
Dans un univers où les batailles classiques cèdent le pas à des affrontements feutrés, l’économie devient une arme invisible. Giuseppe Gagliano analyse comment, au XXIᵉ siècle, les États et les grandes entreprises manœuvrent pour influer sur les marchés, protéger leurs positions stratégiques et redessiner les rapports de force sans déployer d’armées.
Cet ouvrage interroge la montée d’une « ère hybride », où le vrai champ de bataille se situe entre normes, technologies et information.
Mécanismes de concurrence furtive
L’ouvrage de Giuseppe Gagliano, paru sur Cestudec, plonge le lecteur au cœur d’une compétition où l’économie se fait arme.
Dans un monde où la frontière entre paix et conflit s’estompe, l’auteur montre comment États et grandes entreprises utilisent normes, technologies et information pour imposer leur influence sans recourir aux affrontements militaires traditionnels. Il décrit cette nouvelle réalité comme une « ère hybride », où les batailles se mènent à coups d’intelligence stratégique plutôt qu’à coups de canon.
L'auteur s’appuie sur les travaux de Christian Harbulot et dresse une cartographie des pratiques d’intelligence économique, révélant les mécanismes de concurrence furtive qui s’expriment à travers sanctions, protectionnisme et règlements internationaux. Ce panorama théorique sert de socle à des analyses pointues, où la défense des actifs stratégiques—des approvisionnements en matières premières aux infrastructures numériques—s’impose comme une priorité absolue pour les pouvoirs publics et les acteurs privés. Il insiste sur la nécessité d’anticiper ces dynamiques invisibles pour préserver sa souveraineté et sa compétitivité.
une posture proactive face aux tentatives de désinformation et d’espionnage économique
Sans jamais céder à la technicité excessive, le livre illustre ses propos par des études de cas parlantes : le choix brésilien du chasseur Gripen, qui dévoile les rouages de l’influence industrielle, et la confrontation technologique entre les États-Unis et la Chine, où chaque innovation s’apparente à un coup de force diplomatique. Ces exemples montrent combien la maîtrise de la recherche, du transfert de compétences et de l’information devient centrale dans un paysage où l’ordre international vacille.
En filigrane, Giuseppe Gagliano propose des pistes concrètes pour renforcer la cyberdéfense, améliorer la résilience des chaînes logistiques et développer une posture proactive face aux tentatives de désinformation et d’espionnage économique.
Son analyse invite à repenser les stratégies nationales et corporatives en intégrant pleinement la dimension économique comme champ de bataille moderne, capable de remodeler en profondeur l’équilibre des puissances.
A propos de l'auteur
Giuseppe Gagliano a fondé en 2011 le réseau international Cestudec (Centre d'études stratégiques Carlo de Cristoforis), basé à Côme (Italie), dans le but d'étudier, dans une perspective réaliste, les dynamiques conflictuelles des relations internationales. Ce réseau met l'accent sur la dimension de l'intelligence et de la géopolitique, en s'inspirant des réflexions de Christian Harbulot, fondateur et directeur de l'École de Guerre Économique (EGE).
Il collabore avec le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) (Lien),https://cf2r.org/le-cf2r/gouvernance-du-cf2r/ et avec l'Université de Calabre dans le cadre du Master en Intelligence, et avec l'Iassp de Milan (Lien).https://www.iassp.org/team_master/giuseppe-gagliano/
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