Communication & Influence

« Etre lobbyiste, c’est passionnant ! » Table ronde animée par Viviane de Beaufort (professeur à l’ESSEC),


SKEMA BUSINESS SCHOOL




« Regards croisés : Etre lobbyiste aujourd’hui. » Intervention, Viviane de Beaufort (professeur à l’ESSEC), Françoise Hacque-Cosson (Réseau BASE), Adrien Loriller (Agence Vae Solis), Pascal Tebibel (COLAS SA), Domitille Fafin (Shell France et Benelux)


En France, le cadre légal est en train d’apporter progressivement plus de transparence dans le monde du lobbying.

D’un monde du lobbying encore, il y a peu, élitiste – et finalement peu transparent – nous voyons un cadre légal qui se précise, obligeant les lobbyistes à être désormais plus dans l’argumentation que dans le « copinage », explique Viviane de Beaufort. « L’un des enjeux majeurs de cette profession, c’est l’institutionnalisation ».
La France a plus l’habitude de corps de métiers bien définis, tandis qu’aujourd’hui le lobbying « apparaît encore comme un objet non-identifié », souvent mal perçu par l’opinion. Le lobbying s’inscrit pourtant désormais dans un cadre global de Public Affairs, et non pas simplement d’influencer le vote de telle ou telle loi.

« Le lobbyiste d’aujourd’hui a un rôle pédagogique et une relation à construire avec le public » insiste Viviane de Beaufort.

Pour Françoise Hacque-Cosson, c’est tout l’enjeu du Réseau Base, qui rassemble des spécialistes du lobbying de tous secteurs. Ce réseau milite pour un lobbying plus éthique et pour la reconnaissance de la profession de lobbyiste. Force est de constater que le chemin sera long: Un registre pour recenser les lobbyistes volontaires existe déjà en France, mais relativement peu nombreux sont ceux qui s’y sont déjà inscrit. Mais les mentalités sont en train d’évoluer. Pour preuve la multiplication de formations spécialisées en lobbying, comme à l’ESG ou encore à Sciences Po. 

« Pour tenter de le décrypter, on peut tenter de le diviser en différents écosystèmes » Pascal Tebibel

Selon Pascal Tebibel, Directeur Global Public Affairs chez Colas SA (Bouygues Group), le monde globalisé est de plus en plus complexe. « Pour tenter de le décrypter, on peut tenter de le diviser en différents écosystèmes », chacun avec sa logique propre. Et c’est là qu’intervient le lobbyiste, tentant d’analyser les différentes variables d’un écosystème précis. Cela impliquer de mobiliser des ressources considérables et de travailler en amont, et non pas simplement en réaction lorsque survient une crise. 

« Le lobbyiste doit créer de la confiance et se veut d’abord être à l’écoute de ses interlocuteurs » Dominique Fafin.

Domitille Fafin, (Head of External Relations & Government Relations pour Shell France & Benelux), quant à elle, n’aime pas le terme de lobbyiste car qui est particulièrement « connoté, {…} galvaudé » en France, les personnes travaillant dans ce milieu sont souvent vus comme des pompiers en période de crise : le terme «advocacy » serait donc beaucoup plus adapté et n’est pas perçu comme péjoratif.
Pour autant, les gouvernements commencent à comprendre que la remontée d’information faite par le lobbyiste est intéressante. Il n’est pas là que pour convaincre. « Le lobbyiste doit créer de la confiance et se veut d’abord être à l’écoute de ses interlocuteurs » explique la représentante de Shell. 

« Le métier de lobbyiste est transversal et multi-expertise » Adrien Loriller

« Le métier de lobbyiste est transversal et multi-expertise » ajoute Adrien Loriller, consultant pour l’agence Vae Solis. Intelligence économique, veille stratégique, communication, etc. : il y a un décloisonnement de ces activités qui s’opèrent. 
 

Quel que soit leur opinion sur le sujet, tous les intervenants lobbyistes présents lors de cette table ronde s’accordaient néanmoins sur un point : « Etre lobbyiste, c’est passionnant !

Les auteurs : Sarah Griggs, Lucy Howard, Zohra Louzgani et Nicolas Ronger Etudiants en Msc International Strategy & Influence – Skema Business School