Gouvernance

Université d’automne. Vers une édition scientifique ouverte, structurée et internationale .

L’Université d’automne Caesar fait évoluer les standards de l’édition scientifique : l’enjeu n’est plus de publier, mais de relier les savoirs


Jacqueline Sala
Jeudi 23 Octobre 2025


Et si l’avenir de la science ne se jouait plus seulement dans les articles publiés, mais dans la manière de les relier et de les structurer ? L'avenir de l’édition scientifique se joue dans l’interopérabilité, la gouvernance ouverte et la coopération internationale, avec la France en position de force si elle investit pleinement dans ses outils et ses réseaux.



Du 21 au 25 octobre, l’Université d’automne Caesar – Métopes Redux r éunit à Caen des acteurs internationaux de l’édition scientifique publique pour repenser les fondations de la science ouverte. Au programme : le modèle Diamant comme alternative aux logiques marchandes, la plateforme française Métopes comme outil pionnier, et de nouvelles normes techniques qui redessinent les pratiques éditoriales.

L'’avenir de la diffusion des savoirs

À l’automne, l’université de Caen Normandie accueille l’Université d’automne Caesar – Métopes Redux, un rendez-vous qui réunit chercheurs, éditeurs et responsables de l’édition scientifique publique venus d’Argentine, du Canada, d’Espagne et de France.

Pendant cinq jours, les participants s’interrogent sur l’avenir de la diffusion des savoirs, non plus seulement à travers ce qui est publié, mais surtout par la manière dont les contenus sont structurés, reliés et rendus accessibles.

Au cœur des échanges, le modèle Diamant s’impose comme une alternative crédible aux modèles économiques traditionnels, tandis que la plateforme française Métopes illustre le rôle pionnier de la recherche hexagonale dans la production et la diffusion de contenus scientifiques complexes. L’événement met également en lumière l’importance croissante des normes techniques internationales – TEI, JATS, OJS, OMP ou encore OpenEdition – qui redéfinissent les pratiques éditoriales et renforcent la place de la France dans le mouvement mondial de la science ouverte.

À Caen, l’Université d’automne Caesar – Métopes Redux se présente comme un moment clé pour penser l’avenir de l’édition scientifique.

Pendant plusieurs jours, chercheurs, éditeurs et responsables institutionnels venus d’Europe et d’Amérique se retrouvent pour interroger la manière dont les savoirs sont produits, structurés et reliés. Loin de se limiter à la question de ce qui est publié, les débats mettent en lumière l’importance des infrastructures éditoriales et des standards techniques qui conditionnent la circulation des connaissances.

Le modèle Diamant, qui propose une alternative ouverte aux logiques marchandes, et la plateforme française Métopes, pionnière dans la production et la diffusion de contenus complexes, occupent une place centrale dans les échanges. À travers ces discussions, c’est la capacité de la France à jouer un rôle moteur dans la science ouverte qui se dessine, dans un contexte où la souveraineté éditoriale et la coopération internationale deviennent des enjeux stratégiques.

principaux intervenants

Pour cette édition, les principaux intervenants étaient issus à la fois du monde académique, des infrastructures de recherche et des acteurs de l’édition scientifique publique.
On peut notamment citer :
  • Christophe Maneuvrier, directeur scientifique de l’infrastructure de recherche Métopes (Université de Caen Normandie – CNRS), qui a porté la réflexion sur la structuration et la diffusion multisupport des contenus.
  • Dominique Roux, directeur de l’IR Métopes, impliqué dans la mise en place des standards techniques et dans la coordination avec les autres infrastructures nationales (OpenEdition, Collex-Persée, HAL).
  • Des représentants de la MRSH de Caen et du CNRS – InSHS, partenaires historiques du projet Métopes.
  • Des invités internationaux venus d’Argentine, du Canada et d’Espagne, qui ont apporté un éclairage comparatif sur les pratiques de science ouverte et sur le modèle Diamant en Amérique latine et en Amérique du Nord.
  • Des acteurs français de l’édition publique et universitaire, notamment liés à OpenEdition et à des maisons d’édition académiques, venus partager leurs expériences de mise en œuvre des normes TEI, JATS ou OJS.

Ce que l'on peut en retenir

L’édition scientifique vit une bascule : ce n’est plus seulement le contenu publié qui compte, mais la manière dont il est structuré, relié et rendu interopérable.

Le modèle Diamant s’affirme comme une alternative crédible aux logiques marchandes, en garantissant un accès ouvert sans frais pour les auteurs comme pour les lecteurs. La plateforme Métopes, développée en France, illustre concrètement cette mutation en permettant, à partir d’une source unique, de produire toutes les formes de diffusion — papier, numérique, plateformes internationales — tout en assurant la qualité et la pérennité des métadonnées.

Les discussions ont également montré que les normes techniques (TEI, JATS, OJS, OMP, OpenEdition) ne sont plus de simples outils, mais des leviers stratégiques de souveraineté éditoriale et de coopération internationale. Enfin, la dimension comparée, avec des contributions venues d’Argentine, du Canada et d’Espagne, a souligné que la France peut jouer un rôle moteur dans la construction d’un écosystème éditorial ouvert, à condition de mutualiser ses efforts et de consolider ses infrastructures publiques.