Ces discours avaient pour ambition d'aider les entreprises, les territoires et le pays à se développer et à se protéger. Or, les discours sur l'IE sont un échec à destination des Tpe et des petites Pme. Pendant 20 ans, les discours sur l'intelligence économique ont reposé sur un ensemble de sous-entendus communs et ont produit des discours homogènes. Bon nombre de ces « sous-jacents » sont fragiles :
- « toute information est bonne à prendre » ;
- « il faut commencer par la veille » ;
- « la valeur réside dans le tri et dans l'analyse de l'information », notamment.
Les pratiques qui étaient évoquées dans ces discours furent essentiellement des pratiques fonctionnalistes, de veille, à destination des grosses Pme et des grandes entreprises, se concentrant sur l'information disponible. Il y a eu la croyance qu'il suffisait d'accéder, d'accumuler et d'analyser de l'information, pour améliorer la situation, pour innover, pour se protéger, pour gagner de la performance et de la compétitivité internationale.
Les conséquences pratiques furent l'absence de la dimension humaine au profit d'une organisation anachronique datant de l'ère industrielle : toujours plus d'information, plus vite, plus tôt ; bref, plus de la même chose. Les approches informatiques pouvaient souvent remplacer l'individu, instable, fragile, n'arrêtant pas de se questionner, risquant de remettre en question un processus industriel de ciblage et de filtrage de l'information. Ces discours sont restés à un niveau restreint de l'acquisition et de l'analyse de l'information, sans intégrer l'essentiel de la complexité ambiante : ils étaient censés nous informer, ils nous ont souvent désinformés.
S'il est vrai que nous avons tous vécu des situations dans lesquelles une information a été bénéfique et a changé notre manière de penser, la règle que l'information est une bonne chose est fausse. Les discours ont souffert d'errements épistémologiques et ont amplifié la surinformation.
S'il est vrai que nous avons tous vécu des situations dans lesquelles une information a été bénéfique et a changé notre manière de penser, la règle que l'information est une bonne chose est fausse. Les discours ont souffert d'errements épistémologiques et ont amplifié la surinformation.
L'analyse des pratiques en intelligence économique en entreprises a également été menée, avec l'observation d'une difficulté et d'une faible rentabilité de la mise en oeuvre des discours classiques.
L'information ne devant pas être le centre de l'univers de l'IE, d'autres considérations opérationnelles plus fortes doivent être mobilisées, notamment, une approche complexe de l'action de s'informer, défocalisante, humaine, ne commençant pas par la veille. La perception humaine de la surinformation existe, l'information n'est donc pas forcément une bonne chose. Pourquoi faudrait-il systématiquement l'accepter et la trier ?
Une nouvelle théorie est proposée : le Rmi (le refus Méthodologique de l'Information). Ce refus est temporaire - Rmi(t) - afin de provoquer la discussion critique et d'éviter que l'information disponible ne vienne polluer la réflexion initiale.
L'analyse du discours sur l'IE a été initialement entreprise à destination des TPE et des petites PME.
Cependant, ces sous-jacents du discours pour s'informer sont aussi fragiles pour les grandes entreprises, les territoires et le pays. Ainsi, cette recherche porte sur : comment s'informer professionnellement seuls et collectivement, de manière simple et rentable, avec une absence d'informations stratégiques et une perception de surinformation généralisée, en sécurisant son avantage concurrentiel.
En remplaçant les sous-jacents fragiles par d'autres plus robustes, un nouveau discours émerge, marquant un tournant dans l'IE d'entreprise et ayant des implications, notamment sur le management de l'information, le management d'entreprise, l'intelligence économique territoriale et la politique d'intelligence économique d'Etat.
Note
1 « Généalogie de la faible percée du discours sur l'intelligence économique dans les Tpe françaises : errements épistémologiques
et propositions opérationnelles » par Pascal Frion. Sous la direction de : Nicolas Moinet. Rapporteurs : Eric Boutin, Ludovic François.
Membres du jury : Sophie Larivet, Alain Juillet. Thèse en Science de l'information et de la communication, soutenue le 7 décembre
2012, à l'Université de Poitiers (France). Cette thèse est disponible en versions papier et numérique sur www.acrie.fr
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Tél : 33(0)6 14 63 78 55
Pascal.frion@acrie.fr
Intelligence économique / Competitive Intelligence : www.acrie.fr
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Tel: 33(0)614 637 855
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