Les terres rares, entre vulnérabilité et souveraineté.
Un collectif de trente chercheurs issus de disciplines variées a conduit une expertise scientifique de grande ampleur sur les terres rares, métaux stratégiques au cœur de secteurs clés tels que l’énergie, la mobilité, le numérique, la défense et la santé. Dans un contexte mondial marqué par des tensions d’approvisionnement, le CNRS a lancé en janvier 2024 une étude collective fondée sur une approche d’économie circulaire.
S’appuyant sur l’analyse de plus de 4 100 publications scientifiques, ce travail vise à offrir une vision intégrée des connaissances disponibles. L’objectif est double : éclairer le débat public et fournir des repères solides pour une utilisation responsable de ces ressources critiques. Les conclusions de cette expertise ont été dévoilées le 14 novembre lors d’un colloque ouvert au public, mettant en lumière à la fois les défis et les opportunités liés à la gestion durable des terres rares.
Trois axes structurent cette réflexion. D’abord, la réduction de l’usage des terres rares, soit par leur substitution dans les matériaux, soit par une sobriété accrue dans les produits qui en contiennent. Ensuite, le recyclage, en exploitant la « mine urbaine » constituée par les déchets électroniques et industriels. Enfin, l’exploration de nouvelles méthodes d’extraction et de sources alternatives, plus durables et moins concentrées géographiquement.
Trois axes structurent cette réflexion. D’abord, la réduction de l’usage des terres rares, soit par leur substitution dans les matériaux, soit par une sobriété accrue dans les produits qui en contiennent. Ensuite, le recyclage, en exploitant la « mine urbaine » constituée par les déchets électroniques et industriels. Enfin, l’exploration de nouvelles méthodes d’extraction et de sources alternatives, plus durables et moins concentrées géographiquement.
Etat des lieux
Au‑delà de la recherche scientifique, cette démarche illustre une bataille stratégique : celle de l’autonomie technologique face aux dépendances imposées par les chaînes de valeur mondialisées. Les terres rares ne sont plus seulement une ressource minérale, elles sont devenues un instrument de puissance et un révélateur des fragilités européennes.
Souvent assimilées à tort aux métaux rares, les terres rares ne le sont pas véritablement mais figurent parmi les métaux critiques, au cœur de nombreux enjeux stratégiques. Leur présence est indispensable dans une multitude de dispositifs électroniques miniaturisés, qu’il s’agisse d’imagerie médicale ou d’outils industriels, et elles jouent un rôle central dans la transition énergétique.
Pourtant, la dépendance mondiale est manifeste : la Chine concentre aujourd’hui 90 % des capacités de raffinage, tandis que la France ne dispose d’aucun gisement exploitable à court terme. Face à cette vulnérabilité, une expertise collective a choisi d’examiner la littérature scientifique en interrogeant les usages et en explorant les conditions d’une utilisation responsable.
Cette réflexion met en avant la nécessité de réduire la consommation par substitution ou sobriété, de développer le recyclage à travers la « mine urbaine », et d’imaginer des modes d’extraction plus respectueux de l’environnement et des équilibres sociaux, afin d’en faire un véritable levier de sécurisation stratégique.
Souvent assimilées à tort aux métaux rares, les terres rares ne le sont pas véritablement mais figurent parmi les métaux critiques, au cœur de nombreux enjeux stratégiques. Leur présence est indispensable dans une multitude de dispositifs électroniques miniaturisés, qu’il s’agisse d’imagerie médicale ou d’outils industriels, et elles jouent un rôle central dans la transition énergétique.
Pourtant, la dépendance mondiale est manifeste : la Chine concentre aujourd’hui 90 % des capacités de raffinage, tandis que la France ne dispose d’aucun gisement exploitable à court terme. Face à cette vulnérabilité, une expertise collective a choisi d’examiner la littérature scientifique en interrogeant les usages et en explorant les conditions d’une utilisation responsable.
Cette réflexion met en avant la nécessité de réduire la consommation par substitution ou sobriété, de développer le recyclage à travers la « mine urbaine », et d’imaginer des modes d’extraction plus respectueux de l’environnement et des équilibres sociaux, afin d’en faire un véritable levier de sécurisation stratégique.
L’extraction et la transformation des terres rares posent de sérieux problèmes environnementaux et sociaux.
Pour réduire leur usage, plusieurs pistes sont explorées : substituer ces métaux par des alternatives, améliorer l’efficacité des dispositifs qui en dépendent et adopter une logique de sobriété fondée sur l’usage plutôt que la possession. Les recherches montrent notamment des marges de progrès dans la conception des aimants permanents, même si leur remplacement complet reste complexe.
Sur le plan politique, l’Union européenne privilégie la sécurité des approvisionnements, mais de nombreux travaux plaident pour intégrer davantage les principes de sobriété et d’économie circulaire, afin de renforcer la résilience industrielle tout en limitant la dépendance.
Le recyclage des terres rares reste embryonnaire, avec moins de 1 % des volumes concernés, alors même qu’il pourrait réduire drastiquement l’empreinte carbone et sécuriser l’approvisionnement européen. Entre innovations techniques prometteuses et contraintes logistiques massives, l’absence d’un cadre réglementaire clair freine l’émergence d’une véritable filière, laissant en suspens un enjeu stratégique majeur pour la transition énergétique.
Sur le plan politique, l’Union européenne privilégie la sécurité des approvisionnements, mais de nombreux travaux plaident pour intégrer davantage les principes de sobriété et d’économie circulaire, afin de renforcer la résilience industrielle tout en limitant la dépendance.
Le recyclage des terres rares reste embryonnaire, avec moins de 1 % des volumes concernés, alors même qu’il pourrait réduire drastiquement l’empreinte carbone et sécuriser l’approvisionnement européen. Entre innovations techniques prometteuses et contraintes logistiques massives, l’absence d’un cadre réglementaire clair freine l’émergence d’une véritable filière, laissant en suspens un enjeu stratégique majeur pour la transition énergétique.
Et la France ?
La France explore différentes pistes pour l’extraction des terres rares, mais les ressources marines restent incertaines et posent de lourds risques environnementaux. Les déchets miniers et industriels apparaissent comme une alternative crédible, avec des volumes équivalents à la production mondiale, même si les données restent limitées. Des procédés innovants, comme les bioprocédés, sont en cours de développement pour réduire l’impact écologique. Sur le plan juridique, le droit minier évolue vers plus de responsabilité avec le « devoir de vigilance »,.
Entre potentiel industriel et risques écologiques majeurs, l’extraction des terres rares en France illustre un dilemme stratégique : exploiter des ressources alternatives comme les déchets miniers ou inventer des procédés plus durables, tout en affrontant les incertitudes économiques, juridiques et sociales qui freinent l’acceptabilité de nouvelles mines.
Entre potentiel industriel et risques écologiques majeurs, l’extraction des terres rares en France illustre un dilemme stratégique : exploiter des ressources alternatives comme les déchets miniers ou inventer des procédés plus durables, tout en affrontant les incertitudes économiques, juridiques et sociales qui freinent l’acceptabilité de nouvelles mines.

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