
La politique américaine ressemble à un reality show dirigé par un metteur en scène dopé à la caféine, le rideau s'est levé sur le dernier acte de la telenovela entre Elon Musk et Donald Trump. Le magnat de Tesla, SpaceX et X, qui se pavanait hier encore comme le grand marionnettiste de la liberté numérique, a mis en scène un mea culpa si pathétique qu'il semble tout droit sorti d'une audition pour un film de série B. Dans un post sur X daté du 11 juin 2025, Musk s'est incliné devant le président, écrivant : « I regret some of my posts about President @realDonaldTrump last week. They went too far. »
En français, pour compléter le tableau : « Je regrette certains de mes posts sur le président @realDonaldTrump la semaine dernière. Ils sont allés trop loin. »
Comme un magicien faisant disparaître un lapin, il a effacé les tweets les plus venimeux, espérant peut-être que le public oublie sa brève rébellion. Trump a répondu par un laconique « very nice » et un « no hard feelings », comme pour dire : « Rentre dans le rang, Elon. »
En français, pour compléter le tableau : « Je regrette certains de mes posts sur le président @realDonaldTrump la semaine dernière. Ils sont allés trop loin. »
Comme un magicien faisant disparaître un lapin, il a effacé les tweets les plus venimeux, espérant peut-être que le public oublie sa brève rébellion. Trump a répondu par un laconique « very nice » et un « no hard feelings », comme pour dire : « Rentre dans le rang, Elon. »
Mais remontons le fil.
L'histoire d'amour entre Musk et Trump semblait écrite pour durer.
Pendant la campagne électorale de 2024, Musk avait déversé des rivières de dollars – on parle d'au moins 275 millions – pour propulser Trump à la Maison Blanche, devenant le donateur républicain le plus généreux. En échange, il avait décroché un rôle de premier plan : chef du fantomatique Department of Government Efficiency (DOGE), un projet pour tailler dans la bureaucratie fédérale qui ressemblait plus à un mème qu'à une véritable politique.
Pendant des mois, Musk avait été l'ombre de Trump, présent à chaque événement, des conférences de presse dans le Bureau Ovale aux meetings en Pennsylvanie, où les deux se tapaient dans le dos comme de vieux complices.
En mars 2025, Trump avait même transformé la pelouse de la Maison Blanche en vitrine pour Tesla, avec cinq voitures électriques exposées et le président lisant, face aux journalistes, un discours de vente avec prix à l'appui, tel un concessionnaire d'automobiles. Une image qui avait fait hurler les démocrates, le sénateur Chris Van Hollen dénonçant un « pacte corrompu » entre les deux hommes.
Pendant la campagne électorale de 2024, Musk avait déversé des rivières de dollars – on parle d'au moins 275 millions – pour propulser Trump à la Maison Blanche, devenant le donateur républicain le plus généreux. En échange, il avait décroché un rôle de premier plan : chef du fantomatique Department of Government Efficiency (DOGE), un projet pour tailler dans la bureaucratie fédérale qui ressemblait plus à un mème qu'à une véritable politique.
Pendant des mois, Musk avait été l'ombre de Trump, présent à chaque événement, des conférences de presse dans le Bureau Ovale aux meetings en Pennsylvanie, où les deux se tapaient dans le dos comme de vieux complices.
En mars 2025, Trump avait même transformé la pelouse de la Maison Blanche en vitrine pour Tesla, avec cinq voitures électriques exposées et le président lisant, face aux journalistes, un discours de vente avec prix à l'appui, tel un concessionnaire d'automobiles. Une image qui avait fait hurler les démocrates, le sénateur Chris Van Hollen dénonçant un « pacte corrompu » entre les deux hommes.
Mais l'idylle a vite tourné court.
Fin mai, Musk a quitté son rôle au DOGE, officiellement parce que son mandat était « terminé », mais en réalité parce que son ego ne supportait pas d'être un simple conseiller. Les premières fissures sont apparues lorsqu'il a qualifié le « One Big Beautiful Bill », la loi fiscale et budgétaire pharaonique de Trump, d'« abomination dégoûtante » qui « écraserait l'Amérique sous une dette insoutenable ».
Trump, piqué au vif, a répondu avec sa délicatesse habituelle, déclarant que Musk était « devenu insupportable » et qu'il l'avait « viré ». La situation a dégénéré en un duel numérique sans merci. Musk a sorti l'artillerie lourde, insinuant – sans preuve – que Trump était impliqué dans les dossiers Epstein, une accusation qui a fait trembler les serveurs de X.
Trump, de son côté, a menacé de couper les subventions fédérales à SpaceX et Tesla, traitant Musk de « fou » et l'avertissant de « graves conséquences » s'il osait financer les démocrates aux élections de mi-mandat de 2026.
Trump, piqué au vif, a répondu avec sa délicatesse habituelle, déclarant que Musk était « devenu insupportable » et qu'il l'avait « viré ». La situation a dégénéré en un duel numérique sans merci. Musk a sorti l'artillerie lourde, insinuant – sans preuve – que Trump était impliqué dans les dossiers Epstein, une accusation qui a fait trembler les serveurs de X.
Trump, de son côté, a menacé de couper les subventions fédérales à SpaceX et Tesla, traitant Musk de « fou » et l'avertissant de « graves conséquences » s'il osait financer les démocrates aux élections de mi-mandat de 2026.
Et puis, coup de théâtre...
Après un appel nocturne avec Trump le 10 juin – orchestré, dit-on, par JD Vance, le vice-président, et Susie Wiles, cheffe de cabinet de la Maison Blanche – Musk a fait machine arrière.
Selon des sources proches du magnat, rapportées par Il Sole 24 Ore et Reuters, des « pressions » de l'entourage de Trump auraient joué un rôle, mais il y a aussi un calcul froid : continuer la guerre aurait mis en péril les contrats fédéraux de SpaceX et Starlink, essentiels à son empire. Les actions Tesla, qui avaient chuté de 14 % pendant la dispute, ont rebondi de près de 3 % après les excuses, signe que Wall Street a poussé un soupir de soulagement.
Même Errol Musk, le père d'Elon, a tenté de calmer le jeu, déclarant à Reuters que son fils était « sous pression » et que cette querelle devait cesser.
Selon des sources proches du magnat, rapportées par Il Sole 24 Ore et Reuters, des « pressions » de l'entourage de Trump auraient joué un rôle, mais il y a aussi un calcul froid : continuer la guerre aurait mis en péril les contrats fédéraux de SpaceX et Starlink, essentiels à son empire. Les actions Tesla, qui avaient chuté de 14 % pendant la dispute, ont rebondi de près de 3 % après les excuses, signe que Wall Street a poussé un soupir de soulagement.
Même Errol Musk, le père d'Elon, a tenté de calmer le jeu, déclarant à Reuters que son fils était « sous pression » et que cette querelle devait cesser.
Que nous enseigne cette pantomime ?
Que Musk, malgré ses airs de prophète de la liberté d'expression, est avant tout un homme d'affaires qui sait quand plier l'échine. Et que Trump, maître dans l'art de transformer chaque conflit en triomphe personnel, ne pardonne pas mais sait accepter les redditions avec une magnanimité calculée, pourvu qu'elles servent son récit.
Les deux, comme l'écrit The Guardian, sont passés d'« alliés idéologiques » à ennemis en une semaine, mais la paix armée d'aujourd'hui n'est pas une réconciliation : c'est un armistice dicté par la convenance. Sur X, les mèmes fusent : certains comparent Musk à un chien revenant vers son maître la queue entre les jambes, d'autres imaginent Trump lui offrant une balade dans sa Tesla rouge, toujours garée à la Maison Blanche malgré la rupture.
Mais derrière les rires, une vérité amère : dans cette Amérique, la politique n'est plus une question d'idées, mais d'ego, de dollars et de pouvoir. Musk a appris que défier Trump, le souverain du populisme numérique, revient à jouer aux échecs avec un gorille : peu importe votre talent, la table finira renversée. Trump, lui, continue de manipuler l'échiquier, prêt pour le prochain round.
Les deux, comme l'écrit The Guardian, sont passés d'« alliés idéologiques » à ennemis en une semaine, mais la paix armée d'aujourd'hui n'est pas une réconciliation : c'est un armistice dicté par la convenance. Sur X, les mèmes fusent : certains comparent Musk à un chien revenant vers son maître la queue entre les jambes, d'autres imaginent Trump lui offrant une balade dans sa Tesla rouge, toujours garée à la Maison Blanche malgré la rupture.
Mais derrière les rires, une vérité amère : dans cette Amérique, la politique n'est plus une question d'idées, mais d'ego, de dollars et de pouvoir. Musk a appris que défier Trump, le souverain du populisme numérique, revient à jouer aux échecs avec un gorille : peu importe votre talent, la table finira renversée. Trump, lui, continue de manipuler l'échiquier, prêt pour le prochain round.
Giuseppe Gagliano a fondé en 2011 le réseau international Cestudec (Centre d'études stratégiques Carlo de Cristoforis), basé à Côme (Italie), dans le but d'étudier, dans une perspective réaliste, les dynamiques conflictuelles des relations internationales. Ce réseau met l'accent sur la dimension de l'intelligence et de la géopolitique, en s'inspirant des réflexions de Christian Harbulot, fondateur et directeur de l'École de Guerre Économique (EGE).
Il collabore avec le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) (Lien),https://cf2r.org/le-cf2r/gouvernance-du-cf2r/ et avec l'Université de Calabre dans le cadre du Master en Intelligence, et avec l'Iassp de Milan (Lien).https://www.iassp.org/team_master/giuseppe-gagliano/
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