
Claude Revel est une personnalité structurante du milieu de l’intelligence économique (IE) en France, reconnue pour son double parcours opérationnel et intellectuel, à la fois public et privé. Ancienne déléguée interministérielle à l’intelligence économique de 2013 à 2015 (une fonction rattachée directement au Premier ministre), elle est également consultante, fondatrice de l'observatoire de l'intelligence économique, et auteure de plusieurs ouvrages fondateurs.
Son parcours académique (Sciences Po et ENA) et son engagement précoce dans la matière confèrent à ses prises de parole une réelle profondeur. Elle est « tombée dans la marmite » de l'IE vers 1984, alors qu'elle s'occupait du commerce international et de la valorisation des savoir-faire français à l’étranger. C’est ainsi qu’elle a découvert très en amont l’influence, puis la collecte d’informations pour le ministère des Affaires étrangères. Elle a commencé par l’opérationnel avant de théoriser ses connaissances dans ses livres.
Son parcours académique (Sciences Po et ENA) et son engagement précoce dans la matière confèrent à ses prises de parole une réelle profondeur. Elle est « tombée dans la marmite » de l'IE vers 1984, alors qu'elle s'occupait du commerce international et de la valorisation des savoir-faire français à l’étranger. C’est ainsi qu’elle a découvert très en amont l’influence, puis la collecte d’informations pour le ministère des Affaires étrangères. Elle a commencé par l’opérationnel avant de théoriser ses connaissances dans ses livres.
L'impératif de la coordination interministérielle et de l'anticipation
Durant ses fonctions officielles, Claude Revel a souligné que l'intelligence économique concerne tous les ministères. L’enjeu majeur de la Délégation interministérielle était de « coordonner, d'orienter plus que coordonner, la politique d'intelligence économique ».
Ses travaux sont reconnus pour avoir été précurseurs. Elle a notamment co-écrit L’autre guerre des États-Unis en 2005, décrivant la machine de guerre économique américaine. Un autre livre majeur, La gouvernance mondiale a commencé, paru en 2006, traitait déjà de thèmes que d'autres présentent aujourd'hui comme des « découvertes ».
Dans ses prises de position, Claude Revel a toujours fait preuve d'une « parole très libre et une action également », y compris face à des ministères.
Ses travaux sont reconnus pour avoir été précurseurs. Elle a notamment co-écrit L’autre guerre des États-Unis en 2005, décrivant la machine de guerre économique américaine. Un autre livre majeur, La gouvernance mondiale a commencé, paru en 2006, traitait déjà de thèmes que d'autres présentent aujourd'hui comme des « découvertes ».
Dans ses prises de position, Claude Revel a toujours fait preuve d'une « parole très libre et une action également », y compris face à des ministères.
La doctrine de l'influence : ne pas subir les règles du jeu
Claude Revel a été l’une des premières à expliquer clairement la distinction entre l'influence et la simple politique d'image ou de rayonnement. Selon elle, la stratégie d'influence est fondamentalement l'idée de ne pas subir les règles, les normes, mais plutôt d'essayer de formater autant que possible notre environnement extérieur. L'influence, c'est la question de la «structuration du façonnement des règles du jeu ». Elle commence avant même de se positionner sur l'échiquier, en essayant de construire, co-construire, ou d’être un « point origine de la construction, de l'aménagement ou de l'évolution des règles du jeu ». Elle regrette que les acteurs français confondent encore souvent les stratégies d'influence avec la communication, les relations publiques ou le « narcissisme ».
Face à ceux qui demandent des outils, Claude Revel insiste sur l'importance de la méthode : « avant d'avoir les outils vous vous demandez d'abord quel est votre objectif. Qu'est-ce que vous voulez prouver ? ». Une fois l'objectif cadré, on procède au profilage, à la détection des cibles, puis à la création d’« éléments de langage » basés sur du fond. Elle est catégorique : ce travail est « très professionnel » et n'a « rien à voir non plus avec… de la corruption ».
Concernant l'articulation entre influence et entrisme, Claude Revel, tout comme ses interlocuteurs, les conçoit comme des «compartiments qui vont s'emboîter s'articuler ». L'entrisme est la politique qui consiste à placer des personnes aux postes de décision et à s’assurer que ces personnes tiennent le discours souhaité.
Face à ceux qui demandent des outils, Claude Revel insiste sur l'importance de la méthode : « avant d'avoir les outils vous vous demandez d'abord quel est votre objectif. Qu'est-ce que vous voulez prouver ? ». Une fois l'objectif cadré, on procède au profilage, à la détection des cibles, puis à la création d’« éléments de langage » basés sur du fond. Elle est catégorique : ce travail est « très professionnel » et n'a « rien à voir non plus avec… de la corruption ».
Concernant l'articulation entre influence et entrisme, Claude Revel, tout comme ses interlocuteurs, les conçoit comme des «compartiments qui vont s'emboîter s'articuler ». L'entrisme est la politique qui consiste à placer des personnes aux postes de décision et à s’assurer que ces personnes tiennent le discours souhaité.
La norme : un outil de guerre économique
Claude Revel a rédigé un rapport gouvernemental marquant sur la normalisation.
Ses propos insistent sur le fait que celui qui maîtrise les normes détient un « avantage stratégique sur le marché ». Elle dénonce la tendance française à lier « norme » et « bureaucratie » ou à multiplier les « normes inutiles » — celles qui sont «superfétatoires » et ajoutent des obligations. La norme utile, en revanche, est « celle qui permet de faire passer un savoir-faire qu'on a et qui est supérieur à celui de ses concurrents».
En 2016, Claude Revel a dirigé un numéro spécial de la revue Hors les murs de l'ENA sur le soft power, interviewant Joseph Nye, l'inventeur du concept. Elle rappelle son exceptionnelle modestie. Contrairement à certaines analyses, elle ne croit pas que le soft power soit « mort », mais qu'il prendra d'« autres formes ».
Face à la « guerre des narratifs » (guerre de l’information), ses conseils méthodologiques sont importants :
Ses propos insistent sur le fait que celui qui maîtrise les normes détient un « avantage stratégique sur le marché ». Elle dénonce la tendance française à lier « norme » et « bureaucratie » ou à multiplier les « normes inutiles » — celles qui sont «superfétatoires » et ajoutent des obligations. La norme utile, en revanche, est « celle qui permet de faire passer un savoir-faire qu'on a et qui est supérieur à celui de ses concurrents».
En 2016, Claude Revel a dirigé un numéro spécial de la revue Hors les murs de l'ENA sur le soft power, interviewant Joseph Nye, l'inventeur du concept. Elle rappelle son exceptionnelle modestie. Contrairement à certaines analyses, elle ne croit pas que le soft power soit « mort », mais qu'il prendra d'« autres formes ».
Face à la « guerre des narratifs » (guerre de l’information), ses conseils méthodologiques sont importants :
- Cartographier : Savoir d’où viennent les récits adverses/hostiles.
- Discréditer (si possible) : S'il s'agit de règles générales, tenter de « déconsidérer » les acteurs adverses de manière précise.
- Éviter le contre-récit des gens qui, « apparemment, n'ont rien à voir avec vous » (citant l'exemple de partenariats avec des ONG). Cela donne l'air d'une position plus neutre et a beaucoup plus d’impact. La cohérence et la coordination au sein d'un même camp sont un prérequis essentiel avant d'aller au combat.