Communication & Influence

Distance sociale ou distance physique ? Activité sportive et Intelligence collective


Jean-Pierre Doly


Depuis 2 mois nous lisons, entendons, (ré)apprenons des mots, concepts, sigles ou noms méconnus, oubliés ou peu usités habituellement : (dé)confinement, distanciation sociale, immunité, masques, tests, soignants, écouvillons, gel hydroalcoolique, hydroxychloroquine, effets indésirables, taux de létalité, essais randomisés, sérologie, tracking, asymptomatique, clusters, chômage partiel, télétravail, ….. EHPAD, OMS, PCR …Wuhan, Raoult, Salomon, pangolin….et le fameux « monde d’après.... » !



Distance sociale ou distance physique ? Activité sportive et Intelligence collective
Puissent -t-ils être remplacés dans quelques jours par solidarité, respect, discipline , éducation, observance, altruisme, entraide, lien, intelligence collective…  Concernant la « distance sociale » -( pourquoi ce « distanciation » que de nombreux commentateurs ont du mal à prononcer ?) – n’est-il pas préférable de  parler de « distance physique » ?

Concernant la « distance sociale » -( pourquoi ce « distanciation »que de nombreux commentateurs ont du mal à prononcer ?) – n’est-il pas préférable de parler de « distance physique » ?

En France , la DGS( Direction générale de la santé) a décidé une « distance sociale » « d’au minimum 1 mètre », quand l’Espagne , l’Italie , les USA , le Japon recommandent une  distance de 2 mètres.
Une étude belgo-néerlandaise nous apprend que   «  la distance à respecter pour éviter la circulation du virus est de 1,5 mètre à 2 mètres lorsque les personnes sont statiques, en intérieur ou en extérieur, et que la météo est calme, il en est autrement lorsque les personnes sont en mouvement. Les chercheurs préconisent 4 à 5 mètres lors d’un footing, 10 mètres dans le cas d’un cycliste à vitesse modérée et 20 mètres pour un cycliste à vitesse rapide. »


En fait certains  commentateurs voire même gouvernants semblent découvrir les différences culturelles et particulièrement ce que l’anthropologue nord -américain Edward T. Hall a appelé la proxémie , ce concept qui désigne la distance physique qui s’établit entre des personnes lors d’une interaction.

Hall – que toute personne travaillant en management ou communication interculturelle devrait avoir lu (La Dimension cachée)- écrit  qu’il existe quatre sortes de distances ( intime, personnelle, sociale et publique) et que ces distances varient selon les cultures : proches en Afrique, Amérique du sud  et Pays d’Europe du sud , plus distants au Japon et pays d’Europe du nord dans les transports, les lieux publics , les ascenseurs, etc..
Il s’agit là de distances physiques entre des corps humains alors que le corps social représente la société et rien ni personne ne peut nous empêcher de maintenir des liens sociaux avec les autres … la preuve les réunions professionnelles ou privées en visios , les apéros zoom , les google ou whatsapp conviviaux….

De distance sociale à inégalités sociales, à ségrégation sociale voire à fracture sociale , il n’y a pas loin….hélas !

La notion de distance sociale renvoie à un statut social ( quartiers différents pour ouvriers, agents de maîtrise , cadres dans les cités minières et d’usines  métallurgiques ou automobiles en France , quartiers de noirs et de blancs aux USA…) voire à des différences liées au sexe, à l’âge ( Maisons de retraite, EHPAD…) ou encore à des différences de classes ….sociales !

De distance sociale à inégalités sociales, à ségrégation sociale voire à fracture sociale , il n’y a pas loin….hélas !

Alors parlons de « distance physique » comme nos amis cousins canadiens qui parlent eux d’«éloignement physique ».
Chez certains animaux , la distance sociale est la distance qui permet au groupe social de se construire, de se reconnaitre, de vivre ensemble…au-delà duquel les individus perdent le contact et apparaissent anxiété, désarroi, douleur, désespoir…( cf. les oies sauvages, les bancs de poissons, les troupeaux et autres meutes.)


En fait tout vient une nouvelle fois de deux constats :

-       Le manque global de connaissances générales des français  sur les cultures d’autres pays ou civilisations

-       La « mauvaise » traduction du « social distancing » anglais où le mot « social » n’est pas aussi connoté « politique » qu’en France où il  concerne les relations entre les membres de la  société.

Et cette prise de distance dite « sociale »  est là pour nous sauver de quoi ? de qui ? de nous-mêmes ? des autres ? pour nous aider à être plus résilients demain ? pour apaiser nos querelles ? pour être davantage optimistes ? nous éloigner aussi de certains réseaux sociaux ou chaînes en boucle délétères , médiocres , où les rumeurs imaginaires succèdent  aux  faux scoops ?

 


Nous voyons fleurir depuis quelques jours des avis autorisés ……. ou non nous vanter le monde de demain, le jour d’après, le NON à un retour à la normale , les principes d’un nouveau Monde….

Mais pour qui ? pour  quoi ? comment ? avec qui ?

Il ne faudra pas oublier les méfaits et dégâts du confinement : violences conjugales, stress, dépressions, demain suicides hélas !

Alors oui il est venu le temps de la réflexion, de davantage d’attention, de prévenance, de vigilance , de vivre avec un minimum , avec du local,  de  l’essentiel , pas de superflu !

Et  comme nous n’en sommes pas à une injonction contradictoire près , il faudrait à la fois respecter une distance physique claire et connue et – en même temps- rester proches les uns des autres ! Soyons vigilants , gardons nos distances !

#distance #solidarité #respect #discipline  #éducation #observance #altruisme #entraide #lien #intelligence collective…

 

Jean-Pierre Doly

Le 7 Mai 2020