Publié en avril 2024 par la Fondation Robert Schuman aux Éditions Marie B, le Rapport Schuman sur l'Europe, l'état de l'Union 2024 se présente comme une analyse approfondie et multidimensionnelle des enjeux auxquels l'Union européenne est confrontée. Dans un contexte mondial marqué par la fragmentation et le retour de la géopolitique, cet ouvrage collectif offre un panorama complet de l'état de l'Union, éclairé par les contributions d'acteurs majeurs du monde politique, économique, de la recherche et de la diplomatie.
Quel est l'intérêt de ce rapport ?
L'intérêt principal du Rapport Schuman sur l'Europe, l'état de l'Union 2024 réside dans sa capacité à rassembler et croiser des perspectives variées pour offrir une compréhension nuancée des dynamiques européennes. Il ne se limite pas à un simple état des lieux, mais s'efforce d'apporter des éclairages, des détails et des analyses qui dépassent la simple synthèse. Qualifié de "bible d'indicateurs", le rapport est agrémenté de cartes originales et de données statistiques commentées, constituant un outil indispensable pour appréhender les réalités complexes de l'Europe contemporaine.
Au-delà des chiffres et des analyses, le rapport souligne la plus-value européenne, démontrant comment l'Union s'est imposée comme une dimension indispensable pour régler les crises et affronter des problématiques difficiles à résoudre au niveau national. Cette "méthode Schuman" est rapprochée de la valeur ajoutée d'un siège dans une entreprise ou d'un groupement, créant une solidarité réelle entre les États membres. Le rapport met en lumière cette capacité de l'UE à apporter une valeur ajoutée aux États pour relever les défis contemporains.
Les contributions abordent une large gamme de sujets cruciaux, allant de la géopolitique et de la défense à l'économie, l'innovation, la santé, l'asile, l'énergie et le numérique. Par exemple, il explore les défis des élections européennes de 2024, l'avenir d'une "Union européenne de la santé", les enjeux de la politique agricole commune et du Pacte vert, ou encore la régulation de l'intelligence artificielle et l'adaptation à l'ère numérique. Chaque section, souvent rédigée par un expert reconnu dans son domaine, apporte son lot de constats et d'analyses.
Au-delà des chiffres et des analyses, le rapport souligne la plus-value européenne, démontrant comment l'Union s'est imposée comme une dimension indispensable pour régler les crises et affronter des problématiques difficiles à résoudre au niveau national. Cette "méthode Schuman" est rapprochée de la valeur ajoutée d'un siège dans une entreprise ou d'un groupement, créant une solidarité réelle entre les États membres. Le rapport met en lumière cette capacité de l'UE à apporter une valeur ajoutée aux États pour relever les défis contemporains.
Les contributions abordent une large gamme de sujets cruciaux, allant de la géopolitique et de la défense à l'économie, l'innovation, la santé, l'asile, l'énergie et le numérique. Par exemple, il explore les défis des élections européennes de 2024, l'avenir d'une "Union européenne de la santé", les enjeux de la politique agricole commune et du Pacte vert, ou encore la régulation de l'intelligence artificielle et l'adaptation à l'ère numérique. Chaque section, souvent rédigée par un expert reconnu dans son domaine, apporte son lot de constats et d'analyses.
L'Europe – seule face à elle-même – deviendrait-elle enfin stratégique ?
Cette question, est l'un des fils conducteurs du Rapport Schuman 2024. Les sources suggèrent que l'Union européenne, "seule face à elle-même", a significativement évolué au cours des cinq dernières années, façonnant peu à peu une posture géopolitique. Cette évolution a été largement influencée par des événements majeurs, comme la crise sanitaire (COVID) et la guerre à ses frontières (en Ukraine).
Le rapport explore les réponses de l'UE aux questions cruciales de la souveraineté européenne, de la défense et de la définition d'une position commune face aux autres puissances mondiales, notamment les États-Unis et la Chine. Il est souligné que l'Europe prend conscience de sa situation entre les États-Unis et la Chine et que, bien qu'il n'y ait pas d'équidistance possible avec son allié américain pour des raisons de sécurité, il n'y a pas non plus de suivisme systématique derrière les Américains. La capacité de l'UE à mieux assurer sa propre sécurité renforcerait l'Alliance atlantique et les marges de manœuvre des États-Unis.
Une véritable politique de défense européenne a vu le jour et sa montée en puissance a été accélérée par la guerre en Ukraine. L'Union adapte également ses instruments en matière agricole, budgétaire, financière et commerciale, tout en gardant à l'esprit la nécessité de stimuler la croissance. Les avancées sont réelles, notamment dans le renforcement de la politique de concurrence et l'intégration des nouvelles technologies comme l'IA dans ses règles. Ces régulations visent à imposer les objectifs d'ordre public de l'UE aux acteurs majeurs d'Internet, souvent plus puissants que les États eux-mêmes.
Cependant, le chemin vers une Europe pleinement stratégique est semé d'embûches. Des désaccords persistent entre les Européens, notamment sur la défense européenne. La dépendance vis-à-vis de partenaires externes, comme pour les frontières migratoires, soulève des questions de vulnérabilité. La fragmentation du monde économique mondial présente des défis importants, appelant à tirer pleinement parti du marché unique et de la politique de concurrence. La mise en œuvre de la politique industrielle révèle également des lacunes, étant principalement financée par les budgets nationaux, ce qui présente un risque de division politique et de nuire au marché unique. La solution évidente, selon une contribution, serait de compléter l'Union des marchés de capitaux par des instruments communs de financement public permanent.
Le rapport aborde également les défis liés à l'élargissement, processus fragilisé par les tensions géopolitiques et les divergences internes, mais qui n'a jamais été autant d'actualité avec la guerre en Ukraine. L'élargissement est vu comme un investissement géostratégique dans la paix et la sécurité, mais soulève la question fondamentale de quelle Europe l'Union souhaite construire et consolider. Le processus est influencé par des puissances externes comme la Russie, la Chine et même l'administration Trump.
Le rapport explore les réponses de l'UE aux questions cruciales de la souveraineté européenne, de la défense et de la définition d'une position commune face aux autres puissances mondiales, notamment les États-Unis et la Chine. Il est souligné que l'Europe prend conscience de sa situation entre les États-Unis et la Chine et que, bien qu'il n'y ait pas d'équidistance possible avec son allié américain pour des raisons de sécurité, il n'y a pas non plus de suivisme systématique derrière les Américains. La capacité de l'UE à mieux assurer sa propre sécurité renforcerait l'Alliance atlantique et les marges de manœuvre des États-Unis.
Une véritable politique de défense européenne a vu le jour et sa montée en puissance a été accélérée par la guerre en Ukraine. L'Union adapte également ses instruments en matière agricole, budgétaire, financière et commerciale, tout en gardant à l'esprit la nécessité de stimuler la croissance. Les avancées sont réelles, notamment dans le renforcement de la politique de concurrence et l'intégration des nouvelles technologies comme l'IA dans ses règles. Ces régulations visent à imposer les objectifs d'ordre public de l'UE aux acteurs majeurs d'Internet, souvent plus puissants que les États eux-mêmes.
Cependant, le chemin vers une Europe pleinement stratégique est semé d'embûches. Des désaccords persistent entre les Européens, notamment sur la défense européenne. La dépendance vis-à-vis de partenaires externes, comme pour les frontières migratoires, soulève des questions de vulnérabilité. La fragmentation du monde économique mondial présente des défis importants, appelant à tirer pleinement parti du marché unique et de la politique de concurrence. La mise en œuvre de la politique industrielle révèle également des lacunes, étant principalement financée par les budgets nationaux, ce qui présente un risque de division politique et de nuire au marché unique. La solution évidente, selon une contribution, serait de compléter l'Union des marchés de capitaux par des instruments communs de financement public permanent.
Le rapport aborde également les défis liés à l'élargissement, processus fragilisé par les tensions géopolitiques et les divergences internes, mais qui n'a jamais été autant d'actualité avec la guerre en Ukraine. L'élargissement est vu comme un investissement géostratégique dans la paix et la sécurité, mais soulève la question fondamentale de quelle Europe l'Union souhaite construire et consolider. Le processus est influencé par des puissances externes comme la Russie, la Chine et même l'administration Trump.
En conclusion, le Rapport Schuman sur l'Europe, l'état de l'Union 2024 dresse le portrait d'une Union européenne en pleine transformation, s'efforçant d'affirmer sa place et ses intérêts dans un monde multipolaire et instable. Il confirme que l'Europe s'engage sur la voie d'une posture stratégique, même si des défis considérables subsistent et nécessitent une clarification de sa vision politique et un renforcement de sa capacité d'action collective. L'ouvrage est un témoin précieux de cette évolution et un guide essentiel pour comprendre les débats et les orientations futures de l'Union.