Prospective

Le grand retour de la RSE stratégique ? Christophe Pouilly. La Fabrique du Futur


Jacqueline Sala
Lundi 27 Octobre 2025


Cette table ronde, très animée, s’est interrogée sur le rôle de la RSE à l’heure des remises en cause de certaines exigences réglementaires par l’UE et des propos définitifs de Donald Trump sur « l’arnaque du changement climatique ».



Intervenants
Eric CAMPOS (CRÉDIT AGRICOLE) - Directeur de l'engagement sociétal
Julien DENORMANDIE (SWEEP) - Chief impact officer
Linda FREINER (ZURICH INSURANCE GROUP) - Chief sustainability officer
Alexis KRYCÈVE - HAATCH / WE ARE EUROPE - Associé & fondateur

Animée par Vanessa Logerais  (PARANGONE / GENACT & C3D Fondatrice / déléguée)

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=4YestNsjBKk

La RSE : bien plus que des normes

Alexis KRYCÈVE l’affirme “ La RSE, c’est bien plus que des normes réglementaires’ et si on les a peut-être trop complexifiées, le virage RSE est résolument pris par les grandes structures pour lesquelles il n’y aura pas de retour en arrière. Il précise qu’a contrario « le risque de décrochage est grand chez les acteurs qui ne sont pas encore engagés sur cette voie ».

Linda Freiner souligne l’importance de l’impact financier des risques climatiques pour les assureurs. Les prévisions sont alarmantes et il est critique de mettre en place à la fois des politiques de prévention et d’adaptation.

Julien Denormandie (ex ministre de l’agriculture et de l’alimentation reconverti aujourd’hui au sein d’une plateforme de gestion des données ESG) insiste sur la différence à faire entre la Vision qui se doit d’être très ambitieuse et la Méthode qui doit privilégier la progressivité.

Pour Eric Campos, les acteurs économiques sont très conscients des enjeux. En témoigne une étude récente du Crédit Agricole dans laquelle ils se déclarent confrontés à 4 chocs majeurs : écologique, technologique, démographique, géopolitique. Face à ces chocs, la mise en œuvre d’une stratégie ESG s’avère critique.

Qu’est qu’une RSE stratégique ?

On retiendra qu’elle « s’appuie d’abord sur une vision » (Alexis KRYCÈVE). Approche confirmée par Eric Campos qui souligne  « l’importance de la Raison d’être » et à s’attacher à bien comprendre « le monde qui vient ». Linda Freiner est d’accord « un modèle d’affaires doit  permettre d’anticiper les défis de demain » sans oublier  « les risques climatiques et cyber ». Une «organisation résiliente » capable de prévenir et de s’adapter sera clé.

Julien Denormandie insiste sur la nécessité de réconcilier 2 temporalités : ROI & RSE ; Robustesse & Performance (référence aux travaux de Olivier Hamant).  Si l’on veut briser « La tragédie des horizons » -cf discours de MarK Carney lors de la COP de Paris (2015), il faut établir des ponts entre Risques et Rentabilité. Autrement dit jeter un pont entre les intérêts de court et long terme de la finance.
Comment faire ?

Y parvenir, c’est mettre la RSE au cœur de la stratégie en la rattachant à la direction générale, donner de la valeur aux externalités, passer à l’échelle en impliquant tous les acteurs…
 
On ne peut que souscrire : les engagés de la RSE ne doivent pas seulement prêcher des convaincus mais démontrer qu’il en va de l’intérêt de tous.

A propos de ...

Christophe Pouilly  est Vice-président exécutif de La Fabrique du Futur & Co. Il assure la direction opérationnelle de ce "Do Tank" qui compte 57 associés aux expertises transdisciplinaires. Sa mission : aider les structures (publiques ou privées) à se projeter dans le futur et les accompagner dans leurs grandes transitions.
Membre de la Société Française de Prospective et l'Association of Professionnel Futurists, Christophe est également formateur au sein de l'organisme de formation (certifié Qualiopi) de la Fabrique du Futur.