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Voyage au cœur de l’ Open Innovation - Questions à Eric Seuillet


Jacqueline Sala


HEC atypique, Eric Seulliet développe avec simplicité et patience deux passions : l’innovation et la prospective, et développe des initiatives originales autour de ces deux axes. C’est ainsi que sont nés “La Fabrique du Futur” et le réseau “e-mergences”. A mi-chemin entre aujourd’hui et demain, Erix Seulliet se poste à l’affût des tendances qui préfigurent ce que seront à court et moyen terme nos pratiques et nos représentations.



Eric Seulliet publiera à la rentrée 2009, aux Editions FYP (fypeditions.co) un ouvrage dédié aux nouvelles dimensions de l’Innovation...

Voyage au cœur de l’ Open Innovation - Questions à  Eric Seuillet
Site à consulter :  www.tour-innovation.info

Bonjour Eric Seulliet. Pouvez-vous nous  dire quelques mots de vous... Quel est votre parcours ?

Mon parcours a toujours été marqué par la diversité, la transversalité et l’éclectisme, tout l’inverse d’un « plan de carrière » ! J’ai choisi de faire HEC car cela me semblait une bonne synthèse entre une formation purement littéraire et une formation purement scientifique. D’ailleurs, j’ai choisi cette formation essentiellement sur la base du programme de prépa, très varié. Une fois à l’Ecole, j’ai trouvé que cela se restreignait, et j’ai donc complété ma formation HEC par un diplôme d’urbanisme et d’autres études complémentaires. Je suis ensuite parti au Canada comme coopérant, mais là plutôt que d’être affecté auprès du Conseiller Commercial du Consulat Général de France à Montréal, je l’ai été auprès du Conseiller Culturel, encore une chose atypique mais très enrichissante. Là aussi ce fut une année de découvertes et d’ouvertures

Et votre entrée dans la vie professionnelle, comment s’est-elle concrétisée ?
J’ai ensuite enchaîné quelques années de consulting, activité diversifiée et généraliste s’il en est, même si j’avais un axe innovation et marketing.  Par la suite, j’ai intégré l’entreprise, à des postes de direction dans des grands groupes et des PME où j’étais en charge de réfléchir à des axes stratégiques et à des diversifications possibles. Puis depuis une dizaine d’années, retour au consulting. C’est à cette occasion qu’à la faveur de rencontres, j’ai découvert la prospective en me disant que c’était certainement là ma voie et que toutes mes expériences précédentes et ce cursus atypique prenaient enfin sens… Actuellement, si je me définis comme consultant en prospective, c’est en prenant soin de préciser qu’il s’agit de prospective appliquée, concrète… et que mon activité rejoint donc l’innovation, l’accompagnement à l’émergence de projets novateurs. D’où d’ailleurs le nom de mon activité de conseil, « e-Mergences »

Parlez-nous de  la Fabrique du Futur. Comment est née cette idée ? Quels sont les objectifs ?
La Fabrique du Futur est née de la conjonction de plusieurs choses. Lorsque j’ai créé e-Mergences, j’ai voulu travailler sur le positionnement de mon activité et en même temps la faire connaître. D’où l’idée de rédiger un livre qui serait à la fois un moyen d’aller à la rencontre de mes futurs clients et de témoigner de nouvelles approches sur la façon dont évoluait l’innovation en prenant beaucoup plus en compte les aspirations des individus et une démarche citoyenne.C’est ainsi que je me lançais dans l’aventure de la rédaction du livre «Fabriquer le futur », avec la complicité de deux co-auteurs, Pierre Musso et Laurent Ponthou. Ce livre donna donc lieu à de nombreuses rencontres tout au long de l’année 2004 et fut publié début 2005. A sa sortie, s’ensuivit à nouveau tout un cycle de rencontres à l’occasion d’invitations dans des colloques, conférences, séminaires, etc. D’où l’envie de créer un « think tank » en réseau (un « think network ») pour réfléchir et témoigner de ces nouvelles approches et favoriser les échanges entre acteurs.

Sur quels axes majeurs se construit la “Fabrique du Futur”, quels en sont les particularités ?
Ma conviction personnelle est que la technologie et le développement durable doivent absolument aller de pair, se réconcilier. J’avais rencontré trop d’acteurs du Développement Durable aux postures technophobes et, parallèlement, des innovateurs et technologues assez étrangers aux problématiques du DD…La Fabrique du Futur est aussi une aventure humaine faite de belles rencontres avec des personnes ayant envie de bâtir ensemble un projet utile et original dans le paysage associatif français. Selon vous, et après ces quelques années de rencontres et de réflexion, comment se fabrique le futur ?En somme, l’objectif de la Fabrique du Futur, comme d’ailleurs cela est suggéré par son nom, est de témoigner du fait que le futur est l’affaire de tous. Le futur ne nous tombe pas sur la tête de façon inéluctable. Il ne tient qu’à nous de l’imaginer et de le faire advenir et tant qu’à faire… plus beau et meilleur ! Bref, c’est une invitation à être imaginatif, pro-actif, créatif, et collectivement intelligents.

L’autre partenaire de cette initiative est e-Mergences. Vous en êtes le  fondateur je crois. Vous le définissez comme un vivier de compétences.  Concrètement, comme cela fonctionne-t-il ?
e-Mergences, comme je l’ai mentionné est une activité de conseil et d’accompagnement en prospective et innovation. Je n’ai pas voulu créer une société classique, c’est la raison pour laquelle e-Mergences fonctionne comme un collectif de compétences, association aussi bien experts patentés qu’individus créatifs et avant-gardistes.

Qu’est-ce qui vous a amené à  vous intéresser à l’Open innovation ? Pouvez-vous nous en dire plus  ...
Je ne peux pas dire que j’ai été « amené » à m’intéresser à l’open innovation…. Car pour moi l’open innovation est  au cœur de ma démarche et de mes activités. Elle est donc dans l’ADN de la Fabrique du Futur comme dans celui d’e-Mergences.  Mais pour ne pas ramener cela à moi, je dirai plutôt que l’open innovation - et peut-être encore plus l’innovation ascendante, celle qui vient du terrain, des citoyens, usagers et consommateurs – devient une ardente nécessité. On ne peut en effet plus concevoir les choses de façon technocratique, « top down ». Le consommateur veut aussi être un consom’acteur, il veut participer, s’impliquer, et même être co-créacteur. Il est d’ailleurs significatif de noter qu’au moment où naissait la Fabrique du Futur, le réseau des Living Labs se créait partout en Europe. On arrive en plein dans l’ère de l’innovation 2.0 !

La Rédaction