Communication & Influence

Désinformation. Le Climat en question. L’Assemblée nationale ouvre le débat public


Jacqueline Sala
Dimanche 12 Octobre 2025


Le 22 octobre 2025, l’Hôtel de Lassay devrait normalement (!) accueillir une rencontre transpartisane consacrée à la désinformation climatique. Chercheurs, journalistes et parlementaires y confronteront leurs analyses pour définir le rôle de l’action publique face à la prolifération de récits trompeurs qui fragilisent la transition écologique et la confiance citoyenne.



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Répondre à la prolifération de récits trompeurs

Le 22 octobre 2025, l’Assemblée nationale, devrait accueiller un rendez-vous inédit consacré à un enjeu devenu central dans le débat public : la désinformation climatique.
De 16h30 à 20h30, chercheurs, journalistes, parlementaires et représentants de la société civile se réuniront pour interroger la capacité des pouvoirs publics à répondre à la prolifération de récits trompeurs qui fragilisent la compréhension des enjeux environnementaux.

Au-delà des clivages politiques

L’événement, soutenu par près d’une centaine de députés de tous bords, se veut transpartisan. Il s’inscrit dans une volonté de dépasser les clivages politiques pour affronter un phénomène qui mine la confiance dans la science et ralentit la mise en œuvre de politiques climatiques ambitieuses.

Deux tables rondes rythmeront la rencontre : la première portera sur la responsabilité des médias audiovisuels face à la diffusion de contenus trompeurs, la seconde sur le rôle des journalistes dans la vérification et la pédagogie de l’information.

Exemple : « Le réchauffement actuel serait dû au Soleil, pas aux activités humaines. »

Ce récit exploite une intuition simple mais trompeuse : puisque le Soleil est la principale source de chaleur de la Terre, il serait logique de l’accuser. Or, les données scientifiques montrent que les variations du rayonnement solaire sont minimes et n’expliquent en rien l’accélération du réchauffement observée depuis l’ère industrielle. Les gaz à effet de serre émis par l’homme sont, de loin, le facteur déterminant.

En détournant un fait scientifique partiel, ce type de désinformation entretient le doute et fragilise la confiance dans les politiques climatiques. 
Au-delà des échanges d’experts, cette initiative traduit une prise de conscience institutionnelle.
La désinformation climatique n’est plus perçue comme une simple dérive marginale, mais comme une menace directe pour la démocratie et la capacité collective à agir.

Tables rondes

La première table ronde, consacrée à « l’état de la désinformation climatique dans les médias audiovisuels en France et au Brésil », réunira notamment Lou Welgryn, secrétaire générale de Data for Good, Jean Sauvignon, responsable data chez QuotaClimat, et Charles Terroille, journaliste d’investigation et analyste pour Science Feedback. Leur échange visera à analyser les mécanismes de diffusion des récits trompeurs, à comparer les contextes médiatiques français et brésilien et à identifier les failles dans la régulation actuelle.
 

La seconde table ronde, intitulée « Quel rôle des journalistes dans un contexte d’essor de la désinformation climatique ? », comptera parmi ses intervenants Jean‑François Soussana , agronome et climatologue, président du Haut Conseil pour le Climat. Elle mettra l’accent sur la responsabilité journalistique, la pédagogie scientifique et la manière d’éviter le piège du faux équilibre médiatique.

En ouvrant ce débat, l’Assemblée nationale envoie un signal fort : la lutte contre les manipulations de l’information est désormais considérée comme une composante essentielle de l’action publique en matière de transition écologique.

 


A noter

La COP30 se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au Brésil, au cœur de l’Amazonie. Elle s’annonce comme un tournant stratégique pour l’action climatique mondiale.