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Interview de M. Eugène Wope, Administrateur et Trésorier de l’AFGE (Association Française de Gouvernement d’Entreprise), sur la participation de l’AFGE à la Formation à l’Intelligence Économique en Afrique


David Commarmond


L’AFGE (Association Française de Gouvernement d’Entreprise), Une Association de gouvernance d’origine française, engagée dans la mise en place de formations à l’Intelligence Economique en Afrique, à Abidjan en Côte d’Ivoire.



Pouvez-vous vous présenter ?

Eugêne Wope
Eugêne Wope
EW : Eugène WOPE, je suis né à Douala au Cameroun. Après un baccalauréat scientifique, je suis arrivé en France pour poursuivre des études d’ingénieur à l’école des Ponts et Chaussées de Paris. Après une brève carrière dans la recherche au Commissariat à l’Energie Atomique, sanctionnée par l’obtention d’un doctorat en physique, j’ai entamé un parcours dans l’industrie. Depuis une vingtaine d’années je travaille chez Airbus dans le département Défense & Space.
Bien qu’ayant vécu une grande partie de ma vie en dehors de l’Afrique je suis resté très attaché à mon continent d’origine, et je suis toujours très heureux de participer à son développement, en mettant notamment à profit l’expérience acquise dans ma longue carrière dans les technologies de pointe dans les plus grandes entreprises technologiques mondiales. Comme Franco-Africain, je suis particulièrement à l’aise pour contribuer à l’élaboration d’une coopération fructueuse et mutuellement bénéfique entre la France et ses partenaires en Afrique.

Qu’est-ce que l’AFGE ?

EW : L’AFGE est un Think Tank qui a pour objectif « de constituer un forum permanent de discussion, d'information et de médiation entre les entreprises ou organisations publiques et privées d’une part, et leurs parties prenantes, sur les principes de gouvernement d’entreprise, de développement durable, de compliance et d’éthique». L’AFGE s’attache plus particulièrement à l’élaboration et la diffusion des bonnes pratiques dans ces domaines, ainsi que la surveillance de leur application.

Elle travaille en partenariat notamment avec les Universités de Lyon 2 Lumière, Paris Dauphine, Paris VIII et Nanterre; les Business Schools NEOMA et ESCP Europe.

Créée en 2002 par le Président Jean-Aymon Massie, l'AFGE est la première et la plus reconnue des associations de gouvernance d'entreprise en France et dans le monde francophone, ainsi qu'un membre pionnier et moteur de l'ICGN (International Corporate Governance Network - https://www.icgn.org).

Pourquoi l’AFGE s’intéresse à l’Intelligence Économique ? En quoi est-ce que l’Intelligence Économique est un outil de bon gouvernement d’entreprise ?

EW : Dans un monde devenu global, évoluant en permanence et de plus en plus rapidement, la prise de bonnes décisions au bon moment est une condition indispensable du développement et même de la survie d’une entreprise. La masse d’information à prendre en compte pour comprendre et maîtriser son environnement est considérable et augmente de manière exponentielle. L’IE peut permettre d’exploiter en temps réel cette masse de données pour en extraire une appréhension synthétique et pertinenente, apte à soutenir un pilotage éclairé et efficace de l’entreprise.

Pour quelle raison l’AFGE pense t’elle qu’il est important de soutenir / participer à cette formation à l’Intelligence Économique à Abidjan en Côte d’Ivoire, en Afrique ?

EW : L’Afrique a présenté ces deux dernières décennies des perspectives de développement prometteur, même si cette dynamique est pour le moment inégalement répartie sur le continent. L’optimisme relatif aux perspectives économiques africaines repose sur l’hypothèse soutenue par plusieurs études d'un XXIe siècle qui sera «celui de l’Afrique», avec une Afrique en croissance rapide et subissant une transformation radicale, pour devenir «l’Asie du XXIe siècle», le nouveau «moteur de l’économie mondiale», avec à la clé des retombées considérables sur le reste du monde.
 
Cependant, les opportunités offertes ne peuvent se concrétiser et prospérer que si l’Afrique tire elle aussi sa juste quote part de ces retombées. Pour ce faire, il est nécessaire qu’elle dispose de moyens humains et matériels nécessaires pour veiller à ses intérêts et les faire prospérer. L’approche IE offre des outils efficaces pour atteindre cet objectif. Par ailleurs, les effets de ces retombées seront d’autant plus bénéfiques que le développement sous-jacent se sera réalisé en respectant les principes de bonne gouvernance générateurs par eux-mêmes de bien-être et de stabilité sociale pour les partie-prenantes .
 
Ainsi l’IE au service d’une gouvernance éclairée et responsable constitue l’attelage idéal pour construire une coopération profitable et durable entre l’Afrique et ses partenaires, qui est nécessairement fondée sur une approche « gagnant-gagnant ». La Côte-d’Ivoire constitue de ce point de vue un « laboratoire » idéal pour parfaire une telle approche et pour l’étendre ensuite à l’échelle du continent, de part sa situation de pôle économique majeur de l’Afrique de l’Ouest.

En quoi le développement de l’Intelligence Économique peut-il contribuer positivement au développement d’une coopération durable et profitable pour les entreprises Françaises et Africaines ?

EW : Les entreprises françaises ont une situation à part et d’une certaine manière « privilégiée » en Afrique, de part les liens historiques de la France avec plus d’une trentaine de pays de ce continent représentant plus de 140 millions d’Africains francophones. Cependant, cet avantage relatif est fragile et les méthodes de coopération « à l’ancienne » sont largement contestées aujourd’hui. Il est crucial pour la France si elle veut tirer partie de cette présence historique en Afrique, ou même simplement s’y maintenir significativement, de renouveler en profondeur son approche de la coopération avec l’Afrique. Elle doit pour ce faire privilégier désormais et résolument une relation d’égal à égal et qui génère des bénéfices tangibles pour les deux parties. Un partenaire stable et prospère offre la perspective d’une coopération accrue et donc d’un bénéfice plus conséquent.

Un moyen de parvenir à ce résultat peut être fondé sur les deux approches complémentaires. D’une part soutenir les efforts des pays Africains pour améliorer leur compétitivité économique en les accompagnant dans le développement de démarches d’IE. D’autre part promouvoir auprès de ces pays la mise en œuvre de principes d’une bonne gouvernance aptes à assurer une gestion efficace de l’intérêt public tout en garantissant une juste redistribution des fruits de la croissance générée (gage de paix et de stabilité sociale).


L’AFGE (Association Française de Gouvernement d'Entreprise) :

https://www.asso-afge.org/2015/05/17/notre-mission/
  • Créée en 2002 par le Président Jean-Aymon Massie, l'AFGE (Association Française de Gouvernement d’Entreprise) est la première et la plus reconnue des associations de gouvernance d'entreprise en France et dans le monde francophone, ainsi qu'un membre pionnier et moteur de l'ICGN (International Corporate Governance Network - https://www.icgn.org).
  • L’AFGE a pour objectif de constituer un forum permanent de discussion, d'information et de médiation entre les entreprises ou organisations publiques et privées d’une part, et leurs parties prenantes, sur les principes de bonne gouvernance, intelligence économique, gestion des risques, développement durable, compliance et éthique.
  • L’AFGE réunit les parties prenantes et les organisations, afin de promouvoir ces principes de bonne gouvernance, d’intelligence économique, de gestion des risques, de développement durable, de compliance et d'éthique, afin de les mettre en œuvre, et de surveiller en permanence leur application.

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