diplômés en Inde permet des transferts précieux de technologies, de capitaux et de savoirs, essentiellement, dans les secteurs liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le programme « Make in India » s’inscrit pleinement dans cette dynamique : en augmentant la part de production nationale dans des domaines stratégiques, l’Etat cherche à faire monter en gamme l’économie indienne, tout en attirant les transferts de technologie et les investisseurs étrangers
Cette stratégie repose sur plusieurs leviers complémentaires: elle vise d’abord à renforcer la formation des étudiants indiens, en favorisant leur mobilité internationale ou en améliorant la qualité des cursus proposés dans les établissements du pays, souvent en partenariat avec des institutions étrangères. Le retour de ces diplômés en Inde permet des transferts précieux de technologies, de capitaux et de savoirs, essentiellement, dans les secteurs liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le programme « Make in India » s’inscrit pleinement dans cette dynamique : en augmentant la part de production nationale dans des domaines stratégiques, l’Etat cherche à faire monter en gamme l’économie indienne, tout en attirant les transferts de technologie et les investisseurs étrangers
Le smart power est né
À l’ère du numérique, la connaissance s’impose donc comme un levier central de la puissance étatique. Elle ne se réduit plus à un capital intellectuel ou académique, mais devient une ressource stratégique permettant d’agir dans les sphères économiques, technologiques et géopolitiques. Pour cela, les États investissent massivement dans la recherche et le développement (R&D) pour stimuler l’innovation et conserver un avantage compétitif sur la scène mondiale: le smart power est donc né.
Par exemple, les États-Unis consacrent chaque année plusieurs centaines de milliards de dollars à leur R&D, en lien étroit avec les universités, les entreprises privées et l’appareil militaire. Cette politique d’innovation continue leur permet de dominer des secteurs clés comme les biotechnologies, l’intelligence artificielle ou l’aéronautique.
De son côté, la Chine a lancé un plan ambitieux baptisé "Made in China 2025" pour devenir leader dans dix industries stratégiques, notamment dans la robotique, avec un objectif clair : réduire sa dépendance vis-à-vis des technologies occidentales.
La maîtrise de la connaissance permet aussi de contrôler les flux d’informations et d'imposer ses standards techniques. Dans ce contexte, la puissance d’un État ne dépend plus uniquement de ses capacités militaires ou de ses ressources naturelles, mais bien de sa capacité à innover, à protéger et à valoriser la connaissance au service de ses intérêts.
Par exemple, les États-Unis consacrent chaque année plusieurs centaines de milliards de dollars à leur R&D, en lien étroit avec les universités, les entreprises privées et l’appareil militaire. Cette politique d’innovation continue leur permet de dominer des secteurs clés comme les biotechnologies, l’intelligence artificielle ou l’aéronautique.
De son côté, la Chine a lancé un plan ambitieux baptisé "Made in China 2025" pour devenir leader dans dix industries stratégiques, notamment dans la robotique, avec un objectif clair : réduire sa dépendance vis-à-vis des technologies occidentales.
La maîtrise de la connaissance permet aussi de contrôler les flux d’informations et d'imposer ses standards techniques. Dans ce contexte, la puissance d’un État ne dépend plus uniquement de ses capacités militaires ou de ses ressources naturelles, mais bien de sa capacité à innover, à protéger et à valoriser la connaissance au service de ses intérêts.
L’innovation conditionne la croissance économique
Dès lors, dans un monde où l’innovation conditionne la croissance économique, les États ont fait de l’éducation et de la formation des piliers de leur stratégie de développement. L’émergence d’une économie de la connaissance repose en effet sur la qualité des compétences disponibles dans un pays et sur la capacité à produire du savoir utile. Cela suppose donc d’investir dans l’enseignement supérieur, de favoriser les échanges internationaux et de rapprocher les universités du tissu économique et industriel.
Toutefois, cette dynamique s’accompagne de défis, comme la fuite des cerveaux, les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur, ou encore les écarts entre zones urbaines et rurales. Ainsi, si la formation est une condition essentielle de la puissance économique, elle nécessite des politiques cohérentes et inclusives pour porter pleinement ses fruits.
Toutefois, cette dynamique s’accompagne de défis, comme la fuite des cerveaux, les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur, ou encore les écarts entre zones urbaines et rurales. Ainsi, si la formation est une condition essentielle de la puissance économique, elle nécessite des politiques cohérentes et inclusives pour porter pleinement ses fruits.
Vers une réduction des inégalités
D’ailleurs, l’aspect social de l’éducation prend une place de plus en plus dominante dans certains pays. Elle constitue également un outil de réduction des inégalités, notamment entre les sexes. L’accès équitable à l’éducation pour les filles et les femmes est reconnu comme un facteur clé de croissance durable.
Plusieurs études montrent en effet que chaque année de scolarisation supplémentaire pour une fille augmente considérablement ses chances d’accéder à un emploi qualifié, et donc d’avoir un meilleur niveau de santé et d’investir dans l’éducation des générations futures.
Des pays comme l’Inde ou le Bangladesh ont compris l’importance de cet enjeu : des programmes ciblés ont été mis en place pour encourager à la scolarisation des filles, grâce à des incitations financières, à la création d’écoles mixtes, et à la sensibilisation des familles. De plus, l’égalité des chances dans l’éducation contribue à la construction d’une société plus inclusive, où les femmes peuvent pleinement participer à la vie économique, scientifique et politique.
Plusieurs études montrent en effet que chaque année de scolarisation supplémentaire pour une fille augmente considérablement ses chances d’accéder à un emploi qualifié, et donc d’avoir un meilleur niveau de santé et d’investir dans l’éducation des générations futures.
Des pays comme l’Inde ou le Bangladesh ont compris l’importance de cet enjeu : des programmes ciblés ont été mis en place pour encourager à la scolarisation des filles, grâce à des incitations financières, à la création d’écoles mixtes, et à la sensibilisation des familles. De plus, l’égalité des chances dans l’éducation contribue à la construction d’une société plus inclusive, où les femmes peuvent pleinement participer à la vie économique, scientifique et politique.
L'exception française
En revanche, en mai 2025, la France a fait un constat des plus amers: les femmes françaises sont encore peu nombreuses à s’engager dans des filières puis des carrières scientifiques. À l’École, les parcours différenciés des filles et des garçons sont visibles en termes de réussite en mathématiques, dès les premiers mois de CP. Des leviers existent au sein de l’institution scolaire pour encourager des parcours de réussite pour tous les élèves et des choix d’orientation favorisant la mixité.
Selon Edsucol : alors qu’en début de CP, il n’existe aucune différence entre les filles et les garçons, un écart de performance se creuse progressivement en faveur des garçons dans tous les domaines scientifiques pour arriver à une différence très marquée en début de CE1. La note de l’Institut de Politique Publique (IPP) publiée en janvier 2024, montre que le décrochage des filles en mathématiques se produit sur l’ensemble du territoire, dans tous les types d’écoles et dans tous les milieux familiaux. Les études menées par la direction statistique du ministère ont également montré, qu’à niveau de maîtrise égal, les filles sont moins confiantes que les garçons face aux évaluations, légèrement en français et très nettement en mathématiques.
Je fais d’ailleurs partie de ces filles là. Pourquoi je m’épanouissais en français alors que les sciences étaient une véritable souffrance ? Pour autant, dans mon établissement actuel, nous brisons le prochain concept : la sous-représentation des filles dans les enseignements scientifiques est un exemple significatif des différences de choix d’orientation, entre les filles et les garçons. Dans mon établissement, une majorité de femme sont enseignantes dans les matières scientifiques. Mais dans les matières dites « littéraires » c’est là que le gouffre prend forme : seul un homme est présent dans l’équipe…
Dès lors, malgré les différentes initiatives, comment pourrait-on corriger des déséquilibres historiques qui contribuent à un développement non inclusif dans certains secteurs ? Car oui, investir dans l’éducation des filles est bon pour l’avenir puisqu’il renforcerait le potentiel humain et économique de nos sociétés.
Selon Edsucol : alors qu’en début de CP, il n’existe aucune différence entre les filles et les garçons, un écart de performance se creuse progressivement en faveur des garçons dans tous les domaines scientifiques pour arriver à une différence très marquée en début de CE1. La note de l’Institut de Politique Publique (IPP) publiée en janvier 2024, montre que le décrochage des filles en mathématiques se produit sur l’ensemble du territoire, dans tous les types d’écoles et dans tous les milieux familiaux. Les études menées par la direction statistique du ministère ont également montré, qu’à niveau de maîtrise égal, les filles sont moins confiantes que les garçons face aux évaluations, légèrement en français et très nettement en mathématiques.
Je fais d’ailleurs partie de ces filles là. Pourquoi je m’épanouissais en français alors que les sciences étaient une véritable souffrance ? Pour autant, dans mon établissement actuel, nous brisons le prochain concept : la sous-représentation des filles dans les enseignements scientifiques est un exemple significatif des différences de choix d’orientation, entre les filles et les garçons. Dans mon établissement, une majorité de femme sont enseignantes dans les matières scientifiques. Mais dans les matières dites « littéraires » c’est là que le gouffre prend forme : seul un homme est présent dans l’équipe…
Dès lors, malgré les différentes initiatives, comment pourrait-on corriger des déséquilibres historiques qui contribuent à un développement non inclusif dans certains secteurs ? Car oui, investir dans l’éducation des filles est bon pour l’avenir puisqu’il renforcerait le potentiel humain et économique de nos sociétés.
Mais alors, que vient faire l’IA dans cette réflexion sur la connaissance.
En tant qu’enseignante de français, d’histoire et de géopolitique, je fais face, comme bon nombre de collègues, à une incursion maladive des IA dans mes cours. Comme une maladie bien purulente, elle contamine petit à petit mes classes, du secteur professionnel, au secteur général en passant par les filières post bac. D’ailleurs, tels des petits commerces dans des ruralités, les devoirs maisons sont supprimés quasiment chez tous mes collègues (toutes matières confondues) car le fameux « Internet fait tout » est passé à « aucune pensée réflexive sur un sujet n’est possible puisque l’IA réalise tout le travail»…
Des réformes à imaginer
Pour autant, les devoirs maison ont selon moi une véritable valeur pédagogique, cela permet à l’élève de prendre le temps de la réflexion personnelle, potentiellement de réaliser des recherches complémentaires sur des questions auxquelles il n’aurait pas pensé et ainsi revenir à notre élément de base : agrémenter son savoir.
Or, les générations actuelles n’ont « plus le temps » pour se consacrer à des devoirs et ce dernier n'est pas forcément comblé par une activité physique ou artistique. De plus, la quête de la bonne note motive particulièrement ce choix « au moins je sais que j’aurai une bonne note ». Mais quelle est la saveur de cette dernière sans le goût de l’effort ? Où est la place de la fierté de voir sa moyenne augmenter ? Si l’IA réalise à la place de l’élève cette progression pédagogique, il y a-t-il encore une place pour la solidarité entre camarades ?
En y repensant, c’est aussi cela l’école : demander de l’aide à autrui et avoir une fierté commune lorsque la progression est remarquée par l’enseignant. Également, l’idée du système de notation français est aussi questionnable : certains le fustigent quand d’autres l’applaudissent. Depuis sa création, la note divise ! Considérée comme un repère indispensable pour les élèves d’un côté, ou comme une injuste évaluation de l’autre, la note scolaire s’expose au débat depuis des décennies au sein de l’éducation. Dans un entretien réalisé en 2014, la ministre de l’éducation de l’époque Najat Vallaud-Belkacem invoquait que "notre évaluation classante est assez décourageante, ne permet pas de développer la confiance en soi".
10 ans plus tard, nous n’avons pas bougé d’un iota. Et ailleurs alors, comment font-ils? Chez nos amis suédois , les élèves ne sont pas notés avant 12 ans par exemple et le pays se réfère au système américain avec des notes allant de A à F, F signifiant que l’élève n’a pas assimilé les objectifs demandés. En Allemagne, on peut voir, dans certaines régions fédérales, un système de notation allant de 1 à 6. Enfin en Angleterre, les enseignants ont gardé un système traditionnel de notation mais en revanche, les encouragements sont mis en valeurs au travers de stickers (système que j’ai moi-même décidé d’adopter sur certaines classes afin de réaliser une phase de test.) A dire vrai, dès les premières copies corrigées certains élèves se plaignaient de ne pas avoir reçu leur tampon «Bravo» quand d’autres paradaient au milieu des rangées de chaises.
Or, les générations actuelles n’ont « plus le temps » pour se consacrer à des devoirs et ce dernier n'est pas forcément comblé par une activité physique ou artistique. De plus, la quête de la bonne note motive particulièrement ce choix « au moins je sais que j’aurai une bonne note ». Mais quelle est la saveur de cette dernière sans le goût de l’effort ? Où est la place de la fierté de voir sa moyenne augmenter ? Si l’IA réalise à la place de l’élève cette progression pédagogique, il y a-t-il encore une place pour la solidarité entre camarades ?
En y repensant, c’est aussi cela l’école : demander de l’aide à autrui et avoir une fierté commune lorsque la progression est remarquée par l’enseignant. Également, l’idée du système de notation français est aussi questionnable : certains le fustigent quand d’autres l’applaudissent. Depuis sa création, la note divise ! Considérée comme un repère indispensable pour les élèves d’un côté, ou comme une injuste évaluation de l’autre, la note scolaire s’expose au débat depuis des décennies au sein de l’éducation. Dans un entretien réalisé en 2014, la ministre de l’éducation de l’époque Najat Vallaud-Belkacem invoquait que "notre évaluation classante est assez décourageante, ne permet pas de développer la confiance en soi".
10 ans plus tard, nous n’avons pas bougé d’un iota. Et ailleurs alors, comment font-ils? Chez nos amis suédois , les élèves ne sont pas notés avant 12 ans par exemple et le pays se réfère au système américain avec des notes allant de A à F, F signifiant que l’élève n’a pas assimilé les objectifs demandés. En Allemagne, on peut voir, dans certaines régions fédérales, un système de notation allant de 1 à 6. Enfin en Angleterre, les enseignants ont gardé un système traditionnel de notation mais en revanche, les encouragements sont mis en valeurs au travers de stickers (système que j’ai moi-même décidé d’adopter sur certaines classes afin de réaliser une phase de test.) A dire vrai, dès les premières copies corrigées certains élèves se plaignaient de ne pas avoir reçu leur tampon «Bravo» quand d’autres paradaient au milieu des rangées de chaises.
Et l’IA dans tout cela ?
Lors d’une énième correction d’un devoir donné à une classe de seconde générale, pour introduire la méthodologie de la dissertation, je leur ai demandé de rédiger une introduction type. Et là, le drame…. Des dizaines de devoirs se ressemblaient… Des mots farfelus apparaissaient de toute part. Alors oui, je me suis énervée, je me suis arrachée les cheveux et puis j’ai eu le déclic.
À quoi bon lutter… Devrais-je moi aussi céder à la tentation et accepter l’IA ?
C’est un sujet qui revient fréquemment dans nos discussions entre collègues et d’ailleurs, il y a toujours ce regard un peu hésitant quand un enseignant avoue utiliser « parfois » une IA : « non mais c’est parce que je n’avais plus d’inspiration ! » .Alors oui, je l’avoue, moi jeune enseignante, j’ai péché… J’ai fait connaissance avec le fameux Chat GPT (que l’on ne présente plus) et Gemini (l’IA de Google). De façon très surprenante il y a du positif. À la seule condition de bien réaliser la demande initiale, l’IA peut devenir un excellent outil pédagogique pour l’enseignant. Il est très ludique et peut développer les réponses proposées comme un fil d’Ariane sans fin. Dès lors, moi qui ne pensais pas être aussi séduite, comment faire comprendre aux élèves que "J’AI le droit de l’utiliser MAIS je ne veux pas que EUX le fasse " … Dois-je leur apprendre à bien manipuler l’IA ? Car en mélangeant les idées de ChatGPT et de Gemini aux miennes, je dois dire que le résultat de l’introduction de dissertation que je proposerai en correction est très satisfaisant, voire même, épatant !
Par conséquent, après la joie vient forcément le temps de la réflexion. L’IA pourrait-elle, un jour, me remplacer ? Allons-nous voir des enseignants se référer seulement aux IA en leur demandant de corriger leurs copies et de fabriquer l’entièreté de leurs cours ? Évidemment que cela existe déjà, il ne faut pas se leurrer. Mais cette dernière peut nous permettre d’ajouter de l’information pertinente et déjà existante par nature sur Internet, auquel nous n’aurions pas pensé. Et d’ailleurs, pour revenir à notre introduction, moi aussi je m’enrichis et j’apprends. La boucle est bouclée.
À quoi bon lutter… Devrais-je moi aussi céder à la tentation et accepter l’IA ?
C’est un sujet qui revient fréquemment dans nos discussions entre collègues et d’ailleurs, il y a toujours ce regard un peu hésitant quand un enseignant avoue utiliser « parfois » une IA : « non mais c’est parce que je n’avais plus d’inspiration ! » .Alors oui, je l’avoue, moi jeune enseignante, j’ai péché… J’ai fait connaissance avec le fameux Chat GPT (que l’on ne présente plus) et Gemini (l’IA de Google). De façon très surprenante il y a du positif. À la seule condition de bien réaliser la demande initiale, l’IA peut devenir un excellent outil pédagogique pour l’enseignant. Il est très ludique et peut développer les réponses proposées comme un fil d’Ariane sans fin. Dès lors, moi qui ne pensais pas être aussi séduite, comment faire comprendre aux élèves que "J’AI le droit de l’utiliser MAIS je ne veux pas que EUX le fasse " … Dois-je leur apprendre à bien manipuler l’IA ? Car en mélangeant les idées de ChatGPT et de Gemini aux miennes, je dois dire que le résultat de l’introduction de dissertation que je proposerai en correction est très satisfaisant, voire même, épatant !
Par conséquent, après la joie vient forcément le temps de la réflexion. L’IA pourrait-elle, un jour, me remplacer ? Allons-nous voir des enseignants se référer seulement aux IA en leur demandant de corriger leurs copies et de fabriquer l’entièreté de leurs cours ? Évidemment que cela existe déjà, il ne faut pas se leurrer. Mais cette dernière peut nous permettre d’ajouter de l’information pertinente et déjà existante par nature sur Internet, auquel nous n’aurions pas pensé. Et d’ailleurs, pour revenir à notre introduction, moi aussi je m’enrichis et j’apprends. La boucle est bouclée.
Vers une IA maîtrisée au service de l'enseignement
En guise de conclusion, j’ai proposé à Chat GPT de répondre à la question suivante: Que penses-tu de l’IA dans l’enseignement ?
Et voici sa réponse synthétisée: L’IA, bien utilisée, peut être un formidable outil au service de l’enseignement, mais elle ne doit pas être vue comme un substitut à l’enseignant ou à la relation pédagogique. Son intégration doit être réfléchie, encadrée, et toujours au service d’une éducation humaine, équitable et critique…
Et maintenant, si je vous disais que certaines informations dans cet article étaient issues d’une IA, serait-il moins intéressant.
Et voici sa réponse synthétisée: L’IA, bien utilisée, peut être un formidable outil au service de l’enseignement, mais elle ne doit pas être vue comme un substitut à l’enseignant ou à la relation pédagogique. Son intégration doit être réfléchie, encadrée, et toujours au service d’une éducation humaine, équitable et critique…
Et maintenant, si je vous disais que certaines informations dans cet article étaient issues d’une IA, serait-il moins intéressant.
A propos de l'auteur
Inès Ramozzi est une analyste géopolitique spécialisée en défense et sécurité. Elle travaille notamment avec l'**Initiative pour la Paix et la Sécurité en Afrique (IPSA)**, où elle étudie des questions liées à l'extrémisme violent et aux conflits en Afrique. Elle a également écrit sur des sujets comme l'impact des médecines traditionnelles à Madagascar et leur rôle dans la société.
Côté formation, elle a suivi un **Master 2 en Histoire, parcours Défense et Sécurité** à l'Université Paul Valéry à Montpellier, avec une spécialisation en géopolitique des armées et du renseignement militaire. Son objectif est d'apporter une meilleure compréhension des enjeux stratégiques pour éclairer la décision publique et politique.
Si tu veux en savoir plus sur ses travaux, tu peux consulter ses publications sur des plateformes comme IPSA Afrique et InterGlobe Conseils. 😊