Lisa Ferreira et l’engagement de Swissintell
Ce travail universitaire a été mené par Lisa FERREIRA, étudiante en Bachelor of Science HES-SO en Information Documentaire à la Haute École de Gestion de Genève (HEG-GE). Son intérêt marqué pour les disciplines de la veille stratégique et de l'intelligence économique (IE) a trouvé un aboutissement concret après un stage auprès de l'association.
L'étude a été spécifiquement mandatée par Swissintell, une association de référence dans le domaine de l’intelligence économique en Suisse. Ce partenariat souligne l'engagement actif de Swissintell à combler le retard structurel souvent observé en Suisse romande en matière de stratégie d'information. En effet, l’association, aux côtés de structures académiques comme la HEG-GE, est l'un des principaux acteurs qui s’efforcent de promouvoir et de structurer l'intelligence économique dans un contexte où elle est traditionnellement moins institutionnalisée qu'en France. Lisa Ferreira remercie d’ailleurs Madame Hélène Madinier pour son intérêt à suivre le projet en tant que mandante pour Swissintell.
L'objectif principal du travail de Lisa Ferreira était d'identifier et d’explorer les pratiques et besoins actuels en matière de veille stratégique au sein des entreprises et organisations de Suisse romande. Pour y parvenir, l'auteur a adopté une approche méthodologique rigoureuse basée sur la triangulation des données : une revue de la littérature, un questionnaire quantitatif, et des entretiens qualitatifs semi-directifs avec des acteurs clés du secteur, y compris des prestataires de veille.
L'étude a été spécifiquement mandatée par Swissintell, une association de référence dans le domaine de l’intelligence économique en Suisse. Ce partenariat souligne l'engagement actif de Swissintell à combler le retard structurel souvent observé en Suisse romande en matière de stratégie d'information. En effet, l’association, aux côtés de structures académiques comme la HEG-GE, est l'un des principaux acteurs qui s’efforcent de promouvoir et de structurer l'intelligence économique dans un contexte où elle est traditionnellement moins institutionnalisée qu'en France. Lisa Ferreira remercie d’ailleurs Madame Hélène Madinier pour son intérêt à suivre le projet en tant que mandante pour Swissintell.
L'objectif principal du travail de Lisa Ferreira était d'identifier et d’explorer les pratiques et besoins actuels en matière de veille stratégique au sein des entreprises et organisations de Suisse romande. Pour y parvenir, l'auteur a adopté une approche méthodologique rigoureuse basée sur la triangulation des données : une revue de la littérature, un questionnaire quantitatif, et des entretiens qualitatifs semi-directifs avec des acteurs clés du secteur, y compris des prestataires de veille.
L’intérêt du sujet : de l’informel à la nécessité stratégique
Le sujet de l’état des lieux de la veille en 2025 est d’un intérêt capital en raison des constats antérieurs et des enjeux contemporains. Les enquêtes précédentes (2008-2017) avaient établi que la veille en Suisse romande, en particulier au sein des PME (qui représentent 99% du tissu économique national), restait largement informelle, sans processus définis ni outils dédiés. Ce manque de formalisation et l’absence de stratégie nationale claire en matière d’intelligence économique ont maintenu la Suisse en retrait par rapport à des pays voisins comme la France.
L'enquête de Lisa Ferreira visait à évaluer si la situation avait évolué, en posant des questions clés sur les outils utilisés, les structures mises en place, et les événements déclencheurs de la formalisation. Les résultats confirment l’urgence de structurer ces pratiques :
L'enquête de Lisa Ferreira visait à évaluer si la situation avait évolué, en posant des questions clés sur les outils utilisés, les structures mises en place, et les événements déclencheurs de la formalisation. Les résultats confirment l’urgence de structurer ces pratiques :
- Une pratique universelle mais peu formalisée : La pratique de la veille est quasiment généralisée, avec 95 % des participants déclarant y recourir. Cependant, seulement 25 % disposent d’une structure dédiée, et 21 % fonctionnent encore de manière totalement informelle. La veille dépend souvent d'individus moteurs plutôt que d'une organisation systématique.
- La dualité du marché : L’échantillon de 43 répondants a permis de distinguer clairement les prestataires de services de veille (36 %), qui possèdent des pratiques structurées et des outils spécialisés, des entreprises utilisatrices (64 %), dont la veille reste majoritairement informelle.
- Des objectifs clairement stratégiques : Les finalités dominantes de la veille sont l’anticipation des tendances, l’innovation et l’aide à la prise de décision stratégique. Les veilles les plus courantes sont la veille technologique (27,6 %) et la veille concurrentielle (23,8 %).
- Des freins persistants : Malgré cette reconnaissance stratégique, les organisations sont toujours confrontées au manque de temps et de ressources, à l'absence d’une culture de l’information stratégique, et à une difficulté à démontrer le retour sur investissement (ROI). Ce dernier point est accentué par le fait que 51 % des organisations n’utilisent aucun indicateur de performance pour mesurer l'efficacité de leur veille.
L’Intelligence Artificielle et le rôle de l’humain
L’intérêt du sujet est exacerbé par l'émergence des Intelligences Artificielles (IA) génératives, qui transforment la gestion de l'information. L'étude révèle que le développement de l'IA est l'une des évolutions les plus attendues par les répondants.
Si l’IA est perçue comme utile pour l'automatisation des tâches (collecte, tri, synthèse), l'analyse met en lumière une prudence générale chez les professionnels. Le rôle du veilleur évolue pour devenir un analyste critique et un interprète du sens, jouant le rôle d'« human in the loop ». L’expertise humaine reste indispensable pour la validation des résultats, la contextualisation stratégique, et la vérification des sources afin d’éviter les biais et les risques d’« hallucination informationnelle ».
Si l’IA est perçue comme utile pour l'automatisation des tâches (collecte, tri, synthèse), l'analyse met en lumière une prudence générale chez les professionnels. Le rôle du veilleur évolue pour devenir un analyste critique et un interprète du sens, jouant le rôle d'« human in the loop ». L’expertise humaine reste indispensable pour la validation des résultats, la contextualisation stratégique, et la vérification des sources afin d’éviter les biais et les risques d’« hallucination informationnelle ».
En conclusion
Le travail de Lisa Ferreira (voir son interview), mandaté par Swissintell, non seulement dresse un état des lieux précis des pratiques en Suisse romande en 2025, mais propose également des recommandations pour un modèle de veille adapté, fondé sur la progressivité, la légèreté et la participation. L’enjeu final est de permettre aux organisations de franchir le cap de la formalisation pour renforcer leur compétitivité et leur résilience informationnelle face aux défis de l'ère numérique.

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