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Vient de paraitre. Marina et les dieux. Bernard Besson


Bernard Besson




En l'an 375 après Jésus-Christ, la jeune Sichilde, princesse goth, connue sous le nom de Marina, et Hypatie, fille du mathématicien Théon, échappent aux tueurs lancés à leur poursuite dans les marais près d'Alexandrie en Égypte.
Quelque temps plus tard, Marina est appelée à la cour de l'empereur d'Orient, Valens.

Les talents de la jeune fille, tout juste âgée de 17 ans, sont mis à profit par l'impératrice Albia Dominica pour élucider l'empoisonnement dont fut victime l'héritier du couple impérial.

 
  • Broché - format : 15,5 x 24 cm
  • ISBN : 978-2-343-18862-1 • 21 novembre 2019 • 320 pages
  • EAN13 : 9782343188621
  • EAN PDF : 9782140135750

Pourquoi la série des Marina ?

Parce que le Quatrième siècle finissant comme le Vingt et Unième siècle commençant racontent la même histoire. La fin d’une mondialisation encore plus achevée que la nôtre. Deux langues, le grec et le latin tissent la toile, pour ne pas dire le Web, de valeurs universelles largement partagées. Mais ces valeurs s’effritent et craquent de partout. La mondialisation est contestée par les citoyens de l’intérieur et l’émergence voire le réveil des nations, des souverainetés.
            
Une fiscalité écrasante comme aujourd’hui décourage les contribuables et condamne l’évergétisme qui était ce goût d’entreprendre des plus riches. Trop d’impôt tuant l’impôt le pouvoir impérial devient inquisitorial.  Sa police composée d’agentes in rebus et d’exactores est partout  jusqu’au cœur des familles comme les algorithmes des GAFA. Chacun se sent épié et les délateurs, les lanceurs d’alerte de l’époque, sont une plaie dénoncée par tous les auteurs de l’Antiquité tardive.
             
Une guerre économique sans merci fait rage  à coup de taxations, de droits de douane et d’opérations militaires. Elle oppose l’Empire romain aux Perses sassanides qui bloquent le commerce avec le Pays de la Soie ( La Chine déjà !) L’empereur d’Orient dépense des sommes énormes pour désensabler le canal des pharaons qui bien avant le canal de Suez reliait la Méditerranée à la Mer Rouge. Cette guerre commerciale va générer des problèmes  monétaires et financiers considérables.
               
La stabilité des institutions est également menacée par une professionnalisation de l’armée qui coûte de plus en plus cher pour une efficacité moindre qu’auparavant.  Les citoyens ne partagent plus l’engagement  qui permettait au citoyen-soldat de se reconnaitre dans une solidarité sociale et politique. Le Quatrième siècle  connait, comme le nôtre, une crise climatique, un net refroidissement repéré par les climatologues d’aujourd’hui. L’Optimum climatique romain qui avait permis l’émergence d’une brillante civilisation s’effondre et entraine la chute de l’empire.
              
Les hivers sont plus rigoureux et les récoltes moins abondantes, les fleuves tels le Danube ou le Rhin, gèlent souvent. Des glaciers qui avaient complètement disparu dans les Alpes réapparaissent. Ce changement climatique  provoque l’apparition de réfugiés climatiques qui vont venir bousculer comme aujourd’hui la mondialisation bien huilée de la Pax Romana.
             
Des maladies inconnues, des pestilences, déciment les populations et les dieux n’étant pas capables d’éviter la désolation de régions entières perdent de leur crédibilité. Car les nouvelles vont vite grâce au latin et au réseau du cursus publicus. Les migrations non contrôlées notamment celles provoquées par l’arrivée des Huns vont percuter de plein fouet l’Empire romain.
            
Le problème des migrants se pose dans les même termes et avec le même vocabulaire qu’aujourd’hui !
Il génère des débats sans fins au sein des élites. Devant la crise démographique engendrée par le climat, les maladies et la fiscalité deux écoles s’affrontent. L’une veut accueillir les migrants pour remplacer la mains d’œuvre servile beaucoup moins abondante qu’avant. Voire occuper dans les cohortes les rangs laissés vacants. Cette école argue du fait que les migrants ont la même religion que celle des empereurs, c’est-à-dire qu’ils sont chrétiens et que leur intégration, voire leur assimilation, en sera d’autant plus facile.
Une autre école y voit un danger mortel pour la civilisation car ces migrants en guerre avec d’autres migrants, amèneront  dans l’Empire les conflits qui les opposent aux autres.

Enfin le Quatrième siècle nous raconte une crise religieuse entre un monothéisme intransigeant et conquérant, le christianisme qui réfute les valeurs du polythéisme par tradition plus tiède et plus tolérant. L’affrontement se dédouble au sein de la nouvelle religion d’une « guerre sacrée » entre nicéens et ariens qui fera couler beaucoup de sang. D’une manière général les monothéismes sont  impitoyables avec leurs hérétiques. Comment ne pas songer à la situation d’une Europe vieillissante investie par un nouveau monothéisme, l’islam pour des raisons à la fois économique et démographique ?

Ce sont toutes ces raisons qui m’ont conduit à entamer cette fiction. Tous les faits historiques sont scrupuleusement respectés. Ils sont cependant vécus à travers le regard de Marina mon héroïne. Jeune femme, chirurgienne et architecte, Marina, de son vrai nom Sichilde, est otage ostrogoth à la cour de Valens, empereur romain d’Orient. Elle est le témoin et l’actrice à son corps défendant de l’effondrement de l’Empire entre 375 et 410 lorsqu’Alaric, son demi-frère, brûlera Rome.

Bernard Besson
 

L'auteur

Bernard Besson, ancien du renseignement, est l'auteur de plusieurs romans dont certains traduits aux États-Unis et en Russie. Il a notamment écrit une trilogie consacrée à la crise de Cuba, l'assassinat de John Kennedy et le début de la guerre du Vietnam. Il aborde ici une situation qui à bien des égards ressemble à ce que vit l'Europe occidentale aujourd'hui. Marina et les dieux est un thriller antique respectueux de l'Histoire mais donnant aux événements l'éclairage et le point de vue d'une Barbare romanisée.