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Formation. Rencontre avec Arnaud Sers, Responsable opérationnel sur le cycle IE de l'IHEDN.


Jacqueline Sala




L’IHEDN est un organisme public de formation avec pour mission de former les participants aux enjeux de la défense nationale.

A l’origine, l’IHEDN devait former les auditeurs, des hauts officiers et des hauts fonctionnaires, aux questions militaires.
L’organisme a vu le jour en 1936 et a connu à partir de 1948 un triple mouvement d’ouverture.

D’abord vers la société civile, ensuite en s’intéressant à des questions sortant du cadre uniquement militaire pour se pencher sur les enjeux de souveraineté économique et numérique puis en s’ouvrant vers les régions.
 Au sein de l’IHEDN, mon bureau organise depuis 1996 des formations en IE et est donc précurseur dans le domaine public sur les questions de sécurité économique.
La force des formations à l’IHEDN tient dans le statut interministériel de l’institution, qui permet de mobiliser sur les formations IE l’ensemble des acteurs impliqués dans la sécurité économique.
 
Nos formations s’étalent sur 7 jours. Nous ne proposons donc pas un master, mais une formation courte, donnant une vision exhaustive du monde de l’IE. Mais nous ne prétendons pas être aussi complets que les masters en IE du privé.
 

Arnaud Sers est actuellement Responsable opérationnel sur le cycle IE de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). C'est à ce titre que nous nous sommes entretenus avec lui.


Comment gérez-vous la diversité des besoins et des niveaux de préparation des participants au sein de vos cours ?

L’IHEDN étant un organisme public, nous avons tout intérêt à refléter au maximum la société française. Il n’y a pas de niveau minimum pour participer à nos formations. Juste de la motivation pour la défense nationale au sens large (incluant les questions de souveraineté économique et numérique) et la nationalité française.

J’insiste, la richesse de nos formations se trouvent aussi dans la diversité des profils que nous accueillons.


Existe-t-il des domaines de recherche spécifiques auxquels vous vous intéressez particulièrement en ce moment ?

Les cycles en intelligence économique et stratégique se déroulent en deux temps, avec les conférences, puis les travaux de comités, où nous faisons travailler en groupes les participants sur un sujet donné.
Ici, l’idée est de travailler sur un thème « porteur » pour l’économie du futur.

Donc oui, nous nous intéressons particulièrement aux domaines suivants : informatique quantique, semi-conducteurs, développement de l’IA et de la robotique.

Aussi, plusieurs tendances se dégagent dans le monde de l’IE, d’abord l’OSINT, ensuite l’influence, où l’actualité internationale nous aide beaucoup.


Comment maintenez-vous votre expertise à jour dans votre domaine et comment cela bénéficie-t-il à vos auditeurs ?

D’abord bien sûr grâce à des outils de veille qui nous permettent d’être au courant de l’actualité du monde de l’IE. Mais aussi et surtout grâce à l’échange.

J’évolue dans un monde rempli d’experts et mon travail consiste d’abord à les écouter, à dialoguer pour définir ensemble les sujets d’actualité à mettre en avant.

Ce n'est peut-être pas très moderne à l’heure de l’IA, de Chat GPT… mais je continue à croire au dialogue et à l’échange.


Pouvez-vous partager une expérience ou un projet pédagogique particulièrement réussi que vous avez mené ?

Mon bureau organise des formations en IE depuis 1996. Donc depuis bientôt 30 ans. Jusqu’en 2022, les formations en IE de l’IHEDN étaient uniquement parisiennes, limitant trop la réflexion à la capitale alors qu’il existe dans nos régions tout un écosystème demandeur de formations pour sensibiliser les acteurs territoriaux aux enjeux de la sécurité économique.

Aujourd’hui, le bureau est fier de proposer des formations en régions ! Nous sommes allés en Décembre dernier organiser le 82e IES à Lyon. Nous irons en octobre à Bordeaux. L’idée est double. D’abord proposer aux citoyens français en dehors de Paris une formation de qualité en s’appuyant sur les ressources de l’IHEDN, mais aussi faire rayonner l’écosystème de l’IE dans la région.

Autre belle réalisation, le bureau IE rejoint enfin le triptyque pédagogique de l’IHEDN, les conférences, les travaux de comités et les visites ! De plus, nous nous ouvrons aux visites de sites industriels indispensables pour la souveraineté de la France.


Quelles sont vos recommandations pour améliorer l'expérience d'apprentissage des auditeurs au sein de votre institution ?

Considérer que cette formation est une occasion d’échanger avec les professionnels du milieu dans un environnement serein et bienveillant.

Certes, les conférenciers sont faiblement rémunérés, et c’est avant tout par patriotisme qu’ils interviennent. Ils sont donc dans une logique de dialogue et d’échanges avec les participants.


Si vous aviez une préconisation à faire pour améliorer les conditions de travail des Maîtres de conférences ou pour l'évolution du système éducatif, quelle serait-elle ?

 Alléger le parcours administratif pour faciliter les paiements.
 

Avez-vous d'autres remarques à faire ou une remarque personnelle ?

Faire une session en IE à l’IHEDN, c’est l’occasion de mieux comprendre l’architecture de la sécurité économique en France. C’est une belle aventure intellectuelle qui se double d’une aventure humaine forte.

Aussi, faire une session en IE à l’IHEDN est une première étape pour rejoindre un écosystème de personnes motivées par les enjeux de la souveraineté économique. Cet écosystème fait vivre l’association des Anciens Auditeurs en IE de l’IHEDN, qui se propose de poursuivre la réflexion en dehors de la formation.

Un seul mot d’ordre au bureau, travailler en meute avec les autres acteurs de l’IE pour faire rayonner la matière en France.


Arnaud Sers, nous vous remercions.


Voici un aperçu de votre parcours :


"Ces informations reflètent mon engagement dans le domaine de l’intelligence économique et ma contribution à la sécurité et à la stratégie au sein de l’IHEDN." Arnaud Sers.