Présidente Higher Ground.
Ancienne haute fonctionnaire des Nations Unies, experte en développement international avec plus de trente ans d'expérience Golda El Khoury a œuvré auprès d'institutions telles que l'UNESCO, l'UNICEF et Save the Children. Elle est également titulaire d'une maîtrise en "genre et développement" de l'université du Sussex, et a approfondi ses connaissances en philosophie dans deux établissements à Beyrouth. Le master class « LE LEADERSHIP DES FEMMES DANS LES NÉGOCIATIONS COMPLEXES ET LA GOUVERNANCE INCLUSIVE » se penche sur la manière dont les femmes, en tant que négociatrices et médiatrices, mobilisent le pouvoir de la diplomatie pour résoudre des conflits complexes, obstacles systémiques, préjugés culturels et développent une résistance institutionnelle afin de promouvoir des accords équitables au sein d'un contexte traditionnellement dominé par les hommes.
Quels moments marquants de votre carrière vous ont façonnée en tant que leader dans les négociations et la gouvernance ?
Très tôt dans ma carrière, j'ai constaté qu'être une femme ne diminue en rien votre position dès lors que vous défendez sans ambiguïté le mandat qui vous a été confié, faites preuve de confiance en soi, maintenez vos positions avec constance, même lorsque vos collègues seniors ou masculins tentent de reformuler vos propos pour les faire coïncider avec leur position. Être patiente et avoir le courage de continuer à exprimer vos convictions est essentiel pour occuper une place à la table des négociations, piloter des idées et promouvoir des initiatives.
Je dis « tôt » car on ne devient jamais soudainement leader dans son domaine. Si nous n'apprenons pas à nous exprimer avec confiance dès le plus jeune âge, nous ne serons jamais en mesure d'être des leaders et de mener des négociations. Ayant travaillé dans des situations d'urgence depuis mon adolescence, je crois avoir progressivement appris ce qu'il faut pour devenir un leader en général et une femme leader en particulier.
Je dis « tôt » car on ne devient jamais soudainement leader dans son domaine. Si nous n'apprenons pas à nous exprimer avec confiance dès le plus jeune âge, nous ne serons jamais en mesure d'être des leaders et de mener des négociations. Ayant travaillé dans des situations d'urgence depuis mon adolescence, je crois avoir progressivement appris ce qu'il faut pour devenir un leader en général et une femme leader en particulier.
Y a-t-il une expérience spécifique où vous avez dû surmonter des obstacles majeurs pour faire avancer une cause ou une négociation ?
Lors d'une de mes affectations, les chefs des diverses agences de l’ONU et des ONGs internationales étaient confrontés à une situation où aucun visa n'était délivré pour le personnel expatrié affecté hors de la capitale. J'avais passé près de trois mois à rencontrer les autorités, deux fois par semaine, afin d'obtenir des visas pour nos collègues.
Patience, respect, maintien de mes positions et clarifications du bien-fondé de nos activités et de l'importance de la présence de nos collègues sur le terrain ont finalement permis de parvenir à un accord avec le pays hôte. Je dois avouer humblement que nous avons été la première agence à y parvenir grâce à la relation de respect que nous avons su instaurer.
Patience, respect, maintien de mes positions et clarifications du bien-fondé de nos activités et de l'importance de la présence de nos collègues sur le terrain ont finalement permis de parvenir à un accord avec le pays hôte. Je dois avouer humblement que nous avons été la première agence à y parvenir grâce à la relation de respect que nous avons su instaurer.
Quelle est la meilleure leçon que vous avez apprise au cours de votre parcours en matière de leadership et de négociation ?
La transparence et l'instauration de la confiance sont peut-être les deux facteurs les plus importants pour réussir à la table des négociations.
Vos interlocuteurs savent ce que vous souhaitez obtenir, tout comme vous savez ce qu'ils veulent. La confiance et la transparence permettent d'éviter les pertes de temps : les deux parties s'efforceront de parvenir à un consensus acceptable pour chacune d'elle, dans un esprit de respect mutuel.
Dans les discussions les plus difficiles, même lorsque le rapport de force est inégal, et que l'attitude n’est pas nécessairement amicale, faire preuve de respect envers vos interlocuteurs vous permettra de gagner leur sympathie. Vous devez vous efforcer d'aller au-delà de la fonction officielle exercée par votre interlocuteur et parvenir à vous adresser à sa personne, d'expliquer clairement les points de divergence et d’essayer d’arriver à partir de là à un consensus.
Vos interlocuteurs savent ce que vous souhaitez obtenir, tout comme vous savez ce qu'ils veulent. La confiance et la transparence permettent d'éviter les pertes de temps : les deux parties s'efforceront de parvenir à un consensus acceptable pour chacune d'elle, dans un esprit de respect mutuel.
Dans les discussions les plus difficiles, même lorsque le rapport de force est inégal, et que l'attitude n’est pas nécessairement amicale, faire preuve de respect envers vos interlocuteurs vous permettra de gagner leur sympathie. Vous devez vous efforcer d'aller au-delà de la fonction officielle exercée par votre interlocuteur et parvenir à vous adresser à sa personne, d'expliquer clairement les points de divergence et d’essayer d’arriver à partir de là à un consensus.
Le talent de négociation a-t-il un sexe ?
Il n'existe pas de point de vue ou vision unique sur cette question. De plus, elle est contextuelle et dynamique. Les contextes, les alliances et les intérêts peuvent modifier les allégeances des hommes et des femmes à la table des négociations.
À mon avis, accepter l’idée que les femmes soient plus empathiques et moins dures en négociation revient à adhérer au discours selon lequel elles ne sont pas capables d'occuper des postes de direction/leadership, faute de confiance en soi, de pouvoir être ferme et d’avoir la capacité d'imposer leurs idées. Ces dernières caractéristiques sont souvent attribuées aux hommes.
Je suis fermement convaincue que le développement des compétences et les opportunités offertes dès le plus jeune âge permettront aux filles de devenir des dirigeantes/leaders compétentes.
Elles permettront aussi aux garçons de réaliser que les filles sont leur égal et que l'espace de négociation ne sera propice et sain que lorsque les femmes et les hommes agiront ensemble et de manière responsable, dans un climat de confiance et de respect mutuels.
À mon avis, accepter l’idée que les femmes soient plus empathiques et moins dures en négociation revient à adhérer au discours selon lequel elles ne sont pas capables d'occuper des postes de direction/leadership, faute de confiance en soi, de pouvoir être ferme et d’avoir la capacité d'imposer leurs idées. Ces dernières caractéristiques sont souvent attribuées aux hommes.
Je suis fermement convaincue que le développement des compétences et les opportunités offertes dès le plus jeune âge permettront aux filles de devenir des dirigeantes/leaders compétentes.
Elles permettront aussi aux garçons de réaliser que les filles sont leur égal et que l'espace de négociation ne sera propice et sain que lorsque les femmes et les hommes agiront ensemble et de manière responsable, dans un climat de confiance et de respect mutuels.
L'Association européenne de négociation est un nouveau centre européen dédié à la négociation, qui fait le lien entre la recherche, la pratique et l'innovation.
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