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Interview de Sebastien Lamour, six mois après la sortie de l'étude "Quelle maturité du Big data pour les entreprises françaises ? "


David Commarmond




Pouvez-vous me parler de la genèse du livre blanc afin de situer le document dans le temps ?
Le livre blanc a été réalisé par IDC pour le compte d'Atos en Juin 2016. Ce livre blanc s'intègre dans la stratégie de développement de l'activité Big Data et Sécurité d'Atos.

Comment c'est fait la collecte des informations, les participants ont il été enclin à évoquer les projets ?
L'enquête téléphonique a été réalisé en Avril et Mai 2016 auprès de 100 entreprises de plus de 1 000 salariés basées en France. Les thématiques abordées autour du Big Data couvraient la vision de l'entreprise, son approche RH, sa gestion des processus, les technologies maîtrisées ou mises en place et enfin la gestion des données, qui sont 5 domaines identifiés par IDC comme essentiels pour évaluer la maturité d'une organisation sur le sujet du Big Data
 
Pourquoi le thème de la maturité du Big Data ?
Le Big Data est UN sujet fort en terme de réflexion et d’impact en ce moment. Se pose la question de savoir où les entreprises en sont. Les axes forts, les axes faibles. Des enseignements ont été tirés. Certaines entreprises étaient plus avances que d’autres. Notamment celles qui ont des compétences en interne et une réflexion sur les processus mis en œuvre
 
Avez vous eût des surprises ou des révélations dans le constat ?
Surprises non, mais des confirmations. La gestion des données est encore perfectible. Beaucoup de données internes, mais peu de données externes enrichissent celles-ci. Mauvaise visibilité des données internes, du patrimoine informationnel, entre services, au sein même des services, dans les applications...

L'un des premier chiffre qui interpelle est que 90 % de l’ensemble des données disponibles a été crée il y a moins de deux ans.
Les données non structurées croissent de façon exponentielle, notamment la vidéo, le son, le texte,les données issues de l'Internet des Objets, qui ont explosé ces dernières années.

Distinguez vous Données, d'informations et connaissances ?
Oui nous distinguons la donnée de l’information et plus encore de la connaissance.

Voulez-vous dire aussi que la durée de vie des données devient plus courte et obsolètes plus rapidement ?
Oui et non, les données ne deviennent pas forcément obsolètes, mais les besoins peuvent changer, les organisations ont souvent besoin d’informations fraîches voir de données accessible en temps réel ou quasi-temps réel et d’être utilisées au bon moment. Si elles ne le sont pas la donnée perd de son intérêt. C’est le cas dans tous les secteurs, aussi bien dans le monde de l'industrie, que de la distribution ou de la finance.

Deuxième chiffre : 7 % en 2012, 50 % en 2016 des entreprises ont des projets de Big data. Que sont devenus les projets commencés en 2012, ont ils été des succès ou des échecs, qu'ont retenu les entreprises et les acteurs en général ?
 
Des échecs, des abandons, quelques succès et Mais beaucoup d’apprentissage. Le principal enseignement est que la Big Data est un sujet qui doit répondre à un besoin métier. Si le métier n’est pas moteur, le projet Big Data court à l’échec. Le besoin doit être identifié, l’IT doit accompagner le métier et enfin le soutien de la Direction doit être là.

Avec plus d'informations la prise de décision est elle meilleure ?
Oui car on peut croiser de nouveaux éléments mais cela n’est pas suffisant. L’information doit être de qualité. Ce qui nécessite un travail de nettoyage. Il est encore largement manuel aujourd'hui mais il sera de plus en plus automatisé par la suite.
 
Les entreprises sont en phase d'apprentissage, un apprentissage qui sera d'ailleurs continu désormais. La réponse la plus facile jusqu'alors a été de d'augmenter les capacités de stockage de données, mais cela est insuffisant. Les anciennes méthodes de gestions de projets avec des cycles en V sont aussi obsolètes. Des structures reposant sur des petites équipes, des méthodes agiles, apprenantes, sont aujourd’hui favorisées, car plus efficaces.

L'image, la parabole « de la mine et de la pépite » à trouvée n'est-elle pas dépassée ?.
Oui, il n'y a plus « la bonne information  brute». La bonne information, fournir au client, qu'il soit interne ou externe, est aujourd'hui de nombreuses sources différentes, amalgamées et interprétées pour donner du sens.
 
Ne sommes nous pas passés sur une logique de flux ?
Pas encore, mais nous nous y acheminons très vite.

Si vous avez trois conseils à donner à une entreprise pour se lancer dans un projet Big Data, quels conseils lui donneriez pour gagner en maturité ?
1. Les entreprises se doivent d’être curieuses et d’envisager tous les bienfaits du Big Data. La manière de créer de nouveaux services, réduire les risques, la fraude, la maintenance prédictive sont des pistes d’évolution impactées par le Big Data..
2. La Direction et les métiers doivent être porteur du projet avec le soutien de la DSI. C’est un partenariat à mettre en place. L’IT doit être force de proposition pour la mise en place des les outils.
3. Nous sommes sur des logiques d’’apprentissage continue et non plus des solutions qui durent sur plusieurs années. Ni pour dans un an. Cet état de fait est aussi valable pour les algorithmes: les sources d’informations changent, les comportement changent et les algorithmes doivent aussi s'adapter, parfois automatiquement dans le cas du Machine Learning
 
Conclusion : Curiosité, implication, posture d’amélioration continue pour faire l’évolution des approches.

Avec six mois de recul depuis la sortie du livre blanc et après le salon Big Data, quels changements avez vous observé ???
Des entreprises avancent très vite, certaines ont pris de l’avance et se portent déjà sur l’intelligence artificielle et testent des applications. Les distances se creusent entre les entreprises très avancés et la longue traîne, qui présente une grande variété de situations.

Des plate formes sont aussi mis en place pour que les métiers puissent tester des projets et des applications en ayant une liberté aux acteurs la liberté de piocher et de s’approprier les outils.
 
Télécharger l'étude ici