Produrable 2025 s’est ouvert autour d’une réflexion sur l’héritage du progrès, un thème qui interroge la transmission des acquis technologiques, sociaux et environnementaux aux générations futures.
Animée par Emmanuelle PARRA-PONCE : GROUPE AEF INFODirectrice générale adjointe
La 1ère table ronde de Produrable s’est naturellement inscrite dans la thématique de sa 18ème édition « Héritages : Protéger, Restaurer, Transmettre ». Elle a réuni un beau plateau d’intervenants qui se sont efforcés de répondre à une bonne question : Quel progrès en héritage ?
Cette année, les organisateurs ont fait appel aux"‘Poétiseurs" pour introduire ses principales conférences. Ainsi, chaque sujet s’introduit en rimes ; nouvelles voies et voix s’expriment ; instant de poésie rassérénant ; ce monde en manque cruellement.
Ici c’est Vincent Avenzi et Sandra Lacouray qui se sont, avec talent, prêtés au jeu.
Petite histoire du Progrès
Etienne Klein et Corinne Pelluchon se sont d’abord prêtés au jeu de l’évolution du concept de progrès. On retiendra que dans l’antiquité, le progrès s’associait à la notion d’espace (avancées qu’on faisait sur un chemin) et que c’est au siècle des lumières qu’il va prendre une dimension temporelle. Le progrès se fait "constructeur d’avenir", il prend une dimension idéologique et politique : l’évolution technique et scientifique se doit d’être au service de la perfectibilité de l’Homme (Rousseau).
Du Progrès à l’innovation
Peu à peu le mot ‘Progrès’ va s’effacer au profit de ‘Innovation’. Aujourd’hui, c’est lui qui domine. Ce passage n’est pas sans conséquence. Si la recherche de progrès était la recherche d’un idéal de perfection et d’avenir, l’innovation s’avère "destructrice du présent" et agit sans fin autre qu’elle-même.
Progrès : toute médaille a son revers
A la question "Quels héritages pour les ‘Progrès’ "d’ordre technologique, Etienne Klein précise qu’ils sont toujours porteurs d’ambivalence. Nouvelle difficulté aujourd’hui, pour certains (Elon Musk, Peter Tiel), la science n’a plus vocation à faire ‘avancer’ le genre humain mais elle est au service des individus.
Corinne Pelluchon insiste sur l’importance de pouvoir faire un inventaire lucide de ce que l’on doit garder et ce qu’il faut rejeter. A l’heure des crises systémiques, elle fait un appel à l’esprit de Responsabilité cher à Adorno ou Gunther ANDERS qui savaient nous faire prendre conscience de la gravité de la situation.
Quels indicateurs pour mesurer le ‘Progrès’ ?
Hélène Valade insiste sur l’importance d’établir des indicateurs pour les entreprises et notamment des indicateurs extra-financiers. Si la CSRD est aujourd’hui remise en cause, elle se félicite du nombre d’entreprises (dont LVMH bien sûr) qui gardent ce cap. Elle se réjouit du fait que si en 2015, seules 3 entreprises s’étaient engagés à respecter les accords de Paris, 10 ans plus tard, elles sont plus de 10 000
Corinne Pelluchon note qu’au-delà des indicateurs, on peut mesurer des progrès d’ordre sociétale comme le féminisme, la déclaration des droits des animaux, ou la créativité déployée par les forces vives. Évidemment beaucoup reste à faire pour lutter contre l’élevage intensif, revoir notre modèle de production et nos styles de vie et faire passer des idées de nouveaux modèles de société à l’échelle.
Et le Futur du progrès dans tout ça ?
Etienne Klein préfère à l’appellation très répandue de ‘Futur Désirable’, celle de ‘Futur crédible et attractif’. Il insiste sur l’importance de se projeter dans le futur avec un récit sur le long terme et rappelle l’impact de l’image qu’avait l’an 2000 dans les années 70. Il regrette cette absence de projection et constate avec désarroi que 17% des jeunes européens déclarent ne pas souhaiter vivre dans le futur.
Corinne Pelluchon insiste sur la nécessité de développer une approche systémique pour réconcilier court et long terme. Elle rappelle que l’écologie est une manière d’habiter le monde et que notre avenir va beaucoup dépendre de la manière dont s’articulent les gouvernances locales et globales.
Hélène Valade partage l’importance pour LVMH d’envisager le futur en s’appuyant sur ses valeurs de créativité, de transmission et de préservation de l’héritage patrimoniale très présents dans certaines ‘Maisons’ du groupe comme le savoir-faire issu des métiers artisanaux ou celui du terroir des vignobles.
Futur & héritage, la boucle est bouclée dans cette table ronde animée avec clarté par Emmanuelle PARRA-PONCE
La 1ère table ronde de Produrable s’est naturellement inscrite dans la thématique de sa 18ème édition « Héritages : Protéger, Restaurer, Transmettre ». Elle a réuni un beau plateau d’intervenants qui se sont efforcés de répondre à une bonne question : Quel progrès en héritage ?
Cette année, les organisateurs ont fait appel aux"‘Poétiseurs" pour introduire ses principales conférences. Ainsi, chaque sujet s’introduit en rimes ; nouvelles voies et voix s’expriment ; instant de poésie rassérénant ; ce monde en manque cruellement.
Ici c’est Vincent Avenzi et Sandra Lacouray qui se sont, avec talent, prêtés au jeu.
Petite histoire du Progrès
Etienne Klein et Corinne Pelluchon se sont d’abord prêtés au jeu de l’évolution du concept de progrès. On retiendra que dans l’antiquité, le progrès s’associait à la notion d’espace (avancées qu’on faisait sur un chemin) et que c’est au siècle des lumières qu’il va prendre une dimension temporelle. Le progrès se fait "constructeur d’avenir", il prend une dimension idéologique et politique : l’évolution technique et scientifique se doit d’être au service de la perfectibilité de l’Homme (Rousseau).
Du Progrès à l’innovation
Peu à peu le mot ‘Progrès’ va s’effacer au profit de ‘Innovation’. Aujourd’hui, c’est lui qui domine. Ce passage n’est pas sans conséquence. Si la recherche de progrès était la recherche d’un idéal de perfection et d’avenir, l’innovation s’avère "destructrice du présent" et agit sans fin autre qu’elle-même.
Progrès : toute médaille a son revers
A la question "Quels héritages pour les ‘Progrès’ "d’ordre technologique, Etienne Klein précise qu’ils sont toujours porteurs d’ambivalence. Nouvelle difficulté aujourd’hui, pour certains (Elon Musk, Peter Tiel), la science n’a plus vocation à faire ‘avancer’ le genre humain mais elle est au service des individus.
Corinne Pelluchon insiste sur l’importance de pouvoir faire un inventaire lucide de ce que l’on doit garder et ce qu’il faut rejeter. A l’heure des crises systémiques, elle fait un appel à l’esprit de Responsabilité cher à Adorno ou Gunther ANDERS qui savaient nous faire prendre conscience de la gravité de la situation.
Quels indicateurs pour mesurer le ‘Progrès’ ?
Hélène Valade insiste sur l’importance d’établir des indicateurs pour les entreprises et notamment des indicateurs extra-financiers. Si la CSRD est aujourd’hui remise en cause, elle se félicite du nombre d’entreprises (dont LVMH bien sûr) qui gardent ce cap. Elle se réjouit du fait que si en 2015, seules 3 entreprises s’étaient engagés à respecter les accords de Paris, 10 ans plus tard, elles sont plus de 10 000
Corinne Pelluchon note qu’au-delà des indicateurs, on peut mesurer des progrès d’ordre sociétale comme le féminisme, la déclaration des droits des animaux, ou la créativité déployée par les forces vives. Évidemment beaucoup reste à faire pour lutter contre l’élevage intensif, revoir notre modèle de production et nos styles de vie et faire passer des idées de nouveaux modèles de société à l’échelle.
Et le Futur du progrès dans tout ça ?
Etienne Klein préfère à l’appellation très répandue de ‘Futur Désirable’, celle de ‘Futur crédible et attractif’. Il insiste sur l’importance de se projeter dans le futur avec un récit sur le long terme et rappelle l’impact de l’image qu’avait l’an 2000 dans les années 70. Il regrette cette absence de projection et constate avec désarroi que 17% des jeunes européens déclarent ne pas souhaiter vivre dans le futur.
Corinne Pelluchon insiste sur la nécessité de développer une approche systémique pour réconcilier court et long terme. Elle rappelle que l’écologie est une manière d’habiter le monde et que notre avenir va beaucoup dépendre de la manière dont s’articulent les gouvernances locales et globales.
Hélène Valade partage l’importance pour LVMH d’envisager le futur en s’appuyant sur ses valeurs de créativité, de transmission et de préservation de l’héritage patrimoniale très présents dans certaines ‘Maisons’ du groupe comme le savoir-faire issu des métiers artisanaux ou celui du terroir des vignobles.
Futur & héritage, la boucle est bouclée dans cette table ronde animée avec clarté par Emmanuelle PARRA-PONCE
Christophe Pouilly est Vice-président exécutif de La Fabrique du Futur & Co. Il assure la direction opérationnelle de ce "Do Tank" qui compte 57 associés aux expertises transdisciplinaires. Sa mission : aider les structures (publiques ou privées) à se projeter dans le futur et les accompagner dans leurs grandes transitions.
Membre de la Société Française de Prospective et l'Association of Professionnel Futurists, Christophe est également formateur au sein de l'organisme de formation (certifié Qualiopi) de la Fabrique du Futur.

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