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L’impact du Web 2.0 sur les processus d’apprentissage


Jacqueline Sala


Au fur et à mesure que le travail de chacun se complexifie, demande de savoir faire face à des situations à chaque fois uniques et ce quasi immédiatement, il s’avère nécessaire de mettre en ?uvre de nouveaux modes d’apprentissage. Non pas pour remplacer l’existant mais pour répondre aux besoins spécifiques qu’il ne couvre pas. Peut-on dès aujourd’hui évoquer l’impact du web 2.0 sur les processus d’apprentissage dans les organisations.
Par Bertrand Duperrin



L’impact du Web 2.0 sur les processus  d’apprentissage
Par Bertrand Duperrin, Consultant chez blueKiwi Software, leader européen des éditeurs de logiciels de réseaux sociaux

L’apprentissage, que ce soit au sein de l’entreprise comme dans un contexte plus large, est un sujet vaste qui recouvre une multitude de réalités, de besoins et de modes opératoires.
C’est un domaine que l’entreprise a découvert et pris en compte depuis longtemps, tout au moins dans une certaine mesure. Pendant longtemps le modèle « descendant » de formations organisées afin de permettre à chacun de disposer des savoirs et des savoir-faire nécessaire à leur travail quotidien a relativement bien fonctionné dans la mesure où les besoins des collaborateurs étaient relativement prévisibles et leur tâches standardisées.
Au fur et à mesure que le travail de chacun se complexifie, demande de savoir faire face à des situations à chaque fois uniques et ce quasi immédiatement, il s’avère nécessaire de mettre en ?uvre de nouveaux modes d’apprentissage. Non pas pour remplacer l’existant mais pour répondre aux besoins spécifiques qu’il ne couvre pas.
Plus qu’un savoir, l’individu recherche ici une réponse à une situation précise, réponse qui doit être immédiatement opérationnelle. Sur le long terme, en raison de l’interconnexion croissante entre les individus et les fonctions, chacun est également amené à devoir comprendre, ne serait-ce qu’à minima, en quoi consistent le quotidien et les enjeux de l’autre.



Bertrand Duperrin, blueKiwi
Bertrand Duperrin, blueKiwi
« la forme la plus accessible de savoirs est la conversation »

Début 2008 l’Aspen Institute (http://www.aspeninstitute.org/) constatait, dans un rapport sur la co-création de valeur décentralisée, que « la forme la plus accessible de savoirs est la conversation », confirmant ainsi que les savoirs se transmettent d’autant mieux qu’ils correspondent à un besoin immédiat et que cela se passe au travers d’échanges entre pairs.
Une sorte de micro-formation fondée sur la confiance et la proximité.

N’allons pas chercher plus loin l’apport des technologies du Web 2.0 au processus d’apprentissage. Et ne commettons pas l’erreur d’analyser l’apport de ces technologies au regard d’un catalogue de fonctions mais au regard des dynamiques qu’elles supportent et rendent possibles. « On n’apprend rien sur une île déserte », partant de là le rôle de la technologie est de faciliter les conversations et les échanges afin que sur le court terme questions et réponses se rencontrent et qu’à plus long terme de fructueux échanges entre pairs augmentent les savoirs de chacun. 
Apprendre revient donc à contribuer, connecter et échanger. Reste à savoir comment.
• Tout part de la contribution
qui revêt différentes formes. Une personne qui remplit son profil sur un réseau social contribue puisque, ce faisant, elle permet aux autres de mieux la connaître. Quels sont ses centres d ‘intérêt, ses expertises, ses réalisations, son parcours, ses questionnements et préoccupations ? Ce sont autant d’informations très utiles à la naissance de relations interpersonnelles qui favoriseront l’apprentissage. Une personne qui publie  sur un espace de discussion, que ce soit pour partager une expérience réussie, une solution trouvée ou un questionnement, émet également un signal social permettant à ceux qui partagent les mêmes préoccupations qu’elle de la trouver.

• Vient ensuite la connexion
qui a elle aussi de multiples aspects. Premièrement il faut connecter l’individu à l’information pour lui permettre de trouver toute les ressources dont il a besoin et qui sont susceptibles de l’intéresser. Ensuite il faut connecter les individus entre eux afin qu’un échange puisse naître. Enfin, il faut connecter les individus via l’information afin  de  pouvoir trouver l’information émise par une personne dont on a identifié le profil ou identifier une personne qui est l’auteur de contenus intéressants.

• Vient enfin l’échange,
touche finale et essentielle du processus. L’information trouvée est rarement adaptée à un besoin précis, fortement contextualisé. Trouver le meilleur expert n’est non plus d’aucune utilité s’il n’est pas possible d’échanger avec lui. Parce qu’on attend des réponses personnalisées, parce que la confiance joue un rôle essentiel qui fait que le transfert horizontal est plus efficace que le transfert vertical, parce qu’on apprend plus facilement en essayant et en discutant qu’en étant un récepteur passif. Que l’on appelle la chose échange, conversation, discussion ou même feedback, c’est un processus qui est au c?ur de la diffusion et, surtout, de l’appropriation des connaissances de l’entreprise.

Ce sont ces choses a priori si simples qui constituent un des apports majeurs des technologies du Web 2.0 et des pratiques qui leurs sont attachées.
Importées dans le monde de l’entreprise, elles permettent de :
• Créer et alimenter des profils enrichis pour les individus afin de faciliter leur identification en tant que ressources
• Traiter l’information dans une logique de flux vivant et susceptible d’enrichissement plutôt que comme un produit fini.
• Faciliter les conversations
• Donner un haut niveau de disponibilité à l’information afin de la rendre accessible mais également de permettre à chacun de suivre de manière fine l’évolution des contenus sur des sujets précis.
• Formaliser le lien entre individus et informations afin de créer un écosystème apprenant.
• Capitaliser le tout au fil du temps afin de créer une mémoire d’entreprise.

La fonctionnalité après l’usage
Prolongement naturel de l’activité professionnelle de l’utilisateur tant la fonctionnalité s’efface derrière l’usage, les technologies du Web 2.0 sont en passe de devenir le support d’une foule de pratiques nouvelles car elles constituent le media par excellence des activités reposant sur les échanges et la relation interpersonnelle. C’est ce qui rend la mise en place de réseaux sociaux professionnels tellement importante pour les entreprises qui souhaitent faciliter l’échange de savoirs et capitaliser sur les connaissances de chacun.
Bertrand Duperrin



Carlos Diaz
Carlos Diaz
Carlos Diaz, CEO
 
En 1997, il crée l’agence Web groupe Reflect où il occupe pendant 10 ans le poste de Directeur Général. groupe Reflect fait aujourd’hui partie des agences Web référentes sur le marché national et développe son offre auprès de sociétés prestigieuses.
Pionnier de l’Internet depuis 1997 et acteur du Web 2.0 depuis 2003, il entreprit d’ouvrir chez groupe Reflect le premier blog d’entreprise français co-rédigé par les collaborateurs de l’agence. Cette expérience fut l’occasion de prototyper de nouveaux usages et de découvrir les bénéfices de ce type de démarche dans le monde de l’entreprise : capitalisation du savoir interne, mise en avant des talents, veille collaborative…
Dès 2005, il a eu à coeur de transformer cette idée en opportunité. Avec Christophe Routhieau il imagine alors une solution qui adapte les blogs, les wikis et les réseaux sociaux au contexte professionnel. Après la mise au point d’un prototype fonctionnel auprès de clients pilote et la sortie de la V1 en 2006, il crée blueKiwi Software, éditeur dédié à cette solution.

Fort du succès rencontré par cette solution, blueKiwi Software est aujourd’hui le leader européen des éditeurs de logiciels de réseaux sociaux professionnels. blueKiwi permet  aux organisations de créer et d'animer de puissantes communautés où les collaborateurs, les partenaires et les clients peuvent facilement partager leurs idées, leurs connaissances et leurs bonnes pratiques et ce, en toute sécurité. En capitalisant sur les échanges informels et en rapprochant les individus entre eux, blueKiwi permet aux entreprises d'accélérer leur productivité commerciale, d'accroître leur capacité d'innovation et de mieux valoriser leurs talents.