Data Management

Entretien avec Cédric Ulmer, Président France Labs. "La main mise des acteurs américains sur les solutions cloud met en danger aussi bien la protection des données des clients, que le tissu industriel numérique français'


Jacqueline Sala





Quels sont, selon vous, les principales tendances qui se confirment ?

La mode des chatbots semble se calmer, et les entreprises réalisent qu’au-delà de l’interaction avec les utilisateurs – ce que font très bien les chatbots, il faut toujours un moteur de recherche multi-sources et multi-formats pour nourrir le chatbot en réponses pertinentes.
L’IA reste à la mode, mais avec des travaux essentiellement dans le domaine du e-commerce.
  • Les 3 axes sont la compréhension sémantique des données sources, la compréhension des requêtes utilisateurs et la pertinence des résultats proposés.
Au niveau des clients Datafari, on retiendra que comme chaque année, les clients ne lisent pas la documentation et qu’il faut donc en permanence avoir ça en tête lors de la création de nouvelles fonctionnalités.

Et pour cette année, quelle est la feuille de route pour Datafari qui se confirment ?

Nous avons deux projets Datafari très importants auprès de deux grands groupes français.
Au niveau technologie, nous terminons une refonte de notre socle sécurité afin de rendre notre solution sécurisée « by design » et qui sera disponible courant 2020.
Nous poursuivons nos activités de recherche dans le domaine du machine learning, mais nous sommes là sur des temps longs et il s’agit d’actions pluriannuelles.
Nous sommes également en phase finale pour obtenir notre premier client sur le sol américain.

Quelle stratégie/décision/dispositif pourrait etre amorcé/mis en place pour vous donner (vous et vos écosystèmes) l'opportunité de vous développer ?

France Labs avec Datafari fait partie de la grande famille des éditeurs du numérique ouvert.

Membre du CNLL (regroupement les acteurs français du numérique ouvert), nous voulons que les entreprises utilisatrices comprennent que l’open source n’a rien à envier -loin de là ! – aux concurrents propriétaires dans le domaine des moteurs de recherche, avec les succès que sont Elasticsearch et Apache Solr.
Les donneurs d’ordre doivent comprendre que leur intérêt est dans la mise en commun de briques technologiques transverses via des solutions partagées open source, afin de se concentrer sur leur véritable plus-value métier.
C’est déjà le cas dans des domaines comme la téléphonie, l’internet des objets, le Big Data, le machine learning, la GED, il reste à comprendre que ça fonctionne aussi bien pour les moteurs de recherche d’entreprise. Et on ne parle bien sûr pas de petit projet fait dans un garage : les solutions open source sont aussi fiables que les solutions propriétaires, plus pérennes, interopérables et sécurisées.

Sur un autre sujet, au niveau de l’écosystème des moteurs de recherche, il faudrait remettre en place un salon européen réunissant les acteurs de ce domaine. Il y a rien qu’en France trois acteurs qui comptent (Sinequa, Antidot et Datafari), Mindbreeze et Raytion en Allemagne, le cabinet spécialisé IntraFocus de Martin White en Angleterre, et j’en passe. Il n’y a à l’heure actuelle que le salon Enteprise Search&Discovery qui a certes le mérite d’être mondial, mais qui se déroule à Washington DC. De fait, les entreprises intéressées sont essentiellement américaines, et bien que le salon permette aux exposants de se réunir, il manque les clients européens pour compléter le tableau.

Quel est le principal risque (technologique, geopolitique, sociétal) sur lequel nous devons porter toute notre attention ?

  •  Clairement la perte de souveraineté.
La main mise des acteurs américains sur les solutions cloud met en danger aussi bien la protection des données des clients, que le tissu industriel numérique français qui peut de moins en moins lutter contre les mastodontes que sont les GAFAM. Nous sommes dans un cercle vicieux qui n’annonce pas un avenir radieux pour l’Europe.

Merci Cedric Ulmer.

Datafari participe à Search-Day - www.search-day.com. le 14 octobre 2020
Inscription gratuite
  • Etude de cas d’un moteur de recherche pour la documentation technique avec Datafari
 Les entreprises industrielles voient leur documentation technique régulièrement croître en raison de nombreux facteurs : durée de vie des produits (plusieurs décennies par exemple pour une centrale nucléaire), nombres d’employés générant de la documentation, partenariats technologiques, acquisition d’une entreprise, âge de la société…
Pour gérer cette documentation, de nombreuses entreprises s’équipent d’un moteur de recherche pour permettre à leurs employés de rapidement retrouver la documentation pertinente, que ce soit pour les bureaux d’études comme pour les opérateurs de maintenance. Dans notre étude de cas, nous présentons les atouts d’un moteur de recherche pour la gestion de la documentation technique, avec un focus sur le moteur de recherche Datafari.