Enjeux majeurs

Les nouveaux enjeux numériques dans l’ingénierie culturelle, entre influence et technologies exploratoires.


David Commarmond


Le 11 et 12 avril 2022 s’est tenu dans les locaux de la DRAC Île-de-France 45-49 rue Le Peletier – 75009 PARIS et à la Maison Jean Monnet, l’EVA Paris qui a pour thème « Les nouveaux enjeux numériques dans l’ingénierie culturelle. Après deux ans d’absence pour cause de pandémie, ce deuxième opus veut rendre hommage aux fondateurs de l’Europe.



L’Electronic Visualisation and the Arts conférence est un « l’EVENEMENT CULTUREL interdisciplinaire européen majeur ». Et Paris ne pouvait pas avoir son évènement. En effet, qui pourrait imaginer Paris sans Notre-Dame, la Tour Eiffel ou le Château de Versailles. Le tourisme en île de France c’est 420,000 emplois et de nombreux autres emplois induits dans la restauration, l’hôtellerie, la mobilité, etc. Aujourd’hui Disneyland supplante Notre Dame (avant l’incendie) avec 13,5 millions de visiteurs. A eux deux, c’est 26,5 millions de visiteurs par an.
 
Cet événement est conçu et organisé par Jeanette ZWINGENBERGER de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de Bertrand TRIBOULOT de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France. Cet événement a vocation à réunir et favoriser les échanges interdisciplinaires entre les différents acteurs de l’écosystème. De jeunes entreprises, des institutions muséales, des collectionneurs, des administrations. Ce qui les réunit : une petite flamme et une passion pour l’art et la culture, une volonté de faire émerger de nouveaux usages, concept auprès de nouveaux publics. L’envie de questionner, de se questionner, de faire tomber les barrières et de vaincre les peurs.
 
L’enjeu majeur pour les acteurs du tourisme au sens large (musées, institutions culturelles, monuments, collectivités territoriales, galeries, foires et industrie de loisirs, e-tourisme) et de la conservation du patrimoine est multiple. Les monuments historiques sont soumis à une forte pression. Le nombre de visiteurs est très important, la saturation est proche en temps normal. La pandémie a mis à mal le secteur brutalement, les ressources financières issues du visitorat et des subventions ont été asséchées par la crise qui en a résulté. Ces deux années exceptionnelles ont ébranlé les fondements de ce secteur dans le monde entier, mais la France par sa vocation culturelle en a particulièrement subi les conséquences.
 
Repenser le rapport à la culture et au patrimoine est nécessaire. C’est pourquoi les questions de conservations sont revenues avec acuité. La Guerre en Ukraine ayant aussi rappelé après l’incendie de Notre Dame que l’accident, l’imprévu pouvait s’inviter dans notre paysage culturel et le faire disparaître. C’est pourquoi, développer des doubles digitaux était essentiel. Les différents intervenants ont exploré différentes voies et projets.
 
Akane HORI propose de garder une trace archéométrique des grottes, réelles et virtuelles. Tandis qu’avec Uncopied, Elian CARSENAT offre la possibilité de sécuriser et valoriser des collections muséales à l'aide de la blockchain. Anastasia REMES se propose de voyager dans le temps et de revivre les expositions passées  de 1958 quand la CEE était encore CECA. Bruno Wirtz, mathématicien du réel quant à lui explore une voie assez inédite en réunissant trois disciplines, les mathématiques, les sciences informatiques, l’interprétation des données appliquées à la sauvegarde du patrimoine.
 
Des artistes, des acteurs à l’avant-garde de la création. Ce sont des personnalités marquantes. Marie Maillard, sculptrice, Jonathan PEPE (artiste) a une large palette de supports (dessins, de films, d’installations vidéo, numériques et robotiques explorent de nouveaux territoires créatifs, qui seront peut-être un jour.