Révélateur des tensions géoéconomiques contemporaines
Les terres rares sont devenues un révélateur des tensions géoéconomiques contemporaines, tant elles incarnent l’imbrication croissante entre technologie, souveraineté et diplomatie.
Depuis les années 1970, la Chine a bâti une position quasi monopolistique dans leur extraction et surtout leur raffinage, profitant d’une réglementation environnementale souple, d’investissements massifs et d’une stratégie méthodique de montée en puissance. À mesure que Pékin resserrait son contrôle sur le secteur et utilisait les restrictions d’exportation comme levier diplomatique, les États-Unis et leurs partenaires ont pris conscience de leur dépendance stratégique.
L’épisode de 2025, marqué par l’instauration de nouvelles licences d’exportation chinoises et par les menaces tarifaires de Donald Trump, a illustré la manière dont ces métaux sont devenus un instrument de pression dans la rivalité sino-américaine.
Depuis les années 1970, la Chine a bâti une position quasi monopolistique dans leur extraction et surtout leur raffinage, profitant d’une réglementation environnementale souple, d’investissements massifs et d’une stratégie méthodique de montée en puissance. À mesure que Pékin resserrait son contrôle sur le secteur et utilisait les restrictions d’exportation comme levier diplomatique, les États-Unis et leurs partenaires ont pris conscience de leur dépendance stratégique.
L’épisode de 2025, marqué par l’instauration de nouvelles licences d’exportation chinoises et par les menaces tarifaires de Donald Trump, a illustré la manière dont ces métaux sont devenus un instrument de pression dans la rivalité sino-américaine.
Les grandes puissances dans la course
Face à cette vulnérabilité, les grandes puissances ont engagé une course à la diversification.
En Asie, le Japon, la Corée du Sud et l’Inde multiplient les partenariats miniers, renforcent leurs stocks et investissent dans des projets à l’étranger. Aux États-Unis, les politiques industrielles successives ont cherché à reconstruire une filière complète, de la mine à l’aimant permanent, tout en développant une diplomatie minérale active avec l’Australie, l’Arabie Saoudite ou encore l’Ukraine.
L’Europe, longtemps en retrait, tente désormais de rattraper son retard en lançant des projets stratégiques, en soutenant le recyclage et en nouant des alliances internationales, même si l’ouverture de nouvelles mines reste lointaine et que les financements demeurent modestes face aux ambitions chinoises et américaines.
En Asie, le Japon, la Corée du Sud et l’Inde multiplient les partenariats miniers, renforcent leurs stocks et investissent dans des projets à l’étranger. Aux États-Unis, les politiques industrielles successives ont cherché à reconstruire une filière complète, de la mine à l’aimant permanent, tout en développant une diplomatie minérale active avec l’Australie, l’Arabie Saoudite ou encore l’Ukraine.
L’Europe, longtemps en retrait, tente désormais de rattraper son retard en lançant des projets stratégiques, en soutenant le recyclage et en nouant des alliances internationales, même si l’ouverture de nouvelles mines reste lointaine et que les financements demeurent modestes face aux ambitions chinoises et américaines.
Le chemin sera long...
Dans ce paysage mouvant, la Chine continue d’adapter sa stratégie, investissant massivement en Asie centrale et consolidant ses positions dans les pays miniers, tandis que l’Union européenne mise sur une approche fondée sur la durabilité et la création de valeur locale.
Si l’émergence de nouveaux pôles d’extraction et de raffinage laisse entrevoir un rééquilibrage progressif, la dépendance mondiale à l’égard de Pékin reste forte et la transition vers une véritable autonomie stratégique s’annonce longue et incertaine.
Si l’émergence de nouveaux pôles d’extraction et de raffinage laisse entrevoir un rééquilibrage progressif, la dépendance mondiale à l’égard de Pékin reste forte et la transition vers une véritable autonomie stratégique s’annonce longue et incertaine.
A propos de ...
Spécialiste des enjeux géoéconomiques et des chaînes d’approvisionnement stratégiques, Gilles Lepesant, directeur de recherche au CNRS (CEFRES – Centre français de recherche en sciences sociales, Prague) analyse depuis plusieurs années les rapports de force liés aux métaux critiques, aux politiques industrielles et aux rivalités technologiques. Ses travaux portent particulièrement sur les interactions entre souveraineté, diplomatie économique et sécurité des approvisionnements.

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