Dans cette assemblée des Vingt-Sept, quelle est l’influence de la France et des Français ? Comment évolue-t-elle ?  30/01/2009

M.C. : La présence et l’efficacité des Français sont souvent décriées, et par les Français eux-mêmes. Sans tourner à l’auto flagellation, reconnaissons que nous ne sommes pas au mieux. D’abord, par dilution – tenir toute sa place à 27 est moins facile qu’à 12 ou 15. Par ailleurs se posent des questions liées au savoir – faire.

De la part des négociateurs officiels, nos partenaires constatent souvent leur absence d’écoute, leurs solutions toutes prêtes, leur réticence au compromis ; ils y voient une marque d’arrogance. Nous sommes, c’est vrai, moins à l'aise que les pays du Nord dans le système collégial. Mais, à mon avis, les vrais handicaps sont plus factuels : l'échec du referendum de 2005 nous a desservis ; la négligence à respecter nos engagements, notamment budgétaires, au moins autant.
Du coté de la société civile - en pratique les milieux d’affaires - la culture française ne porte pas à l’influence. Dans l’hexagone, le lobbying a longtemps souffert de préjugés. Situé à la croisée du pouvoir et de l’argent, sans statut bien défini, il soulevait un débat éthique permanent. Image négative, déplorable et injuste.

Malgré quelques affirmations à sensation, l’image change. L’Europe nous a appris que cette pudeur n’est pas productive. La France comprend enfin que le lobbying est une attitude d’information qui ne contrevient ni aux lois, ni à la morale.

Du coup, nos grandes entreprises ont fait des progrès : en présence (la plupart ont maintenant leur antenne à Bruxelles), en structuration interne (par création de « Directions des affaires publiques » ou services équivalents), par coopération entre public et privé (la Représentation permanente française se prête activement aux échanges d’information).

Le résultat se manifeste à la fois par des succès sur les dossiers et une reconnaissance de plus en plus nette du métier. Les actions de formation de cadres ou d’étudiants y contribuent également.

Néanmoins, des points restent à améliorer. Pour être plus performants, il faudrait imiter le pragmatisme des Britanniques, les réseaux des Italiens ou la force d’intervention des Allemands.

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