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Knowledge Management : l’intelligence hybride en marche. Conférence SKEMA. CoP-1 : repenser la mémoire des organisations


Jacqueline Sala
Vendredi 5 Décembre 2025


La conférence CoP-1 Knowledge Management s'est tenue le 20 novembre 2025 à SKEMA Business School, autour du thème “Le savoir à l’ère de l’IA : chaos ou KM ?”. Elle réunira experts académiques, industriels et praticiens du knowledge management pour explorer les enjeux de gouvernance et d’intelligence hybride



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Gouverner le savoir, libérer l’intelligence

La conférence CoP-1 Knowledge Management s’est tenue le 20 novembre à SKEMA Business School et a marqué un temps fort pour les professionnels du savoir et de l’innovation. Placée sous le thème « Le savoir à l’ère de l’IA : chaos ou KM ? », cette 11e édition a interrogé la manière dont l’intelligence artificielle bouleverse la gestion des connaissances et invite à repenser les modes de gouvernance.

Les tables rondes et interventions étaient animées par des représentants d’Arborescience, MOPSOS Consulting, EssilorLuxottica, ainsi que des experts issus du CEA, Orange, Safran, Saint-Gobain, CSTB, CHU Orléans ou encore Stellia.ai.


Vers une une nouvelle culture du knowledge management, à l’heure où l’intelligence artificielle

L’après-midi s’est ouverte par les mots de bienvenue de Laurence Descos, directrice du Knowledge Management à SKEMA, suivis d’une introduction du professeur Jean-Charles Cailliez, vice-président IA & Éducation à l’Université Catholique de Lille. Trois tables rondes ont ensuite rythmé les débats.

La première, animée par Christian Napierala, a exploré la confrontation de l’IA au réel, avec des intervenants issus de la santé, de l’industrie et des technologies cognitives.

La seconde, conduite par Martin Roulleaux-Dugage, s’est penchée sur l’émergence d’une intelligence hybride où humains et machines co-construisent la mémoire organisationnelle.

Enfin, la troisième, orchestrée par Muriel Semeneri, a questionné les modèles de gouvernance capables de structurer le savoir sans le figer, en s’appuyant sur les retours d’expérience de grands acteurs industriels.

La conclusion a été assurée par Jean-Paul Daubard et Louis-Pierre Guillaume.

CoP-1 s’est affirmé comme un espace de réflexion stratégique où se dessinent les contours d’une nouvelle culture du knowledge management, à l’heure où l’intelligence artificielle impose de repenser la transmission et la valorisation des savoirs.


Trouver un équilibre délicat entre la structuration indispensable du savoir et le risque de le figer dans des modèles trop rigided

Lors de la troisième table ronde, Muriel Semeneri a ouvert un débat particulièrement riche sur la gouvernance des connaissances. Elle a insisté sur la nécessité de trouver un équilibre délicat entre la structuration indispensable du savoir et le risque de le figer dans des modèles trop rigides. Son intervention s’est nourrie des retours d’expérience de plusieurs grands acteurs industriels, qui ont montré combien la gestion des connaissances est un enjeu vivant, évolutif, et profondément lié aux dynamiques humaines autant qu’aux outils technologiques.

À travers ces témoignages, elle a mis en lumière les tensions qui traversent les organisations : d’un côté, la volonté de sécuriser et de formaliser les savoirs pour garantir leur transmission et leur pérennité ; de l’autre, la nécessité de préserver la souplesse et l’agilité, afin que ces savoirs puissent s’adapter aux mutations rapides des environnements économiques et technologiques. Elle a souligné que la gouvernance ne pouvait se réduire à des procédures ou à des référentiels, mais devait intégrer une dimension culturelle et organisationnelle, où la confiance et la coopération jouent un rôle central.

En évoquant les pratiques de groupes industriels confrontés à des enjeux de transformation numérique et d’innovation, Muriel Semeneri a montré que la gouvernance des connaissances est avant tout une affaire de trajectoire collective. Elle a plaidé pour des modèles capables de donner une ossature au savoir sans l’enfermer, de créer des repères tout en laissant place à l’expérimentation et à l’intelligence collective. Son intervention a ainsi résonné comme un appel à inventer des formes de gouvernance souples et inclusives, où la mémoire organisationnelle se construit en mouvement, au croisement des expertises humaines et des potentialités offertes par l’intelligence artificielle.


Le savoir en mouvement, l’avenir en partage

La conclusion de la conférence CoP-1 a été assurée par Jean-Paul Daubard et Louis-Pierre Guillaume, qui ont souligné l’importance stratégique du knowledge management dans des secteurs sensibles comme la sûreté nucléaire et la construction.

Jean-Paul Daubard a rappelé que la transmission des savoirs est une condition essentielle de sécurité et de fiabilité, tandis que Louis-Pierre Guillaume a insisté sur la nécessité d’une gouvernance culturelle et organisationnelle, où l’IA vient en appui sans se substituer aux experts.

Ensemble, ils ont affirmé que le KM ne peut être figé dans des modèles définitifs mais doit rester un processus évolutif, capable d’intégrer les innovations tout en préservant la valeur du savoir humain. Leur conclusion a donné à l’événement une dimension prospective, invitant les participants à envisager le KM comme une culture organisationnelle en mouvement.

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