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Rencontre Marie Astrid Jacottet, jeune étudiante et Vice-Présidence Vision Publique
Retour sur la la conférence du 15 octobre. Réseaux sociaux, influenceurs et sécurité nationale.
D.C. : C'est un plaisir de vous revoir suite à la conférence du 15 octobre dernier. Pouvez-vous vous présenter, puisque vous avez suivi celle-ci en tant qu'auditrice ?
D.C. : Pouvez-vous nous dire ce que vous en avez pensé ?
MA.J. : Je l'ai trouvée vraiment intéressante pour le coup. C'était un thème qui me parlait dans la mesure où on a parlé notamment de l'intérêt des réseaux sociaux à la fois pour les jeunes. À 22 ans, c'est un sujet qui me touche, qui touche ma génération avant et après moi. Les intervenants étaient tout aussi brillants les uns que les autres, et sincèrement, je pense que les 2 heures sont passées bien trop vite. Le sujet aurait pu même être creusé sur une conférence numéro 2 à ce sujet.
D.C. : Quel élément pensez-vous qui mériterait d’être creusé ?
MA.J. : Je pense, en dehors du hacking que nous avions présenté, que le futur des réseaux sociaux aurait pu être creusé et peut être le sera ultérieurement. Est-ce qu'on mise plus tard sur un retour en arrière complet d'un point de vue technologique, ou si on va continuer vers cette omniprésence des réseaux sociaux dans nos vies au point de considérer l'homme-robot ? Ou est-ce qu'on repart plutôt à l'homme du début du 20e siècle, sans écran, sans rien ? Je pense que c'est un point de débat qui aurait mérité d'être soulevé.
D.C. : Pendant la conférence, Madame Dagnaut a évoqué un portrait de la jeunesse actuelle. Est-ce que vous vous êtes reconnue dans celui-ci ?
MA.J. : Oui et non. Oui, parce que d'un côté, je suis comme beaucoup, j'utilise mon téléphone et ordinateur tous les jours, que ce soit pour mon travail ou pour mes relations personnelles. Je ne peux plus me passer de mon téléphone, mais pas d'un point de vue obsessionnel ou addictif, mais plutôt sur le côté nécessité. Il faut que cela soit pour moi « productif ». Et non, parce que j'ai toujours eu la chance d'être élevée par une famille plutôt traditionnelle sur ce point. J'ai toujours lu et appris avec des vrais livres, à écrire énormément. J'ai eu malgré tout cette chance de ne pas très tôt baigner dans les écrans et les jeux vidéos. Donc je pense que j'ai quand même ce petit point avantage.
D.C. : Donc vous avez un rapport très simple par rapport aux écrans et au numérique. Comment équilibrez-vous, ou comment pensez-vous qu'il faudrait équilibrer l'usage des écrans et la santé face à la santé mentale du grand public ?
MA.J. : Je pense que tout est une question de communication et de perception aussi de comment on voit les gens. C'est très facile à dire, moins à le faire, je l'entends. Mais typiquement, il faut faire très attention aux adolescents qui sont très vulnérables. J'en ai beaucoup qui sont tombés dans le côté jeu avec les jeux en ligne pendant le Covid et qui se sont énormément renfermés sur eux-mêmes. Je pense qu'il faudrait équilibrer l'usage des écrans vers un côté beaucoup plus éducatif, et un côté beaucoup moins nécessaire. Aujourd'hui, même dans mon travail, je le vois : j'utilise mon écran tous les jours, et je sais que ça oblige à se renfermer, à ne pas voir du monde. Je peux appeler la personne, je ne suis pas obligé de me déplacer pour l'avoir. Donc je pense qu'il faut rendre les écrans moins nécessaires dans nos emplois et dans le mode d'éducation. Après, aujourd'hui, on en a réellement besoin sur plein de choses. Pour ceux qui travaillent à l'international pour joindre Londres, c'est vachement plus simple, on appelle, on n'a plus besoin de faire [le trajet] Londres-Paris. Mais je pense que c'est un véritable sujet. Il serait bien que, plutôt que de nous pondre des rapports de nos commissions nationales du Sénat, ils fassent mieux de faire des choses, plutôt que de juste faire des rapports nous expliquant ce qu'on sait déjà.
D.C. Vous avez dit "productif" pour vous. Que mettez-vous derrière ce mot ?
MA.J. : J'aime bien faire fonctionner mon cerveau. J'aime beaucoup réfléchir. J'aime beaucoup penser à : "Pourquoi dans ce pays, ça fonctionne comme ça ? Pourquoi nous, autrement ?" Par exemple, je prends l'exemple de YouTube, que je considère comme un réseau social pour ma part. J'aime beaucoup regarder des émissions étrangères (américaines, allemandes) pour comparer ce qu'on fait en France, m'obliger à réfléchir, à penser. Aux États-Unis, ils font comme ça, en France on fait autrement. Pourquoi ? Comment ? Et cela ouvre à une autre culture que la nôtre, et d'avoir une ouverture non pas forcément d'esprit, mais de connaissance. Je pense que c'est une preuve aussi de maturité. Derrière ce mot "productif", il y a aussi de la maturité. C'est-à-dire que cela nous permet aussi de savoir ce qu'on a eu avant nous, avant notre génération, et de comparer encore une fois, et de faire fonctionner son cerveau. Moi, je suis contente d'avoir les réseaux de pouvoir écrire à mes amis quand j'en ai besoin, quand je vais les appeler. Mais je pense que tant que c'est bénéfique et utile, je pense qu'il faut mettre cette limite-là. D.C Merci Marie Astrid pour votre temps.
A propos de
Marie-Astrid Jacottet est étudiante en administration publique à Nanterre, engagée dans les affaires publiques et la communication institutionnelle. Elle contribue à des réflexions sur les cabinets politiques et l’intelligence collective, notamment via le média Entourages.
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