Intelligence des Territoires, PME, ETI

Les principaux enseignements du Baromètre de l’Attractivité des Territoires 2025


Jacqueline Sala
Mercredi 8 Octobre 2025


2025 marque un tournant : les implantations ralentissent, l’industrie recule et les capitaux étrangers se font rares. Pourtant, les territoires ne baissent pas les bras. Plus exigeants sur la qualité des projets, recentrés sur leurs propres forces et misant sur la logistique et le tertiaire, ils affichent une confiance intacte dans leur avenir, malgré un climat économique incertain.




L’année 2025 s’inscrit dans un contexte de ralentissement des projets d’implantation, avec une baisse de 5 % par rapport à 2023/2024, confirmant la tendance baissière amorcée après le pic de 2021.
L’industrie, en particulier, apparaît en perte de vitesse : le recul de 17 % des projets industriels alimente les doutes sur la capacité de la réindustrialisation à s’ancrer durablement dans les territoires.
Cette fragilité est accentuée par une contraction marquée des investissements directs étrangers, qui ne représentent plus que 5 % des projets, soit une chute de 36 % en un an, sur fond de tensions économiques et géopolitiques.


Privilégier les initiatives locales

Face à ces incertitudes, les collectivités privilégient désormais les initiatives locales : 70 % d’entre elles affirment vouloir attirer en priorité des projets endogènes, traduisant un recentrage territorial.
Cette orientation s’accompagne d’une exigence accrue quant à la qualité des implantations, puisque 60 % des décideurs se disent prêts à refuser un projet qui ne répondrait pas aux critères environnementaux ou d’acceptabilité sociale.
Les obstacles demeurent néanmoins nombreux, notamment l’accès au foncier et les difficultés de recrutement, qui freinent encore la dynamique et appellent une approche plus intégrée du développement territorial.

Moins d’usines, moins d’investissements étrangers… mais pas moins d’ambition : les territoires croient encore à leur avenir

Certains secteurs parviennent toutefois à résister.
La logistique, après une forte baisse en 2023, retrouve des couleurs avec une progression de 4,4 % en 2024, tandis que le tertiaire redevient une priorité stratégique pour 80 % des territoires.
Malgré ce climat contrasté, l’optimisme reste de mise : 85 % des décideurs territoriaux se déclarent confiants dans la capacité de leur territoire à se développer à moyen terme, preuve que la volonté d’avancer demeure intacte, même dans un environnement instable.

La réindustrialisation n’est pas qu’une affaire d’attractivité territoriale, c’est une question de souveraineté. Comme le rappelle Guillaume Gady, la France ne peut plus se contenter d’être un simple marché passif dans la compétition mondiale. L’industrie est le socle de notre transition écologique et le garant de notre modèle social. Ne pas inverser rapidement la tendance, c’est accepter un décrochage économique et industriel aux conséquences lourdes pour l’emploi et pour l’équilibre des territoires.

Baromètre de l’attractivité des territoires 2025, publié par SCET et Ancoris

L’édition 2025 du Baromètre de l’Attractivité des Territoires repose sur plus de 8 000 entretiens avec des dirigeants d’entreprise, complétés par une enquête menée auprès de 174 collectivités et acteurs locaux.