Depuis l’annonce de la décision d’Yves Révillon de ne pas se présenter aux prochaines municipales après trente années à la tête de Bois-Colombes, la commune des Hauts-de-Seine entre dans une phase de renouveau. Les prochaines échéances municipales constituent un moment charnière pour redéfinir la gouvernance locale et la stratégie territoriale.
Pierre Crosnier Leconte, adjoint en charge de la planification des projets structurants depuis 2020, se porte candidat pour reprendre le flambeau lors des prochaines élections municipales qui se tiendront en mars 2026. Le premier tour est programmé le dimanche 15 mars 2026 et le second tour le dimanche 22 mars 2026.
De sa carrière de patron du BTP, il tire une expertise en intelligence territoriale et urbanisme. Il propose de concilier continuité et innovation en plaçant la tranquillité publique, la résilience urbaine, la transition écologique et la participation citoyenne au cœur de son projet. Cette candidature marque une ambition claire : traduire les enjeux de développement en politiques opérationnelles au service d’un territoire qui évolue.
Nous l’avons rencontré pour connaître ses analyses et convictions sur ces différents domaines.
Pierre Crosnier Leconte, adjoint en charge de la planification des projets structurants depuis 2020, se porte candidat pour reprendre le flambeau lors des prochaines élections municipales qui se tiendront en mars 2026. Le premier tour est programmé le dimanche 15 mars 2026 et le second tour le dimanche 22 mars 2026.
De sa carrière de patron du BTP, il tire une expertise en intelligence territoriale et urbanisme. Il propose de concilier continuité et innovation en plaçant la tranquillité publique, la résilience urbaine, la transition écologique et la participation citoyenne au cœur de son projet. Cette candidature marque une ambition claire : traduire les enjeux de développement en politiques opérationnelles au service d’un territoire qui évolue.
Nous l’avons rencontré pour connaître ses analyses et convictions sur ces différents domaines.
Comment abordez-vous aujourd'hui la question de la veille territoriale au sein de votre collectivité ? Quels outils ou méthodes mobilisez-vous pour être en lien avec le terrain, détecter les signaux faibles et anticiper les tensions ?
Je considère que la veille territoriale est à la fois une méthode et une posture. Une méthode, parce qu’il faut recouper les sources, structurer les données, analyser les retours terrain. Et une posture, parce que la vraie écoute du territoire, c’est celle qui capte ce qui ne se dit pas encore.
Comme beaucoup de collectivités de 30 000 habitants, nous commençons à structurer une veille territoriale à travers plusieurs sources : retours des rencontres des élus, remontées via les services municipaux, mais aussi écoute active des échanges publics, y compris sur les réseaux sociaux. Ce travail s’enrichit des retours réguliers et parfois informels d’acteurs du quotidien : commerçants, présidents d’associations, police municipale, etc.
Il faut dire que cette présence sur le terrain est un héritage fort de l’histoire de notre territoire. Pendant trente ans, le maire, Yves Révillon a incarné une gouvernance de proximité, à l’écoute, profondément enracinée dans les différents quartiers de la ville. L’équipe municipale élue en 2020 s’inscrit dans cette continuité : et je suis attaché moi-même à être présent au contact avec les habitants pour une écoute directe, sans filtre. L’approche peut sembler plus empirique, voire plus intuitive mais elle permet d’être au plus près des sources : la rue, les conseils d’école ou les échanges au bord d’un terrain de sport. Et les retours que nous avons au quotidien démontrent que cette démarche de proximité est indispensable pour compléter la veille réseaux sociaux. Elle enrichit l’approche qualitative et quantitative pour affiner les indicateurs. Je viens du secteur privé, où l’on sait que les bons indicateurs ne suffisent pas s’ils ne sont pas analysés avec discernement.
C’est pourquoi, je ne peux me contenter d’une veille qui se fait derrière un écran, se compile sur des tableaux excel. La veille nécessite du temps, et surtout une posture ouverte à la remontée d’informations, notamment les signaux faibles. Ce sont ces frémissements, souvent informels, qui nous permettent d’anticiper et d’agir avant que les tensions ne s’installent. En somme, je dirai que la veille territoriale est une démarche active, un engagement concret et qui permet aux élus de rester au contact du réel, et non une remontée passive de données. Elle est indispensable pour prendre des décisions justes, et être à la hauteur de la confiance que les habitants nous accordent.
Comme beaucoup de collectivités de 30 000 habitants, nous commençons à structurer une veille territoriale à travers plusieurs sources : retours des rencontres des élus, remontées via les services municipaux, mais aussi écoute active des échanges publics, y compris sur les réseaux sociaux. Ce travail s’enrichit des retours réguliers et parfois informels d’acteurs du quotidien : commerçants, présidents d’associations, police municipale, etc.
Il faut dire que cette présence sur le terrain est un héritage fort de l’histoire de notre territoire. Pendant trente ans, le maire, Yves Révillon a incarné une gouvernance de proximité, à l’écoute, profondément enracinée dans les différents quartiers de la ville. L’équipe municipale élue en 2020 s’inscrit dans cette continuité : et je suis attaché moi-même à être présent au contact avec les habitants pour une écoute directe, sans filtre. L’approche peut sembler plus empirique, voire plus intuitive mais elle permet d’être au plus près des sources : la rue, les conseils d’école ou les échanges au bord d’un terrain de sport. Et les retours que nous avons au quotidien démontrent que cette démarche de proximité est indispensable pour compléter la veille réseaux sociaux. Elle enrichit l’approche qualitative et quantitative pour affiner les indicateurs. Je viens du secteur privé, où l’on sait que les bons indicateurs ne suffisent pas s’ils ne sont pas analysés avec discernement.
C’est pourquoi, je ne peux me contenter d’une veille qui se fait derrière un écran, se compile sur des tableaux excel. La veille nécessite du temps, et surtout une posture ouverte à la remontée d’informations, notamment les signaux faibles. Ce sont ces frémissements, souvent informels, qui nous permettent d’anticiper et d’agir avant que les tensions ne s’installent. En somme, je dirai que la veille territoriale est une démarche active, un engagement concret et qui permet aux élus de rester au contact du réel, et non une remontée passive de données. Elle est indispensable pour prendre des décisions justes, et être à la hauteur de la confiance que les habitants nous accordent.
La participation citoyenne autour de certains projets publics peut-elle être une chance pour les collectivités ? Où placez-vous la frontière entre mobilisation légitime et tentative d'instrumentalisation politique ?
Je préfère mille fois un désaccord sincère qu’un consensus de façade.
Une mobilisation citoyenne, même critique, peut être une chance à condition qu’elle repose sur la sincérité du dialogue et l’envie de faire avancer collectivement un projet.
C’est la direction que j’ai souhaitée pour Bois-Colombes à travers la concertation « Cœur de ville ». Cela exige d’accepter que la participation ne se résume pas à valider ce que la collectivité a déjà prévu. Car une ville vivante, c’est une ville où les habitants s’approprient les projets à travers l'expérience d’usage et grâce à l’intelligence collective.
Pour cela, au cours du mandat, nous avons mis en place une méthodologie reposant sur trois piliers
Une mobilisation citoyenne, même critique, peut être une chance à condition qu’elle repose sur la sincérité du dialogue et l’envie de faire avancer collectivement un projet.
C’est la direction que j’ai souhaitée pour Bois-Colombes à travers la concertation « Cœur de ville ». Cela exige d’accepter que la participation ne se résume pas à valider ce que la collectivité a déjà prévu. Car une ville vivante, c’est une ville où les habitants s’approprient les projets à travers l'expérience d’usage et grâce à l’intelligence collective.
Pour cela, au cours du mandat, nous avons mis en place une méthodologie reposant sur trois piliers
- des temps réguliers de présence terrain, sans dispositif formel, pour garder le lien direct ;
- une analyse des retours citoyens (concertation, réunions publique, réseaux sociaux, etc.) ;
- et une mobilisation des services municipaux pour faire remonter les expériences terrain.
Cette méthodologie permet de prendre le pouls d’un quartier et de désamorcer des tensions, souvent invisibles dans les tableaux de bord. Elle permet de comprendre l’intention derrière la parole citoyenne. Une mobilisation sincère pose des questions utiles. Une instrumentalisation cherche à imposer des réponses toutes faites, avant même d’écouter, souvent au détriment du débat démocratique. De là naissent des dérives qui nous en éloignent: l’instrumentalisation des projets locaux pour régler des comptes politiques ou caricaturer des choix complexes.
Comment distinguer une inquiétude sincère d'un mouvement d'opinion organisé ? Dans un contexte où les réseaux sociaux accélèrent la diffusion des messages, quelles sont vos clés de lecture pour interpréter ce qui se joue ?
C’est toute la difficulté de la tâche : identifier ce qui relève d’une émotion légitime, d’un besoin d’explication ou d’une volonté de cliver. Les réseaux sociaux sont une caisse de résonnance utile mais parfois trompeuse. Une colère exprimée en ligne reflète l’émotion de celui qui l’exprime, mais pas toujours l’état d’esprit général d’un quartier ni l’opinion plus globale sur un projet.
La sincérité se mesure à la manière dont les habitants prennent la parole : expriment-ils un désaccord ou une colère ? Font-ils une proposition ou simplement une interpellation ? Un mouvement sincère ne cherche pas d’abord l’exposition médiatique, mais la transformation.
Et c’est là tout l’enjeu : ne pas confondre volume et légitimité. Une indignation virale ne signifie pas nécessairement une majorité silencieuse mobilisée. A Bois-Colombes, nous nous attachons à écouter ceux qui ne s’expriment pas spontanément : les discrets, les absents des réseaux, ceux qui n’osent pas prendre la parole mais vivent chaque jour les effets de nos décisions. Ces personnes-là méritent aussi que les services et les élus aillent à leur rencontre et à leur écoute. La difficulté, aujourd’hui, c’est que certains discours sont produits par des logiques d’activisme numérique, surtout en période pré-électorale. La veille territoriale permet alors de garder le cap.
Je respecte profondément les critiques sincères. Elles peuvent être rudes, mais si elles servent à construire, elles ont toute leur place.
Pour conclure, je dirai, surtout, garder son calme. L’écoute n’est pas une faiblesse. C’est ce qui fait tenir un élu dans la durée.
La sincérité se mesure à la manière dont les habitants prennent la parole : expriment-ils un désaccord ou une colère ? Font-ils une proposition ou simplement une interpellation ? Un mouvement sincère ne cherche pas d’abord l’exposition médiatique, mais la transformation.
Et c’est là tout l’enjeu : ne pas confondre volume et légitimité. Une indignation virale ne signifie pas nécessairement une majorité silencieuse mobilisée. A Bois-Colombes, nous nous attachons à écouter ceux qui ne s’expriment pas spontanément : les discrets, les absents des réseaux, ceux qui n’osent pas prendre la parole mais vivent chaque jour les effets de nos décisions. Ces personnes-là méritent aussi que les services et les élus aillent à leur rencontre et à leur écoute. La difficulté, aujourd’hui, c’est que certains discours sont produits par des logiques d’activisme numérique, surtout en période pré-électorale. La veille territoriale permet alors de garder le cap.
Je respecte profondément les critiques sincères. Elles peuvent être rudes, mais si elles servent à construire, elles ont toute leur place.
Pour conclure, je dirai, surtout, garder son calme. L’écoute n’est pas une faiblesse. C’est ce qui fait tenir un élu dans la durée.
En tant qu'élu, comment composez-vous avec les temporalités très différentes du projet public et de l'indignation numérique ? Peut-on encore prendre le temps d'expliquer dans un monde où tout se commente à chaud ?
Aujourd’hui, c’est un vrai défi. Le temps long du projet public se heurte à la logique de l’instantané. Et l’indignation numérique oblige les élus à résoudre une équation complexe : répondre immédiatement là où l’action publique demande du temps, de l’analyse, des arbitrages.
Mon rôle d’élu, c’est de tenir ce paradoxe sans le fuir, sans précipitation ni démagogie. Dire « je ne sais pas » ou « nous y travaillons », ce n’est pas un aveu de faiblesse. C’est une manière de respecter l’intelligence collective. Une indignation sincère mérite une réponse sincère et le choix de la clarté: expliquer les contraintes, les étapes, les évolutions. Même quand cela demande du temps, même quand cela ne satisfait pas tout le monde, car on ne répond pas à la défiance par des formules toutes faites. On y répond par la constance et de la cohérence.
Et puis il faut incarner cette parole, et être présent, parfois faire abstraction du bruit ambiant même dans la tempête. On ne combat pas l’indignation numérique par des algorithmes. L’élu, ce n’est pas celui qui commente l’actualité en flux tendu. C’est pour cela que je tiens à être sur le terrain, dans les réunions publiques, même dans les moments difficiles pour tenir un cap au service de tous.
C’est cette parole assumée, alignée sur les actes, qui permet de tenir une ligne politique claire, malgré le bruit ambiant.
Mon rôle d’élu, c’est de tenir ce paradoxe sans le fuir, sans précipitation ni démagogie. Dire « je ne sais pas » ou « nous y travaillons », ce n’est pas un aveu de faiblesse. C’est une manière de respecter l’intelligence collective. Une indignation sincère mérite une réponse sincère et le choix de la clarté: expliquer les contraintes, les étapes, les évolutions. Même quand cela demande du temps, même quand cela ne satisfait pas tout le monde, car on ne répond pas à la défiance par des formules toutes faites. On y répond par la constance et de la cohérence.
Et puis il faut incarner cette parole, et être présent, parfois faire abstraction du bruit ambiant même dans la tempête. On ne combat pas l’indignation numérique par des algorithmes. L’élu, ce n’est pas celui qui commente l’actualité en flux tendu. C’est pour cela que je tiens à être sur le terrain, dans les réunions publiques, même dans les moments difficiles pour tenir un cap au service de tous.
C’est cette parole assumée, alignée sur les actes, qui permet de tenir une ligne politique claire, malgré le bruit ambiant.
Souhaitez-vous faire une remarque plus personnelle sur votre expérience ?
Je crois que, face aux défis qui pèsent sur les collectivités territoriales, et sur les citoyens, nous avons besoin d’une démocratie du quotidien, lucide et exigeante. Cela exige une parole citoyenne qui nourrit la réflexion des élus, l’enrichit et lui permet de s’adapter aux usages. La démocratie locale est un sport d’endurance, surtout dans la période d’incertitude actuelle, marquée par les Fake News et la polarisation du débat.
La veille territoriale, ce n’est pas un outil parmi d’autres. C’est une boussole qui nous oblige à rester humbles, à ajuster, à écouter vraiment. Et c’est ce lien constant avec le réel qui, pour moi, fonde la crédibilité d’un engagement politique et la capacité à décider sans céder à l’émotion immédiate.
Et c’est peut-être cela, la plus grande mission d’un élu local aujourd’hui : agir pour le bien commun, même si certains choix ne font pas l’unanimité.
La veille territoriale, ce n’est pas un outil parmi d’autres. C’est une boussole qui nous oblige à rester humbles, à ajuster, à écouter vraiment. Et c’est ce lien constant avec le réel qui, pour moi, fonde la crédibilité d’un engagement politique et la capacité à décider sans céder à l’émotion immédiate.
Et c’est peut-être cela, la plus grande mission d’un élu local aujourd’hui : agir pour le bien commun, même si certains choix ne font pas l’unanimité.
Merci d’avoir accepté de répondre à ces questions. Jacqueline Sala – Veillemag
A propos de Pierre Crosnier Leconte
Fort d'une expérience de plus de 15 ans au sein du groupe Vinci, Pierre Crosnier Leconte dirige depuis 4 ans une agence spécialisée dans le bâtiment industriel. Maire adjoint depuis 2020 à la mairie de Bois-Colombes, il est en charge des projets structurants et du quartier du centre-ville.
Il explore au quotidien avec les outils du chef d'entreprise et la vision de l'élu local les ponts entre ville bâtie et ville vécue, entre transformation urbaine et bien commun.
Il explore au quotidien avec les outils du chef d'entreprise et la vision de l'élu local les ponts entre ville bâtie et ville vécue, entre transformation urbaine et bien commun.