Le Japon m’accueille : découvertes et premières impressions
Koenji, Tokyo — Nuit
Je pose enfin le pied sur le sol japonais. Après des années de rêve, des mois de préparation, et seize heures de vol, me voilà. Le Japon m’accueille, et dès les premières secondes, je sais que ce pays restera gravé dans ma mémoire.
L’arrivée : un choc de douceur. Dès la sortie de l’aéroport d’Haneda, le taxi m’attend, carré, impeccable. Il porte des gants blancs, comme si celui-ci était sorti d’un film. La porte glisse, silencieuse, comme par magie. Je m’installe, épuisée mais déjà émerveillée. Après ces heures d’avion, ce silence, cette politesse, cette fluidité… C’est comme si le Japon me prenait par la main et me chuchotait : « Bienvenue. Tout va bien se passer. »
Les premières minutes dans la voiture sont étranges. « Ça ressemble à Séoul » me dis-je, en voyant les lumières, les buildings, une ombre passe dans ma tête. Puis, soudain, les lanternes rouges apparaissent, suspendues comme des étoiles. Les enseignes en japonais s’allument, les rues se rétrécissent. Mon cœur bat plus vite. Je suis au Japon. Vraiment.
Quand j’arrive à Kôenji dans l’ouest de Tokyo, le quartier dans lequel je vais résider, le calme domine. Un calme profond, presque sacré. Je m’attendais au bruit, à l’agitation d’un quartier de fripes, de bars, de vie. Mais non : une sérénité étrange, comme si la ville retenait son souffle. Les Japonais parlent bas, marchent sans hâte. La culture du silence n’est pas un mythe. Elle est là, palpable, et elle m’apaise instantanément.
J’ai à peine le temps de poser mes valises dans l’appartement que je cours aller me restaurer, la faim me tiraille.
Je me précipite dans un konbini, le plus proche de chez moi, ces épiceries ouvertes en permanence. Le choix est vertigineux : onigiris, croquettes chaudes, des curry à réchauffer, des saveurs, des couleurs partout… Je prends un onigiri au thon, presque par réflexe. Même ici, dans ce petit triangle de riz acheté à la va-vite, le goût est « juste ». Rien à voir avec ce que je connaissais et déjà goûté en Europe ou ailleurs.
Premier dîner, un izakaya de sushis. Devant moi le chef prépare les morceaux sous mes yeux, maîtrisant parfaitement la découpe avec ses couteaux des différents poissons. La première bouchée est une révélation. Je regarde, fascinée, puis j’ose un autre morceau de saumon, d’abord. La texture fond, le goût explose. « Alors, c’est ça, le vrai Japon ? » Je ris toute seule. À Paris, dans les restaurants japonais (souvent tenus par des Chinois, soit dit en passant), on m’a toujours servi du poisson correct mais de qualité bien inférieure. Ici, même dans un endroit modeste, c’est une symphonie gustative.
Je pose enfin le pied sur le sol japonais. Après des années de rêve, des mois de préparation, et seize heures de vol, me voilà. Le Japon m’accueille, et dès les premières secondes, je sais que ce pays restera gravé dans ma mémoire.
L’arrivée : un choc de douceur. Dès la sortie de l’aéroport d’Haneda, le taxi m’attend, carré, impeccable. Il porte des gants blancs, comme si celui-ci était sorti d’un film. La porte glisse, silencieuse, comme par magie. Je m’installe, épuisée mais déjà émerveillée. Après ces heures d’avion, ce silence, cette politesse, cette fluidité… C’est comme si le Japon me prenait par la main et me chuchotait : « Bienvenue. Tout va bien se passer. »
Les premières minutes dans la voiture sont étranges. « Ça ressemble à Séoul » me dis-je, en voyant les lumières, les buildings, une ombre passe dans ma tête. Puis, soudain, les lanternes rouges apparaissent, suspendues comme des étoiles. Les enseignes en japonais s’allument, les rues se rétrécissent. Mon cœur bat plus vite. Je suis au Japon. Vraiment.
Quand j’arrive à Kôenji dans l’ouest de Tokyo, le quartier dans lequel je vais résider, le calme domine. Un calme profond, presque sacré. Je m’attendais au bruit, à l’agitation d’un quartier de fripes, de bars, de vie. Mais non : une sérénité étrange, comme si la ville retenait son souffle. Les Japonais parlent bas, marchent sans hâte. La culture du silence n’est pas un mythe. Elle est là, palpable, et elle m’apaise instantanément.
J’ai à peine le temps de poser mes valises dans l’appartement que je cours aller me restaurer, la faim me tiraille.
Je me précipite dans un konbini, le plus proche de chez moi, ces épiceries ouvertes en permanence. Le choix est vertigineux : onigiris, croquettes chaudes, des curry à réchauffer, des saveurs, des couleurs partout… Je prends un onigiri au thon, presque par réflexe. Même ici, dans ce petit triangle de riz acheté à la va-vite, le goût est « juste ». Rien à voir avec ce que je connaissais et déjà goûté en Europe ou ailleurs.
Premier dîner, un izakaya de sushis. Devant moi le chef prépare les morceaux sous mes yeux, maîtrisant parfaitement la découpe avec ses couteaux des différents poissons. La première bouchée est une révélation. Je regarde, fascinée, puis j’ose un autre morceau de saumon, d’abord. La texture fond, le goût explose. « Alors, c’est ça, le vrai Japon ? » Je ris toute seule. À Paris, dans les restaurants japonais (souvent tenus par des Chinois, soit dit en passant), on m’a toujours servi du poisson correct mais de qualité bien inférieure. Ici, même dans un endroit modeste, c’est une symphonie gustative.
La seconde découverte est le métro, entre fascination et survie.
On m’avait parlé des métros tokyoïtes. Propres, silencieux, ponctuels. C’est vrai… sauf quand cela ne l’est pas. La Chūō Line, que j’emprunte maintenant presque tous les jours, est un monstre. Elle est censée être à l’heure, mais elle a toujours du retard. « Désolé pour la gêne occasionnée, » annonce une voix polie. Personne ne râle. Personne ne parle. On attend, stoïque.
Mais l’heure de pointe ? Là, c’est la guerre. Une guerre silencieuse, mais une guerre quand même. Les gens se pressent, s’entassent, se collent les uns aux autres. Je me retrouve un jour suspendue dans l’air, portée par la foule, incapable de bouger. Une autre fois, coincée contre une barre, presque pliée en deux. « Respectueux, mais impitoyables » me dis-je en riant nerveusement. Et pourtant, personne ne crie. Personne ne proteste. On boit son thé, et on survit. Certains jours, j’arrive même à regretter le RER B en période de grève.
L’ambiance, cette magie invisible. Ce qui me frappe le plus, c’est l’atmosphère. Tokyo n’est pas une ville mais une mégapole, c’est un organisme vivant sans centre nerveux. Impossible de se déplacer à pied pour passer d’un quartier à l’autre. Le métro est essentiel pour cela.
Les rues de Kōenji, le soir, sont baignées d’une lumière dorée. Les lanternes rougeoyantes se reflètent sur le bitume humide. Les odeurs changent à chaque coin : ici, le parfum grillé des brochettes d’un izakaya ; là, l’arôme boisé d’un ramen qui mijote. Les sons sont étouffés, comme filtrés. Même la musique qui s’échappe des bars semble respectueuse, discrète.
Je me surprends à marcher lentement, à observer les détails : les gants blancs des chauffeurs de taxi, les files d’attente impeccables devant les restaurants, les saluts discrets des commerçants. Tout est pensé. Tout a un sens.
La surprise, toujours. Chaque jour apporte son lot d’émerveillement. Un kaiten-zushi (ces sushis qui défilent sur un tapis roulant) où, pour quelques euros, je me régale de poisson frais, commandé sur un écran tactile. Un matcha chaud à volonté, doux et amer à la fois. Les visages fermés dans le métro qui, soudain, s’illuminent quand un bébé sourit.
Je ne sais pas encore tout ce que Tokyo me réserve. Mais une chose est sûre : je ne m’y attendais pas. Pas comme ça. Pas avec cette intensité, cette douceur, cette folie organisée.
Je suis tombée amoureuse en quarante-huit heures.
Mais l’heure de pointe ? Là, c’est la guerre. Une guerre silencieuse, mais une guerre quand même. Les gens se pressent, s’entassent, se collent les uns aux autres. Je me retrouve un jour suspendue dans l’air, portée par la foule, incapable de bouger. Une autre fois, coincée contre une barre, presque pliée en deux. « Respectueux, mais impitoyables » me dis-je en riant nerveusement. Et pourtant, personne ne crie. Personne ne proteste. On boit son thé, et on survit. Certains jours, j’arrive même à regretter le RER B en période de grève.
L’ambiance, cette magie invisible. Ce qui me frappe le plus, c’est l’atmosphère. Tokyo n’est pas une ville mais une mégapole, c’est un organisme vivant sans centre nerveux. Impossible de se déplacer à pied pour passer d’un quartier à l’autre. Le métro est essentiel pour cela.
Les rues de Kōenji, le soir, sont baignées d’une lumière dorée. Les lanternes rougeoyantes se reflètent sur le bitume humide. Les odeurs changent à chaque coin : ici, le parfum grillé des brochettes d’un izakaya ; là, l’arôme boisé d’un ramen qui mijote. Les sons sont étouffés, comme filtrés. Même la musique qui s’échappe des bars semble respectueuse, discrète.
Je me surprends à marcher lentement, à observer les détails : les gants blancs des chauffeurs de taxi, les files d’attente impeccables devant les restaurants, les saluts discrets des commerçants. Tout est pensé. Tout a un sens.
La surprise, toujours. Chaque jour apporte son lot d’émerveillement. Un kaiten-zushi (ces sushis qui défilent sur un tapis roulant) où, pour quelques euros, je me régale de poisson frais, commandé sur un écran tactile. Un matcha chaud à volonté, doux et amer à la fois. Les visages fermés dans le métro qui, soudain, s’illuminent quand un bébé sourit.
Je ne sais pas encore tout ce que Tokyo me réserve. Mais une chose est sûre : je ne m’y attendais pas. Pas comme ça. Pas avec cette intensité, cette douceur, cette folie organisée.
Je suis tombée amoureuse en quarante-huit heures.
Biographie
Eva Gestkoff — Podziouban Actuellement en Master d’Études Européennes et Internationales à la Sorbonne Nouvelle, je suis au Japon pour plusieurs mois et je suis à la recherche d’un nouveau stage dans le domaine des relations internationales, de la diplomatie ou de l’analyse stratégique à mon retour.
Mon prochain voyage : Onsens et ses sources thermales chaudes au soufre ainsi que Ryokan et ses hôtels traditionnels.
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