Enjeux majeurs

En Iran, « les Gardiens de la Révolution cherchent à s'affranchir de l’autorité cléricale ». Sophia Mahroug. IHEDN


Jacqueline Sala
Lundi 17 Novembre 2025


Les Prix scientifiques 2025 de l’IHEDN récompensent des travaux en sciences humaines et sociales portant sur la défense, la sécurité et les relations internationales. Trois catégories sont ouvertes : mémoire de master 2, thèse de doctorat et un prix spécial pour un article ou chapitre d’ouvrage collectif.



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Pour la première fois cette année, le 25 novembre, un prix spécial sera remis à un article scientifique, en plus du prix de thèse et du prix de mémoire de master 2.

Cette édition 2025 est marquée par une forte progression du nombre de candidatures : 71 au total, contre 24 en 2024 et 23 en 2023. Dans le détail, les postulants ont soumis 34 mémoires de master, 24 thèses de doctorat et 13 articles ou chapitres d'ouvrages collectifs.

Prix de thèse : Sophia Mahroug, La Défense sacrée des Gardiens de la Révolution islamique d’après les sources numériques : de la guerre Iran-Irak à la « guerre douce » (1981-2024), Sorbonne-Université et Université du Luxembourg.
En récompensant la thèse de Sophia Mahroug sur la « défense sacrée » des Gardiens de la Révolution islamique, l’IHEDN met en lumière une recherche qui décrypte quarante ans de stratégies mémorielles et numériques, de la guerre Iran-Irak à la « guerre douce », révélant l’importance croissante des récits digitaux dans les conflits contemporains.

Professeure assistante en histoire des relations internationales à Sorbonne Abu Dhabi, Sophia Mahroug est diplômée de Sorbonne Université en arabe littéraire et en histoire, et en persan de l’INALCO et de l’Institut Dehkhoda à Téhéran.


En s’appuyant sur les archives numériques, Soohia Mahroug montre comment la mémoire de la guerre Iran-Irak, présentée comme une « défense sacrée », est mobilisée pour légitimer l’action des Gardiens dans l’Iran contemporain. Elle analyse la manière dont ce récit fondateur se transforme au fil du temps, passant d’une exaltation héroïque du sacrifice à une lutte plus subtile contre les influences extérieures, qualifiée de « guerre douce ».

Cette thèse, menée entre Sorbonne-Université et l’Université du Luxembourg, éclaire les mécanismes de propagande et d’influence qui s’appuient sur les outils digitaux pour façonner les représentations collectives. Elle met en évidence la capacité des Gardiens à adapter leur discours aux évolutions technologiques et géopolitiques, tout en conservant une continuité idéologique.


Place des récits numériques dans les conflits modernes.

En récompensant ce travail, l’IHEDN souligne l’importance des sciences humaines et sociales pour comprendre les dynamiques de pouvoir et de légitimation dans un contexte international marqué par la montée des stratégies informationnelles. Le Prix de thèse 2025 consacre ainsi une recherche qui, au-delà du cas iranien, interroge plus largement la place des récits numériques dans les conflits modernes.